La Russie sanctionne huit responsables européens, dont le président du Parlement européen

Regain de tensions entre Moscou et l’Occident. La Russie a annoncé vendredi 30 avril des sanctions contre huit responsables européens, dont le président du Parlement européen David Maria Sassoli, en représailles à celles mises en place par l’UE en mars.

Parmi les personnes visées figure Asa Scott, une responsable d’un laboratoire spécialisé dans les substances hautement toxiques en Suède qui a confirmé les conclusions d’un laboratoire allemand sur l’empoisonnement d’Alexeï Navalny. Le député français Jacques Maire, rapporteur spécial sur l’empoisonnement de l’opposant russe à l’Assemblée parlementaire au Conseil de l’Europe (APCE) est également concerné.

Interdiction d’entrée dans l’UE

Le 2 mars, l’Union européenne avait imposé des mesures restrictives à l’encontre de quatre Russes responsables, selon elle, de graves violations des droits de l’homme, notamment des arrestations et des détentions arbitraires, ainsi que de la répression massive et systématique de la liberté de réunion pacifique en Russie.

Ces mesures comprenaient notamment l’interdiction d’entrée sur le territoire de l’UE et le gel des avoirs de ces hauts responsables, parmi lesquels le chef du Comité d’enquête russe Alexandre Bastrykine et le procureur général Igor Krasnov.

Selon Le Monde (article réservé aux abonnés), depuis 2017, 309 représentants de la Russie ont dû quitter le territoire européen et nord-américain ou s’apprêtent à le faire. Un nombre supérieur au nombre de diplomates soviétiques déclarés « persona non grata » durant la Guerre froide, entre 1971 et 1991.

Franceinfo

Le Canada condamne l’empoisonnement d’Alexeï Navalny

— Le ministre des Affaires étrangères du Canada a déclaré être «profondément troublé» par les rapports d’experts allemands qui concluent que l’opposant politique russe Alexeï Navalny a été empoisonné par le même agent neurotoxique utilisé pour éliminer un ancien espion en 2018.

Dans une déclaration publiée mercredi, Francois-Philippe Champagne mentionne que le Canada «condamne sans équivoque cette attaque outrageuse». Alexeï Navalny demeure hospitalisé en Allemagne dans un état jugé grave.

Selon la déclaration du ministre Champagne, M. Navalny a été empoisonné avec une substance du groupe Novitchok. Le même type utilisé dans l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergeï Skripal et de sa fille Yulia au Royaume-Uni.

L’hôpital de Berlin, où est traité Alexeï Navalny, affirme que son état s’améliore, mais s’attend à un long rétablissement. Des séquelles à long terme pourraient également affecter l’opposant politique au régime de Vladimir Poutine.

Le gouvernement allemand a révélé que des tests menés dans un laboratoire militaire ont démontré «une preuve sans équivoque» de la présence d’un agent neurotoxique du groupe Novitchok.

François-Philippe Champagne assure que le Canada et la communauté internationale vont continuer de soutenir M. Navalny et sa famille dans leur recherche de réponses et de justice.

«Les autorités russes doivent expliquer ce qui s’est passé afin que ceux qui ont commis cet acte puissent en être tenus pour responsables, et ce sans délais, a déclaré le ministre des Affaires étrangères. L’utilisation d’armes chimiques est odieuse et inacceptable.»

Alexeï Navalny, politicien et enquêteur anticorruption, est l’un des critiques les plus féroces du président russe. Il est tombé malade à bord d’un vol devant le ramener à Moscou depuis la Sibérie, le 20 août. Il a été hospitalisé à Omsk quand l’appareil a dû atterrir d’urgence avant d’être transféré vers Berlin.

Le Kremlin est demeuré silencieux sur l’affaire, plaidant ne pas avoir reçu d’information au sujet de l’empoisonnement malgré le fait que son ambassadeur a été convoqué par Berlin.

Le gouvernement allemand a fait savoir qu’il partagerait l’information qu’il détient avec ses partenaires de l’Union européenne et de l’OTAN.

Source : msn/La Presse Canadienne