Benin- Décès répété des Aspirants au Métier de l’Enseignement: Le CNAM prend à témoin l’opinion nationale et internationale

Pour une fois de plus, le Creuset National des Aspirants au Métier de l’Enseignement (CNAME) monte au créneau. Ceci suite au décès d’un membre en classe devant ses élèves à Bohicon il y a quelques jours. Dans un déclaration de presse parvenue à notre rédaction, ils ont décidé de mettre cette fois-ci l’opinion publique nationale et internationale à témoin de la situation de précarité dans laquelle ils travaillent et qui occasionne cet état de chose. Ils vont rappeler au gouvernement du président Patrice Talon les principales doléances qui sont les leurs et dont une satisfaction obligatoire pourrait mettre fin dans leur rang à un calvaire qui n’honore pas le système éducatif Béninois. Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration pour plus de détails.

CREUSET NATIONAL DES ASPIRANTS AU METIER D’ENSEIGNANT (CNAME)

Secrétariat Exécutif National

Tél : 66 77 95 59 / 67 41 18 54

Alerte N°2 du CNAME, à l’opinion nationale et internationale

A propos de la mort de plus en plus inquiétante des AME au Bénin!

Trop c’est trop, le collègue HOUEMENOU M. Médard vient aussi de s’éteindre!

C’est avec consternation et la chair de poule que nous venons d’apprendre le décès tragique et prématuré du collègue AME, HOUEMENOU M. Médard le 04 Janvier 2024, professeur des mathématiques en poste au CEG Avogbannan dans le Zou.

Répandue dans les réseaux sociaux, cette triste nouvelle a été une préoccupation des journaux dont ‘’Le Potentiel’’, compte tenue de l’ampleur que prend le phénomène de la mort dans le rang des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME). Ainsi, dans sa parution du Samedi 06 Janvier 2024, le journal ‘’Le Potentiel’’ affirme: « En pleine situation de classe: Un AME fait une crise cardiaque, s’écroule et meurt à l’hôpital». Quant au journal en ligne ‘’Triomphe Mag’’ dans sa publication du 04/01/2024 déclare que cette situation: « a suscité des questionnements sur les conditions de vie et de travail des enseignants au Bénin, surtout en raison du statut précaire que nombre d’entre eux endurent » ; « Cet événement tragique ravive donc le débat sur la nécessité d’améliorer les conditions de travail et de vie des enseignants au Bénin… ».

En effet, depuis Septembre 2023, avec l’imposition d’un système à caractère esclavagiste des temps modernes, la situation des AME ne cesse de se dégrader, de fragiliser leur état de santé et les conduit à la mort. Cette année scolaire 2023-2024 beaucoup de nos collègues AME sont passés de vie à trépas. Comment digérer jusqu’à ses tréfonds ce fardeau de précarité avec tant de sacrifices (salaire dérisoire, faire la bivalence, parcourir deux trois ou quatre collèges publics pour réunir au moins 26h par semaine, un quota horaire hebdomadaire exorbitant de 30h avec toute sorte de pression, de menaces de perte d’emploi, le traumatisme ou le stress…) que constitue l’aspiranat ? C’est quasiment difficile. Voilà comment les AME sont livrés à la mort.

Au départ ce phénomène (les cas de décès) qui semble être banalisé, va aujourd’hui à une allure exponentielle et frappe de plein fouet cette catégorie enseignante. Après, les derniers cas où les collègues SOSSA Judith Firmine, DEVOTCHI Hilaire sont fauchés par la mort en décembre 2023, c’est le tour de HOUEMENOU M. Médard qui a cassé la pipe, suite à une courte maladie cardiaque, survenue en situation de classe. Nous venons de lire via réseaux sociaux ce dimanche un autre cas de décès d’un AME au CEG Martéri. Il s’agit de NONTI Bienvenu. C’est triste et écœurant.

Désormais, tel un abattoir où la mort vient sélectionner les AME à une allure inquiétante, l’école béninoise perdra ses lettres de noblesse si les autorités n’améliorent pas dans un bref délai les conditions de vie et de travail de cette catégorie d’enseignants.

Le Secrétariat Exécutif National du CNAME en sa séance extraordinaire de ce dimanche 07 janvier 2024, après avoir observé une minute de silence en mémoire de ces vaillants enseignants disparus, au menu de ses échanges s’est aussi penché sur la situation et présente ses condoléances aux familles éplorées. Très inquiet, il a décidé de lancer cette alerte et solliciter l’indulgence des autorités à revoir les conditions de vie et de travail de tous les AME.

A cet effet, il demande la satisfaction des doléances suivantes dans un bref délai:

– reverser tous les AME en ACDPE,

– réduire le quota horaire hebdomadaire selon l’arrêté en vigueur N°069/MESTFP/DC/SGM/DAF/IGPM/DESG/DETFP/CJ/SA/084SGG19 signé en date du 27 Novembre 2019, portant charge horaire hebdomadaire des professeurs des enseignements secondaire général, technique et de la formation professionnelle

– augmenter le salaire sur 12 mois sur 12.

– Réintégrer les AME radiés en 2021 et déployer les nouveaux comme anciens AME de la base des données pour alléger la tâche.

Toutefois, nous prenons à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur le sort réservé aux AME que nous sommes.

Trop c’est trop ! En Avant pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des AME.C

Cotonou, le 07 Janvier 2024

Le Secrétariat Exécutif National du CNAME

 

 

 

 

 

Situation des Aspirants au Métier de l’Enseignement : La Réaction du CNAME après les déclarations du gouvernement au parlement

Les membres du Creuset National des Aspirants au Métier de l’Enseignement (CNAME) ne sont pas d’avis avec le gouvernement au sujet du processus de leur reversement annoncé au cours de la plénière du jeudi 14 décembre 2023. Moins d’une semaine après, ils sortent de leur mutisme. Ceci dans une déclaration intitulée : « Le gouvernement du Président Patrice TALON doit tenir sa parole du décembre 2022 » parvenue à notre réd

Les membres du Creuset National des Aspirants au Métier de l’Enseignement (CNAME) ne sont pas d’avis avec le gouvernement sur le processus de leur reversement dans la fonction publique annoncé au cours de la plénière du jeudi 14 décembre 2023 à l’Assemblée Nationale. Moins d’une semaine après, ils sortent de leur mutisme. Ceci dans une déclaration intitulée : « Le gouvernement du Président Patrice TALON doit tenir sa parole du décembre 2022 ». A travers celle-ci, Paterne Kouthon le Secrétaire Général et les siens démontrent combien de fois la proposition du gouvernement précarise davantage la carrière du grand nombre . Ils exigent pour une nouvelle fois le reversement du tous les AME comme promis. Et ceci pour le bonheur de l’école Béninoise. Nous vous proposons ci-dessous l’intégralité de cette déclaration.

CREUSET NATIONAL DES ASPIRANTS AU METIER D’ENSEIGNANT (CNAME)

Secrétariat Exécutif National

Tél : 66 77 95 59 / 67 41 18 54

DÉCLARATION

Le gouvernement du Président Patrice TALON doit tenir sa parole du décembre 2022

C’est devant un parterre de Députés à l’Assemblée Nationale que le ministre des enseignements maternel et primaire (Mr Salimane KARIMOU) et son homologue des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (Mr Kouaro Yves CHABI) se sont prononcés tour à tour sur la situation des AME.

En effet, interpellés par les Députés sur les conditions de vie et de travail et le sort réservés aux AME à propos de leur reversement en ACDPE, le MEMP et le MESFTP ont fait des déclarations. On retient en substance des déclarations de ces ministres que : à ce jour, sur un effectif total de 16.532 AME déployés dans le sous-secteur des enseignements maternel et primaire, seuls 9.578 AME ayant au moins fait trois ans de service continu sont éligibles et pourraient être reversés en agent contractuel de droit public de l’État (ACDPE). Sur un effectif total de 16.666 AME déployés, seuls 12 179 AME du secondaire et 815 AME des lycées ont fait au moins 3 années scolaires. On y retient aussi que les AME perçoivent 11 mois de salaire sur 12. On apprend même qu’une visite de classe sera effectuée à cet effet.

Désormais, c’est clair. Seule une frange d’AME sera reversée en ACDPE. Il apparaît de plus en plus que le gouvernement du Président Patrice TALON affiche sa mauvaise foi de prendre à bras le corps le reversement de tous les AME en ACDPE pour le bonheur de l’école béninoise alors que les AME sont surexploités et craquent tous les jours. Dans les collèges et lycées, plusieurs AME interviennent dans 2,3, voire 5 établissements d’enseignement à la fois sans tenir compte de la distance. Certains exécutent un quota horaire allant jusqu’à 30h avec même la bivalence. On viole de façon fragrante les textes qui régissent la corporation. On vante même le paiement de 11 mois de salaire alors que pendant les vacances ce sont des demi-salaires que le gouvernement paie aux AME. Imaginez un AME de la maternelle ou du primaire qui gagne 60.000F, perçoit 30.000f pour le mois de juillet et pareil pour le mois d’Août, c’est ça le salaire dont parlent nos ministres. S’il faut reverser et il faut nécessairement faire une évaluation, nous pensons que les dés seront pipés d’avance. Et sur ce, certains AME encourront le risque de demeurer Aspirants jusqu’à leur retraite. Dans cette condition on se demande pour combien de temps un AME qui a déjà 40 ans pourra souscrire à la CNSS pour assurer les pensions de sa retraite.

Au regard de cette situation terrifiante et traumatisante, avec tant de sacrifices, nous invitons le président Patrice TALON à reverser tous les AME en ACDPE pour le bonheur de l’école Béninoise.

Cotonou, le 20 décembre 2023.

Le Secrétariat Exécutif National

30 heures de cours, manque de salaire, congés de maternité : Le tableau inquiétant de la situation des Aspirants au Métier d’Enseignement décrit par le CNAME

Dans une déclaration de presse rendue publique ce samedi 11 novembre 2023 à la Bourse du travail, le Creuset national des Aspirants au métier de l’enseignement (CNAME) avec à ses cotés le Syndicat national des enseignements public primaire et maternel (Synaprim) et le Syndicat national des enseignants des Collèges et lycées des sous-ordres du secondaire (Syneclos) dénoncent à nouveau les conditions de vie et de travail des Aspirants au Métier de l’Enseignement (AME). Les trois organisation plaident pour une amélioration rapide et font des exigences au gouvernement.

Dans une déclaration de presse rendue publique ce samedi 11 novembre 2023 à la Bourse du travail de Cotonou, le Creuset national des Aspirants au métier de l’enseignement (CNAME) avec à ses cotés le Syndicat national des enseignements public primaire et maternel (Synaprim) et le Syndicat national des enseignants des Collèges et lycées des sous-ordres du secondaire (Syneclos) dénoncent à nouveau les conditions de vie et de travail des Aspirants au Métier de l’Enseignement (AME). Les trois organisation plaident pour une amélioration rapide et font des exigences au gouvernement.

Cinq après le démarrage du programme de la mise à disposition des Aspirants au métier de l’enseignement (AME) au profit des établissements d’enseignement maternel, primaire et secondaire, ce n’est toujours pas la joie dans les cœurs. La précarité dans l’exercice de la fonction a pris de l’ampleur au point où certains enseignants sont passés de vie à trépas. Ce sont face aux hommes des médias, les dénonciations du Creuset national des Aspirants au métier de l’enseignement (CNAME) soutenu par le Synaprim dirigé par Frédéric Prodjinoto et le Syneclos de Bénoit Tcharo. « Bientôt cinq ans d’aspiranat, de travail acharné et de sacerdoce, sans la tenue des promesses annoncées. Alors que tous les yeux sont tournés vers leur reversement, les fruits n’ont pas encore tenu la promesse des fleurs et nous enregistrons chaque jour des AME qui passent de vie à trépas ; laissant derrière eux des enfants ou du moins leur petite famille », a laissé entendre Paterne Kouthon, Secrétaire Général du Cname à travers la déclaration de presse.

Quota horaire hebdomadaire allant à 30 heures

Pour illustrer les conditions exécrables de vie et de travail des AME, Paterne Kouthon est revenue sur certaines revendications connues. Les Aspirants au métier « ne bénéficient pas encore d’un salaire de 12 mois sur douze plein, et leurs émoluments dérisoires n’arrivent pas à couvrir leurs charges face à la cherté de la vie où le prix des produits de première nécessité flambe, surtout à un rythme exponentiel à cause des taxes et impôts. Ils sont privés de beaucoup d’avantages liés à notre corporation (primes de rentrée, prime de nuit, prime de rendement, etc) alors qu’ils ont les mêmes cahiers de charges que leurs collègues ACDPE et FE. Au secondaire, on leur attribue un quota horaire hebdomadaire allant jusqu’à 30 heures en violation flagrante de l’arrêté N0069/MESFTP/DC/SGM/DAF/IGPM/DESG/DEFTFP/CJ/SA/084SGG19 du 27 Novembre 2019 en vigueur. Certains AME exécutent 30 heures avec la bivalence au cours de cette année scolaire 2023-2024 c’est le cas par exemple de la commune de Djougou dans le département de la DONGA. D’autres, pour atteindre ce quota horaire d’au moins 26 heures sont tenues de parcourir deux à trois collèges publics sans tenir compte de la distance. C’est le cas par exemple des départements du Mono, de la Donga. », a-t-il rappelé

Non-paiement des salaires

Comme dans le privé, certains employés au service de l’Etat Béninois ne rentrent pas des fois en pocession de leur salaire. Au nombre de ceux-ci les AME. Moins de trois après le démarrage de la rentrée des classes pour le compte de l’année scolaire 2023-2024, nombreux sont certains d’entre eux qui se sont retrouvés à la fin du mois sans leur émolument. Paterne Kouthon va citer quelques statiques à cet effet. « Pour le mois d’Octobre 2023, nombreux sont ces AME qui n’ont reçu leur salaire. Dans les Collines par exemple tous les 21 AME du CEG1 Kilibo ont manqué leur salaire. Dans l’ouémé, au CEG Hounvié 38 AME n’ont pas reçu leur salaire. Au CEG de Copargo dans le département de la Donga, tous les 10 AME ont manqué leur salaire. Au primaire cette situation est encore plus alarmante. C’est le cas par exemple des circonscriptions scolaires de Calavi1, de Calavi2, de Calavi3, de Kpomassè, de Ouidah dans le département de l’Atlantique, de Cotonou 1-2-3 et 4 dans le littoral, de Za-Kpota dans le Zou, de Parakou1 et Parakou2 dans le Borgou, etc. Alors que ces AME ont déposé régulièrement leur présence au poste comme demander par les autorités hiérarchiques. »

Accès difficile aux congés de maternité

Si la grande partie des revendications portées sur la place publique ce 11 novembre 2023 par le Cname, le Syneclose, le Synaprim pour une amélioration des conditions de vie et de travail des AME sont connues, il est à noter que d’autres revendications sont portées sur la place publique. En effet, selon ces trois organisations syndicales l’accès aux congés de maternités pour les femmes AME est désormais un luxe. Et pour cause, il y en a d’entre elles qui en sont privés. « Une femme AME en état de grossesse est obligée de venir à l’école jusqu’au jour même de son accouchement et de reprendre les cours le lendemain. » a dénoncé Paterne Kouthon qui qualifie cette situation « d’inhumaine ».

L’impossibilité pour les AME de la maternelle et du primaire en formation dans les écoles normales de bien poursuivre leur cursus, la non-exonération des frais de scolarité pour les enfants des AME et le non-paiement des allocations pour des AME dont les dossiers sont à jours sont les autres revendications portées au-devant de la scène par les trois organisations syndicales. Elles invitent à cet effet, le gouvernement du président Patrice a procédé à un reversement de tous les AME en ACDE sans aucune distinction.

En sa qualité de Secrétaire Général de la Cstb, Kassa Mampo est venu apporter son soutien aux conférenciers qu’ils invitent à faire preuve de détermination dans cette lutte jusqu’à la satisfactions totale.

Par Christophe KPOSSINOU