Quand l'anodin devient une information

30 heures de cours, manque de salaire, congés de maternité : Le tableau inquiétant de la situation des Aspirants au Métier d’Enseignement décrit par le CNAME

(Le SG Paterne Kouthon et les siens exigent du gouvernement le reversement de tous les AME en ACDPE sans aucune distinction)

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Dans une déclaration de presse rendue publique ce samedi 11 novembre 2023 à la Bourse du travail de Cotonou, le Creuset national des Aspirants au métier de l’enseignement (CNAME) avec à ses cotés le Syndicat national des enseignements public primaire et maternel (Synaprim) et le Syndicat national des enseignants des Collèges et lycées des sous-ordres du secondaire (Syneclos) dénoncent à nouveau les conditions de vie et de travail des Aspirants au Métier de l’Enseignement (AME). Les trois organisation plaident pour une amélioration rapide et font des exigences au gouvernement.

Cinq après le démarrage du programme de la mise à disposition des Aspirants au métier de l’enseignement (AME) au profit des établissements d’enseignement maternel, primaire et secondaire, ce n’est toujours pas la joie dans les cœurs. La précarité dans l’exercice de la fonction a pris de l’ampleur au point où certains enseignants sont passés de vie à trépas. Ce sont face aux hommes des médias, les dénonciations du Creuset national des Aspirants au métier de l’enseignement (CNAME) soutenu par le Synaprim dirigé par Frédéric Prodjinoto et le Syneclos de Bénoit Tcharo. « Bientôt cinq ans d’aspiranat, de travail acharné et de sacerdoce, sans la tenue des promesses annoncées. Alors que tous les yeux sont tournés vers leur reversement, les fruits n’ont pas encore tenu la promesse des fleurs et nous enregistrons chaque jour des AME qui passent de vie à trépas ; laissant derrière eux des enfants ou du moins leur petite famille », a laissé entendre Paterne Kouthon, Secrétaire Général du Cname à travers la déclaration de presse.

Quota horaire hebdomadaire allant à 30 heures

Pour illustrer les conditions exécrables de vie et de travail des AME, Paterne Kouthon est revenue sur certaines revendications connues. Les Aspirants au métier « ne bénéficient pas encore d’un salaire de 12 mois sur douze plein, et leurs émoluments dérisoires n’arrivent pas à couvrir leurs charges face à la cherté de la vie où le prix des produits de première nécessité flambe, surtout à un rythme exponentiel à cause des taxes et impôts. Ils sont privés de beaucoup d’avantages liés à notre corporation (primes de rentrée, prime de nuit, prime de rendement, etc) alors qu’ils ont les mêmes cahiers de charges que leurs collègues ACDPE et FE. Au secondaire, on leur attribue un quota horaire hebdomadaire allant jusqu’à 30 heures en violation flagrante de l’arrêté N0069/MESFTP/DC/SGM/DAF/IGPM/DESG/DEFTFP/CJ/SA/084SGG19 du 27 Novembre 2019 en vigueur. Certains AME exécutent 30 heures avec la bivalence au cours de cette année scolaire 2023-2024 c’est le cas par exemple de la commune de Djougou dans le département de la DONGA. D’autres, pour atteindre ce quota horaire d’au moins 26 heures sont tenues de parcourir deux à trois collèges publics sans tenir compte de la distance. C’est le cas par exemple des départements du Mono, de la Donga. », a-t-il rappelé

Non-paiement des salaires

Comme dans le privé, certains employés au service de l’Etat Béninois ne rentrent pas des fois en pocession de leur salaire. Au nombre de ceux-ci les AME. Moins de trois après le démarrage de la rentrée des classes pour le compte de l’année scolaire 2023-2024, nombreux sont certains d’entre eux qui se sont retrouvés à la fin du mois sans leur émolument. Paterne Kouthon va citer quelques statiques à cet effet. « Pour le mois d’Octobre 2023, nombreux sont ces AME qui n’ont reçu leur salaire. Dans les Collines par exemple tous les 21 AME du CEG1 Kilibo ont manqué leur salaire. Dans l’ouémé, au CEG Hounvié 38 AME n’ont pas reçu leur salaire. Au CEG de Copargo dans le département de la Donga, tous les 10 AME ont manqué leur salaire. Au primaire cette situation est encore plus alarmante. C’est le cas par exemple des circonscriptions scolaires de Calavi1, de Calavi2, de Calavi3, de Kpomassè, de Ouidah dans le département de l’Atlantique, de Cotonou 1-2-3 et 4 dans le littoral, de Za-Kpota dans le Zou, de Parakou1 et Parakou2 dans le Borgou, etc. Alors que ces AME ont déposé régulièrement leur présence au poste comme demander par les autorités hiérarchiques. »

Accès difficile aux congés de maternité

Si la grande partie des revendications portées sur la place publique ce 11 novembre 2023 par le Cname, le Syneclose, le Synaprim pour une amélioration des conditions de vie et de travail des AME sont connues, il est à noter que d’autres revendications sont portées sur la place publique. En effet, selon ces trois organisations syndicales l’accès aux congés de maternités pour les femmes AME est désormais un luxe. Et pour cause, il y en a d’entre elles qui en sont privés. « Une femme AME en état de grossesse est obligée de venir à l’école jusqu’au jour même de son accouchement et de reprendre les cours le lendemain. » a dénoncé Paterne Kouthon qui qualifie cette situation « d’inhumaine ».

L’impossibilité pour les AME de la maternelle et du primaire en formation dans les écoles normales de bien poursuivre leur cursus, la non-exonération des frais de scolarité pour les enfants des AME et le non-paiement des allocations pour des AME dont les dossiers sont à jours sont les autres revendications portées au-devant de la scène par les trois organisations syndicales. Elles invitent à cet effet, le gouvernement du président Patrice a procédé à un reversement de tous les AME en ACDE sans aucune distinction.

En sa qualité de Secrétaire Général de la Cstb, Kassa Mampo est venu apporter son soutien aux conférenciers qu’ils invitent à faire preuve de détermination dans cette lutte jusqu’à la satisfactions totale.

Par Christophe KPOSSINOU

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