Loi de suspension des peines, sortie médiatique du Porte-parole du Gouvernement: Nourou-Dine Saka Saley ironise et révèle pourquoi il ne répond jamais à Wilfried Houngbédji

Jusque là silencieux sur le sujet, Nourou-Dine Sake est sorti de son mutisme. Interpelé par des jeunes suite à la sortie du Porte-parole du Gouvernement, le juriste s’est prononcé sur cette loi, violant au passage l’une de ses promesses. Celle de ne jamais répondre à Wilfried Léandre Houngbédji.

En Conseil des ministres du mercredi 21 septembre 2022, le Gouvernement a annoncé la transmission à l’Assemblée nationale du projet de loi portant modification et complément de la loi n°2018-14 du 18 mai 2018 portant code de procédure pénale en République du Bénin.

« La réforme proposée vise à conférer au Président de la République, après avis conforme du Conseil supérieur de la Magistrature, le pouvoir d’ordonner la suspension de l’exécution de la peine lorsque celle-ci est justifiée pour des raisons sociales et humanitaires », explique le communiqué du Conseil des ministres.

Mais pour beaucoup d’observateurs, cette loi ouvre la voie à une immixtion du Chef de l’Etat dans une procédure judiciaire.

Au cours d’une sortie médiatique, le porte-parole du Gouvernement a réagi à cette critique.

Face aux professionnels des médias, Wilfried Houngbédji a réfuté cette accusation.

« Il n’y a aucune immixtion du Chef de l’État dans une procédure judiciaire. Il n’apparaît nulle part une telle chose. Je voudrais faire observer que ce projet de loi n’indique nulle part que le Chef de l’État interviendrait dans une procédure judiciaire. L’intervention du Chef de l’État projetée vient beaucoup plus en aval, c’est-à-dire que la justice a fini de faire son travail. Et puis dans le contexte actuel de séparation des pouvoirs, le Chef de l’État a déjà des prérogatives qui lui permettent de mettre fin à l’exécution d’une décision de justice. Quand vous graciez quelqu’un qui a été condamné par les tribunaux, vous mettez fin à l’exécution de sa peine. Quand l’Assemblée nationale vote une loi d’amnistie que le Chef de l’État promulgue pour permettre à des justiciables de bénéficier de cette mesure d’amnistie, la loi a pour effet d’effacer l’infraction et de mettre fin aux poursuites ou aux peines qui sont en cours d’exécution, selon le cas. Donc, ce sont déjà des mécanismes que notre système démocratique, comme partout ailleurs, a prévu en fonction des impératifs qui se présentent à l’autorité. Lorsque chaque année, le Chef de l’État signe un décret pour accorder la grâce à des citoyens justiciables qui ont été condamnés et dont les peines sont en cours d’exécution, personne ne trouve que c’est une intrusion dans le domaine judiciaire et donc ce qui se fait maintenant à travers ce projet de loi, c’est de compléter ce dispositif qui existe et qui, encore une fois, ne donne pas le droit au Chef de l’État d’interférer dans les procédures judiciaires. Non. Les procédures judiciaires auront été déjà conduites à leur terme, les sanctions ont été prononcées et ce mécanisme va permettre d’interrompre le cours normal de l’exécution d’une décision pour les raisons qu’on a évoquées, en l’occurrence d’ordre éminemment social et humanitaire. Cette intervention n’a pour effet que de suspendre l’exécution de la peine…», a-t-il déclaré.

Loi de suspension des peines : Nourou-Dine Saka Saley ironise suite à une question des jeunes sur la sortie de Wilfried Leandre Houngbédji

Jusque là silencieux sur le sujet, Nourou-Dine Sake est sorti de son mutisme. Interpelé par des jeunes suite à la sortie du Porte-parole du Gouvernement, le juriste s’est prononcé sur cette loi, violant au passage l’une de ses promesses. Celle de ne jamais répondre à Wilfried Léandre Houngbédji.

« Vous aurez remarqué que je ne réagis jamais sur les propos de Wilfried Léandre et je ne le ferai jamais quelque soit ce qu’il pourrait dire, et Dieu sait qu’il dit beaucoup de choses qui soulèvent le cœur », fait il remarquer, avant d’expliquer « La première raison est que je considère qu’il est payé pour un travail qu’il doit faire, y compris peut-être en tuant sa conviction profonde, sauf à refuser d’exécuter sa mission contractuelle. Il n’est donc pas l’auteur des décisions qu’il porte à la connaissance du public et défend.  Mais, plus important et capital pour moi, j’ai une dette humaine et morale à son égard qui en a fait plus qu’un frère et qui remonte au décès de mon père en 2005. C’est grâce à lui, et un autre de ses confrères, que j’ai vécu les derniers moments de vie sur terre de mon père ».

Après cette clarification, Nourou-Dine Saka Saley opte pour le silence sur la Loi de suspension des peines, annoncée en Conseil des ministres du 21 septembre.

« Maintenant sur le sujet de cette fameuse proposition de loi, il est mieux de se surprendre de mon silence sur ces sujets que de mes opinions.  Le silence parle plus fort », a réagi le jeune opposant, avant d’ironiser « Laissons donc les initiateurs, et leur prolongement de Porto novo qui doivent l’adopter, nous abreuver de leur grande âme humanitaire ».

La force de la parole …

M.A

Tournée gouvernementale sur la cherté de la vie : Le porte-parole du Gouvernement parle d’une « démarche scientifique » et lance « il ne s’agissait pas d’aller se défouler »

Sans doute, une réplique aux nombreuses critiques sur la tournée gouvernementale de la cherté de la vie. En marge de la lecture du compte rendu du Conseil des ministres du mercredi 1er juin 2022, Wilfried Léandre Houngbédji a, nouveau, montré la pertinence de la tournée nationale de sensibilisation.

Les ministres du président Talon étaient, il y a quelques semaines, dans les 77 communes du Bénin, pour expliquer aux populations, les causes réelles de la cherté de la vie et les efforts du Gouvernement. Après la tournée, Wilfried Léandre Houngbédi a indiqué qu’il s’agissait d’une « démarche scientifique », martelant au passage qu’il ne s’agissait pas pour les membres du Gouvernement « d’aller se défouler à l’intérieur du pays ».

Sans doute, une réplique aux nombreuses critiques sur la tournée gouvernementale sur la cherté de la vie. En marge de la lecture du compte rendu du Conseil des ministres du mercredi 1er juin 2022, Wilfried Léandre Houngbédji a, nouveau, montré la pertinence de l’initiative.

Pour le Porte-parole du Gouvernement, il s’agissait avant tout d’une « démarche respectueuse » vis-à-vis des populations et d’une « démarche scientifique ».

Wilfried Léandre Houngbédji fait alors remarquer que chaque membre du Gouvernement a, au cours de la tournée,  exprimé et expliqué à nos concitoyens, les causes réelles de la cherté de la vie, les efforts du Gouvernement face à la crise, mais aussi et surtout recueillir les préoccupations ou doléances des populations.

Et là-dessus, il soutient que « ça été un travail bien organisé en amont » avec des équipes chargées de recenser les doléances des populations en même tems que les séances se déroulaient. Wilfried Léandre Houngbédji ajoute que les équipes devaient faire le point et classer les préoccupations, en fin de journée.

Le Porte-parole du Gouvernement précise que cette « démarche » a permis de recueillir plus de 1000 préoccupations, ajoutant que « certaines préoccupations ont fait objet de délibération immédiate » et qu’un « rapport a été élaboré ».

Pour lui, c’est « un indicateur du sérieux de la démarche du gouvernement qui montre qu’il ne s’agissait pas d’aller se défouler à l’intérieur du pays ».

Une tournée nationale chaque année

Wilfried Léandre Houngbédji a annoncée que cette initiative sera répétée à l’avenir sous la Rupture. « Chaque année, cette descente au cœur du pays près de nos concitoyens devrait se tenir pour partager avec eux, les actions du gouvernement, les résultats, recueillir les préoccupations », a-t-il déclaré.

Voilà qui risque de rappeler l’ère Yayi.

Manassé AGBOSSAGA

 

Alain Orounla réagit et s’interroge après la décision de l’OFPRA

Le porte-parole du gouvernement s’est prononcé sur la décision de l’Office français de protection des refugiés et des apatrides (OFPRA) de retirer le Bénin sur la liste des pays d’origine sûr, pour une période de 12 mois.

Le porte-parole du gouvernement s’est prononcé sur la décision de l’Office français de protection des refugiés et des apatrides (OFPRA) de retirer le Bénin sur la liste des pays d’origine sûr, pour une période de 12 mois.

Tout en désapprouvant, Alain Orounla s’est notamment interrogé sur les raisons de cette sentence.

«… Peut être que l’OFPRA n’aime pas le rapport qui a été rendu et qui constate les efforts consentis par le gouvernement (,  le président de la République, en particulier   pour la promotion, la consolidation des droits de l’homme dans notre pays (Ndlr : Rapport de la Commission béninoise des droits de l’homme)…est ce que parce que parce que tout va du tout bien ?… Est-ce le résultat d’une auto flagellation de nos compatriotes  qui ne cessent de clamer partout que les libertés sont en recul au Bénin…Nous laisserons le temps au temps,   comme ils l’ont faits en nous mettant un sursis de 12 mois… », a répondu le porte-parole du Gouvernement suite à une question d’un journaliste  au cours du point de presse du Conseil des ministres de ce mercredi 07 octobre 2020.

Puis de rassurer : « Le Bénin fera la preuve que c’est un Etat de droit, c’est un Etat de liberté, c’est un pays sûr,  considéré comme tel par le Faut conseil des réfugiés qui sait que notre pays est ouvert à ceux qui sont en difficulté dans son voisinage immédiat et même un peu plus loin lointain ».

Manassé AGBOSSAGA