Les 10 conditions déterminantes de base pour reformer un Etat, selon Simon-Narcisse Tomèty (Tribune)

Une réforme bien pensée et intelligemment bien conduite est un *processus de stabilisation d’un Etat et participant (i) à la vraie démocratie par la co-construction de l’offre d’innovations et (ii) à un réel Etat de droit* car la réforme est produite avec l’opinion publique, les différents corps sociaux incluant les forces syndicales et les partis d’opposition. Une réforme sans consultations et dialogues est un projet de changement sans base sociale.

Pour réformer un Etat, les  10 conditions déterminantes de base

Une réforme bien pensée et intelligemment bien conduite est un processus de stabilisation d’un Etat et participant (i) à la vraie démocratie par la co-construction de l’offre d’innovations et (ii) à un réel Etat de droit car la réforme est produite avec l’opinion publique, les différents corps sociaux incluant les forces syndicales et les partis d’opposition. Une réforme sans consultations et dialogues est un projet de changement sans base sociale.

1/ Doter l’Etat d’un programme national intégré de réformes publiques avec sa théorie du changement pour bien cibler les défis à relever et les pas de temps des transformations sociales à observer ;

2/ Mettre en place un plan de communication du processus de production des innovations et de changement de comportements ;

3/ Définir des mesures et actions à impact rapide* pour mobiliser et obtenir l’adhésion des citoyens, puis des actions structurantes de changement à efficacité impactante et progressive génératrices d’autonomie collective;

4/ Recruter sur la base d’enquête de moralité une équipe d’administrateurs de réformes qui assure la gouvernance, notamment le pilotage sur la base d’un tableau de bord pour le suivi et  l’évaluation, obéissant à une politique globale de la qualité des innovations. Etre réformateur en chef exige des compétences éthiques et des compétences managériales reposant sur le compagnonnage, la coordination, l’impulsion, l’humilité, l’ouverture d’esprit et l’assurance qualité;

5/ Réaliser la capitalisation et la modélisation des procédés, des outils et des facteurs ayant permis la réussite d’une réforme à chaque étape de son implémentation. Toute  réforme publique réussie est une transformation sociale qui doit se poursuivre par des améliorations continues pour échapper à l’obsolescence afin d’assurer  la continuité de l’Etat;

6/ Disposer d’un réseau d’animateurs de réformes formés qui assurent les relations publiques et le dialogue de gestion du changement à l’interne et à l’externe avec les usagers. Chaque animateur promeut les innovations, fait de la psychologie non violente et non mensongère pour collecter les satisfactions et les insatisfactions sur tous les points critiques du protocole de conduite de changement, surtout les *innovations incrémentales* et les innovations de rupture demandant des talents de pédagogue pour convaincre et ne chercher jamais à vaincre en introduisant des comportements militarisés dans l’animation des  innovations. Quand vous brutalisez les citoyens pour une réforme, la durée de vie des innovations sera celle d’un ou deux mandats présidentiels. L’hypocrisie ou la résistance insidieuse aux changements s’installe quand une réforme maintient les citoyens sous l’emprise stressante de la peur et des incertitudes. Les citoyens n’aiment pas une réforme de l’Etat conduite  avec arrogance, suffisance et mépris.

7/ Instituer la réalisation d’enquêtes de satisfaction auprès des citoyens pour ajuster les méthodes, les rythmes et l’offre de services publics de réforme;

8/ Admettre que toute réforme publique doit intégrer le système éducatif national comme un intrant pour l’éveil de la jeunesse et faire de ce système *le canal d’éducation au développement humain durable et un vecteur de construction de la fierté nationale* dans chaque domaine d’innovations ;

9/ Lutter contre la corruption dans toute la chaîne de production d’innovations et de façon continue afin d’éviter la pollution morale et éthique. L’intérêt général et le bien commun restent la motivation principale de toute réforme publique. Le risque est grand que certains politiciens au sommet de l’État cherchent à se servir des réformes publiques pour des profits personnels. La vigilance est de mise pour ne pas discréditer le processus de réformes publiques ;

10/ Prendre des mesures pour garantir le financement sécurisé de chaque innovation avec les procédures comptables et de redevabilité requises.

Est-ce que les réformes publiques au Bénin répondent à ces préalables?

Chacun connaît bien la réponse et j’ai la mienne.

Réformer, c’est une remise en forme, un reformatage par la formation, l’information, l’expérimentation continue avec un passage à l’échelle basé sur la consommation d’innovations institutionnelles, technologiques, financières, économiques, sociales garantissant une sécurité humaine continuellement enrichie en valeurs de civilisation humaine. Il n’y a d’inculturation du développement qu’au prix de ce renouvellement continu des pratiques sociales.

Simon-Narcisse Tomety 

Institutionnaliste de réformes publiques

Systèmes judiciaire et pénitentiaire : Richard Boni Ouorou donne de mauvais points à Patrice Talon et recommande

Richard Boni Ouorou se plaint de la justice au Bénin à l’ère de la Rupture. Tel un enseignant qui corrige la copie de son élève, il a, à l’arrivée, distribué de mauvaises notes au régime en la matière.

Richard Boni Ouorou se plaint de la justice au Bénin à l’ère de la Rupture. Tel un enseignant qui corrige la copie de son élève, il a, à l’arrivée, distribué de mauvaises notes au régime en la matière.

Pour lui « la justice béninoise a perdu le peu de crédibilité dont elle jouissait » et les « prisons sont devenues » depuis avril 2016 «  des centres de détentions arbitraires et de tortures ».

Richard Boni Ouorou avance que « les récentes violations des droits, rapportées, des prisonniers et détenus politiques tels que le professeur Aïvo et Madame Madougou, révèle le malheur que peuvent vivre en silence et sans moyen de recours médiatique des milliers de citoyens et citoyennes dans l’indifférence totale de nos institutions à l’ère Talon ».

Mais alternant dénonciations et propositions, Richard Boni Ouorou appelle alors à 02 actions urgentes. Il plaide pour la réforme du système judiciaire et la réforme du système pénitentiaire.

« Concernant le système pénitentiaire et la réforme du même système, au-delà de la réforme totale du système judiciaire afin de préserver et renforcer la séparation des pouvoirs,  la réforme des deux systèmes est importante, et ce, très rapidement afin d’assurer l’impartialité dans le traitement des dossiers judiciaires d’une part et préserver la dignité et les droits des citoyens inculpés et incarcérés d’autre part », explique-t-il, avant de lancer un appel au gouvernement de la Rupture, «  nous appelons immédiatement à une réforme des deux systèmes, à la libération une fois encore des prévenus dans le cadre des élections de 2019 et 2021 et une révision des poursuites entamées récemment contre des jeunes personnes, des citoyens, dans le but d’installer un état de psychose générale dans le pays et continuer à gouverner par la violence et la peur ».

Patrice Talon appréciera !!!

Manassé AGBOSSAGA

Système partisan au Bénin: Le but de la reforme, selon Céphise Béo Aguiar

Le but de la réforme, c’est de structurer le paysage politique en mettant un terme à la fragmentation politique;

LE BUT DE LA RÉFORME…

Le but de la réforme, c’est de structurer le paysage politique en mettant un terme à la fragmentation politique;

Le but de la réforme, c’est d’en  finir avec des partis-individus personnalisés où des membres ou dirigeants sont en surpuissance;*

Le but de la réforme, c’est le fonctionnement démocratique à l’interne des partis politiques;

Le but de la réforme, c’est de mettre fin aux logiques politiques identitaires et ethniques;

Le but de la réforme, c’est de ramener la politique et ses acteurs à leurs devoirs de servir la République; *

Le but de la réforme, c’est la mise en place de grand partis politiques, d’envergure nationale, organisés et disciplinés; *

Le but de la réforme, c’est de mettre un terme au financement occulte des partis politiques et de leur appliquer les règles de gestion des finances publiques.*

À cette veille des élections législatives de janvier 2023, il s’observe des mouvements d’acteurs et de groupes politiques d’un point à un autre, donnant l’impression que la réforme bat de l’aile. C’est une marche prévisible car elle conduira à la stabilisation du système. C’est  même nécessaire pour éprouver une fois de plus la réforme et aller à sa consolidation si nécessaire. Il faut prendre le recul approprié pour scruter et comprendre ce qui se déroule actuellement. Il n’y a aucun péril en ce qui concerne la réforme. C’est un cheminement normal et salutaire.

Partir des épiphénomènes politiques actuels en cours et conclure de l’échec de la réforme est une perception insincère ou peut-être adossée à des logiques non objectives.

Le jeu de fusion-mariage ou de fusion absorption qui se déroule est un des meilleurs thermomètres de la réforme. Le mercure à l’intérieur ne monte point. Au contraire, il donne des signaux de robustesse et de pleine forme de la réforme.

Il n’est point question de fièvre encore moins d’asthme politique. Il s’agit de la période normale de croissance de la réforme pour des lendemains radieux.

Céphise BEO AGUIAR/Analyste-Consultant-Formateur

 

 

Joseph Tamègnon dénonce l’aggravation de la souffrance des enseignants sous la Rupture

Joseph Tamègnon dénonce l’aggravation de la souffrance des enseignants sous le régime dit de la Rupture. Dans une communication ce vendredi 19 février à l’occasion d’une sortie politique du Groupe national de contact, l’ancien directeur général de la Société de gestion des marchés autonomes a partagé ce constat avec les participants.

Joseph Tamègnon

« Les enseignants n’ont jamais autant souffert comme c’est le cas en ce moment », déplore t-il.

A titre d’exemple, il met en avant l’avènement du vocable «  aspirant ». Joseph Tamègnon  dit  ne rien comprendre de ce concept.

« …j’ai entendu parler d’enseignant qu’on qualifie d’aspirant.  Comment comprenez- vous que des gens qui aspirent à la fonction de l’enseignement soient déjà dans l’enseignement ? », s’interroge t-il avant d’ajouter «   Je n’ai jamais compris ce concept ».

Pour lui, le gouvernement en place a détruit les trois secteurs de l’enseignement sous le prétexte des réformes.

« Patrice Talon a détruit méthodiquement l’enseignement », fustige t-il.

 A chacun son ‘‘kpakpatoya’’ sur ce point de vue.

Manassé AGBOSSAGA

Diplomatie: Tomèty recommande la fermeture du ministère des Affaires étrangères

Le gouvernement est à fond dans la redéfinition de la carte diplomatique. Et d’ici quelques mois, le Bénin pourrait seulement se retrouver avec une dizaine d’ambassades à l’étranger. Une reforme qui n’est visiblement pas du goût de l’Institutionnaliste Simon Narcisse Tomèty, qui y voit par là, les faiblesses de notre diplomatie, et celle du ministère des Affaires étrangères en particulier…

Le gouvernement est à fond dans la redéfinition de la carte diplomatique. Et d’ici quelques mois, le Bénin pourrait seulement se retrouver avec une dizaine d’ambassades à l’étranger. Une reforme qui n’est visiblement pas du goût de l’Institutionnaliste Simon Narcisse Tomèty, qui y voit par là, les faiblesses de notre diplomatie, et celle du ministère des Affaires étrangères en particulier.

« C’est un ministère minable dans son offre de service…la diplomatie béninoise n’est pas lisible et efficace quand je la compare à celle des pays voisins », se désole t-il.

Pour lui, la refonte de la diplomatie à 8 mois de la fin du régime de la rupture est un aveu d’impuissance et traduit les lacunes en matière de reforme institutionnelle.

Face à cela, Simon Narcisse Tomèty propose la fermeture pure et simple du ministère des affaires étrangères.

« Avec dix ambassadeurs pour compter du 1er août 2020 et des ambassadeurs ambulants qui fonctionneront comme des tontiniers basés à Cotonou, je recommande la fermeture du ministère des affaires étrangères », suggère t-il.

Toutefois, il ne propose pas la  suppression définitive dudit ministère. Simon Narcisse Tomèty recommande la fusion du ministère des affaires étrangères avec  celui du plan, avec la mise sur pied d’une « direction générale des affaires ambulantes  pour un Bénin révélé ».

En attendant que sa proposition soit analysée,  l’Institutionnaliste de reformes publiques s’interroge sur la décision du gouvernement de mettre les ambassadeurs au service des mairies.

« J’ai appris que des diplomates vont être recyclés dans la diplomatie territoriale par leur affectation dans les mairies. Ça  m’a beaucoup amusé en apprenant cette pièce théâtrale, moi qui ai évalué de nombreuses expériences de coopération décentralisée dans quelques pays africains et dirigé la mission de formulation de la politique  des frontières du Bénin. Ne voulant pas être un oiseau de mauvaise augure, j’attends de voir la concrétisation de ce projet de mendicité internationale par les communes pour émettre mes commentaires », fait-il remarquer.

 Affaire à suivre donc !!!

Manassé AGBOSSAGA