On connait désormais les appréciations du parti Mouvement Populaire de Libération au sujet des dernières rencontres du président Patrice Talon avec ses prédécesseurs. Son président Expérience Tébé invité des ‘’Dix dernières minutes’’ de la web télévision Bi-News fait savoir. Est-ce que cela voudrait dire que le Chef de l’Etat prendra des engagements avec ses prédécesseurs pour ne pas exclure les gens encore à nouve
On connaît désormais les appréciations du parti Mouvement Populaire de Libération au sujet des dernières rencontres du président Patrice Talon avec ses prédécesseurs. Invité de l’émission ‘’Les Dix dernières minutes’’ de la web télévision Bi-News, son président Expérience Tébé s’interroge sur les retombées de ces rencontres. Est-ce que cela voudrait dire que le Chef de l’Etat prendra des engagements avec ses prédécesseurs pour ne pas exclure à nouveau les gens à des élections ? Est-ce que c’est ça qui va faire libérer les détenus politiques de la prison ? Ce sont entre autres les questions que le jeune acteur politique de l’opposition se pose, insistant sur ce qui devrait être la priorité. Détails dans l’extrait ci-dessous de l’entretien transcrit par nos soins.
Bi News : Vous avez suivi la série de rencontres que le Chef de l’Etat a eu avec ses prédécesseurs et les anciens présidents de l’Assemblée Nationale. Quels sont selon vous, les fondements d’une telle rencontre alors que nous nous retrouvons à quelques mois des législatives de janvier 2023 ?
Expérience Tébé : (…) au niveau du Mouvement Populaire de Libération, nous ne savons pas ce qui a motivé ces séries de rencontres. Mais, nous allons vous surprendre. Pour nous, c’est pratiquement un non-évènement parce que nous ne savons pas ce que le Béninois lambda en tire. Que Boni Yayi et Patrice Talon se retrouvent pour parler et qu’on nous montre ces images, les rigolades, on ne sait pas ce que ça apporte aux Béninois lambda sur la cherté de la vie, le chômage des jeunes, les difficultés que vivent les Béninois en ce moment. Nous, on ne sait pas ce que ça apporte. C’est pourquoi, on s’en préoccupe très peu. Au niveau du Mouvement Populaire de Libération, nous pensons qu’à l’heure actuelle ce qui doit nous préoccuper, c’est comment nous organiser pour participer aux législatives qui viennent dans quelques mois en janvier. Mais se fier à des images pour distraire l’opinion, distraire le peuple, nous pensons que c’est une erreur que beaucoup commettent en regardant de près ce qui se passe. On nous a montré des images de rigolade. Est-ce que c’est ça qui va faire libérer les détenus politiques de la prison ? Est-ce que c’est ça qui va changer le quotidien des Béninois ? Non ! Est-ce que c’est ça qui va garantir notre participation aux élections ? Est-ce que cela voudrait dire que le Chef de l’Etat prendra des engagements avec ses prédécesseurs pour ne pas exclure les gens encore à nouveau à des élections ?
Bi News : Ce sont quand même des sujets d’intérêt national qui ont été abordés au cours de ces échanges. Il y a eu la cherté de la vie, le dégel du climat sociopolitique, surtout que nous sommes à la veille des législatives. Est-ce que ce ne sont pas tant de fait qui s’inscrivent dans la dynamique de l’apaisement que vous souhaitez ?
Oui, c’est vrai. Mais il faut que les politiciens fassent preuve d’altruisme, ne pas être égocentrique. C’est les politiciens qui parlent de ça. Les Béninois sont tranquilles et aspirent à un mieux-être. Les travailleurs veulent qu’on améliore leur condition de vie. Donc, il ne faut pas qu’on s’accommode sur des détails qui n’intéressent pas la masse (…) Qui vous a dit qu’ils ne se parlent pas au téléphone tous les jours ? L’instauration d’un cadre de concertation. C’est tant mieux. Mais ce n’est pas de ça qu’on a besoin pour aider nos populations à régler les problèmes auxquels elles sont confrontées en ce moment.
Vous avez suivi le chef de l’Etat au sortir de sa rencontre. Notamment avec son prédécesseur Boni Yayi, il a souhaité que ces échanges se passent désormais dans un cadre beaucoup plus formel. Il a également dit que ce sera l’occasion pour son successeur de recueillir les conseils de ceux qui ont pris par là avant lui. Est-ce que ce ne sont pas des choses qui vont améliorer la gouvernance au sommet de l’Etat ?
Non. Pas du tout. Et nous au niveau du MPL nous l’avions dit par le passé. C’est la preuve que ces deux hommes sont des amis et resteront des amis et qu’au-delà de ce qu’on apprend, de ce qui se chante, ils trouveront la manière et les moyens de se parler, de préserver leurs intérêts pendant que l’un est aux affaires et l’autre à la touche et après ainsi de suite. Nous estimons parce que le président Talon a amorcé son deuxième et dernier mandat, il pense à l’après. Donc, on essaye de renouer les liens pour que les bonnes relations d’amitié continuent sur le dos du peuple. Ce que nous nous souhaitons, c’est que les hommes politiques se méfient de ces distractions surtout en ce moment. Ce qui doit nous préoccuper est loin de ces images qu’on nous présente.
Expérience Tébé, nous sommes à quelques mois des législatives de janvier 2023, Pensez-vous comme un certain courant de pensée assez répandu dans le pays qui trouvent que ces rencontres sont une malice de Patrice Talon pour détourner l’attention des Béninois sur le concret ?
C’est le moins qu’on puisse dire. Si non en ce moment, avec tout ce que nous avons connu comme élection catastrophique par le passé, ce n’est pas de cette rencontre qu’on a besoin. Je pense plutôt que le Chef de l’Etat aurait mieux fait à rencontrer les partis politiques qui en ce moment ont des problèmes réels, des inquiétudes, fassent à l’organisation des élections. Les partis politiques qui ont exprimé une série de préoccupations au médiateur de la République il y a quelques semaines et qui sont restés sans suite jusque-là. Je pense qu’il aurait gagné a donné suite à ces préoccupations, a rassuré tous les partis politique de leur participation effective ou si au regard de la loi ce n’est pas lui qui décide que quelqu’un participe aux élections ou non. Mais qu’il nous garantisse que cette fois-ci, en toute impartialité, le jeu sera ouvert à tous les courants politiques et qu’aucune malice de leur part ne viendra exclu qui que ce soit. Ça plutôt nous aura intéressé.
Entretien réalisé par Bi News
Transcription : Christophe KPOSSINOU