L’ancien président de la Cour constitutionnelle porte le costume de disciple du consensus. Dans une tribune publiée ce 02 février, Théodore Holo a invité les différents acteurs au consensus pour préserver la paix sociale, assurer la stabilité des institutions, -garantir la légitimité des gouvernants. Lire sa tribune !!!
Contribution citoyenne
LE CONSENSUS POUR – PRÉSERVER LA PAIX SOCIALE, – ASSURER LA STABILITÉ DES INSTITUTIONS, – GARANTIR LA LÉGITIMITÉ DES GOUVERNANTS…
Théodore HOLO
À partir de ses connaissances, le rôle de l’intellectuel est d’exercer sa pensée critique pour le progrès de la science et de son environnement. La léthargie et la sclérose s’installent quand disparaît le droit à la critique. Le rayonnement de toute société est fonction de la diversité féconde et stimulante des opinions de ses membres et en démocratie, l’organe par excellence d’expression de cette diversité est le Parlement où cohabitent nécessairement une majorité et une opposition, l’une appelée à devenir l’autre par la volonté du peuple souverain nourri de la qualité des débats contradictoires. La Constitution étant le pacte fondateur, le socle de notre volonté de vivre ensemble pour plus de liberté, de sécurité, de justice et de bien-être ne peut résulter que d’un consensus dégagé de nos échanges. Ce consensus mis en œuvre à la Conférence nationale souveraine, respecté lors de l’adoption de la Constitution de 1990 après des séances de vulgarisation de l’avant-projet, a été rappelé par la Cour constitutionnelle en 2006 qui l’a érigé en principe à valeur constitutionnelle désormais intégré à notre bloc de constutionnalité. Le consensus nous a permis alors de préserver la paix sociale et la cohésion nationale, d’assurer la stabilité des institutions et de garantir la légitimité des gouvernants. En rompant avec ce principe essentiel de notre vivre ensemble nous ouvrons malheureusement la boîte de Pandore. Il importe que s’exercent notre esprit critique et notre sens de responsabilité pour nous éviter le pire aujourd’hui et demain. Les conflits se résolvent durablement, non pas sur un champ de bataille, mais autour d’une table de négociation dans le respect de la dignité de chacun. Telle fut la leçon de la Conférence nationale souveraine de 1990 qui a permis de passer sans effusion de sang d’un régime militaro-marxiste à un régime libéral sans humilier les responsables du PRPB ni magifier les acteurs de la transition, chaque camp a pu participer sans entraves aux élections législatives et présidentielle de 1991. Depuis, malgré nos divergences et antagonismes, la paix a été préservée donnant la preuve que la démocratie est, non seulement, la gestion pacifique des contradictions inhérentes à tout société, mais aussi, la faculté pour chaque citoyen d’être alternativement gouvernant et gouverné.
Pr. Théodore HOLO
Paris 02 février 2021