Dans un message lu par le ministre Porte-parole du Gouvernement, mardi 26 juillet 2022, l’ancien président Blaise Compaoré, demande « pardon au peuple burkinabè » et à la famille de son frère et ami Thomas Isidore Noël Sankara pour « tous les actes » commis durant son magistère.
Un acte qui intervient après son retour au pays où il a rencontré le président Paul-Henri Sandaogo Damiba, avant de regagner la Côte d’Ivoire.
Intégralité du message de Blaise Compaoré, lu en présence de sa fille Djamila Compaoré, Aly COUBALY, ministre conseiller du président Alassane Ouattara.
Mes chers compatriotes, Citoyennes et Citoyens du BURKINA FASO,
Répondant à l’invitation de S.E.M. Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, Président du Faso, pour concertation sur la situation très difficile et délicate que connaît notre Pays, ma présence parmi vous est plus qu’une joie, c’est un immense soulagement.
Et pour cela, je tiens, tout d’abord à exprimer ma profonde reconnaissance aux nouvelles Autorités de la Transition de notre pays.
Mes remerciements vont également à toutes celles et tous ceux, qui y ont œuvré dans le silence, individuellement ou collectivement, pour permettre l’avènement de ce jour.
Monsieur le Président du Faso et chers compatriotes,
Notre pays, le BURKINA FASO, vit depuis quelques années, l’une des crises les plus graves de son histoire, qui le menace jusqu’à son existence même.
Cette crise, caractérisée par des attaques terroristes d’une rare violence et des conflits intercommunautaires, a causé des milliers de morts et des déplacements massifs de nos compatriotes, auxquels j’exprime encore toute ma compassion et ma solidarité dans l’épreuve.
C’est ainsi que des millions de femmes, d’hommes et d’enfants démunis sont contraints à être déplacés dans leur propre pays, ce qui ébranle les fondements mêmes de notre chère patrie.
Face à cette situation dramatique et critique que vit notre chère patrie, nous n’avons effectivement d’autres choix que de taire nos divergences pour sauver notre patrimoine commun, le BURKINA FASO. Cette Nation, qui nous a été léguée par nos aïeux, mérite mieux que le sort funeste que des terroristes veulent lui réserver.
C’est pourquoi, j’appelle tous nos compatriotes, filles et fils du pays, de l’intérieur comme de l’extérieur, à une union sacrée, à la tolérance, à la retenue, mais surtout au pardon pour que prévale l’intérêt supérieur de notre Nation.
Je formule le vœu que le sang de tous nos martyrs, civils et militaires, tombés depuis le début de cette grave crise, puisse constituer le ciment de notre amour fratemel, l’attachement à la patrie et notre solidarité à tous.
Mes chers compatriotes,
Pour ma part, je demande pardon au peuple burkinabé pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noël SANKARA.
J’assume et déplore, du fond du cœur, toutes les souffrances et drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon.
Je souhaite que nous puissions aller de l’avant désormais pour reconstruire notre destin commun sur la terre de nos ancêtres.
Ensemble, dans un esprit de patriotisme, donnons-nous la main pour taire définitivement nos querelles et rancœurs.
Il est important aujourd’hui, de travailler au recouvrement de l’intégrité territoriale, à la reconstruction et promotion d’un environnement favorable à l’épanouissement durable pour tous.
C’est l’unique voie, qui permettra ainsi de mettre fin à nos incompréhensions et conflits intercommunautaires pour lutter efficacement contre le terrorisme qui a tant saigné notre pays et ébranlé ses fondements.
Nous le pouvons. Nous le devons à notre cher pays dans un sursaut patriotique.
Que Dieu bénisse le BURKINA FASO