Au Bénin, les législatives du 08 janvier ont livré leur verdict. L’Union progressiste le Renouveau sort vainqueur avec 53 sièges, devant le Bloc Républicain (28 sièges) et le parti d’opposition Les Démocrates (28 sièges). Mais attention, cela n’est pas un indice fiable pour conclure que le parti présidé par Joseph Djogbénou est la première force politique du pays. Entre stratégie, ruse et absence de compétition, voici pourquoi.
Au Bénin, les législatives du 08 janvier ont livré leur verdict. L’Union progressiste le Renouveau sort vainqueur avec 53 sièges, devant le Bloc Républicain (28 sièges) et le parti d’opposition Les Démocrates (28 sièges). Mais attention, cela n’est pas un indice fiable pour conclure que le parti présidé par Joseph Djogbénou est la première force politique du pays. Entre stratégie, ruse et absence de compétition, voici pourquoi.
Sur les 53 sièges obtenus, 42 proviennent du sud Bénin. Et là, il faut rappeler qu’à l’approche du scrutin, l’ex UP le Renouveau s’est renforcé en fusionnant avec des partis qui ont un fort ancrage dans le sud Bénin. Il y a d’abord eu le « mariage » avec le Parti du Renouveau démocratique de Me Adrien Houngbédji qui a accouché de l’UP le Renouveau.
Il y a ensuite eu l’adhésion de la Dynamique unitaire pour le développement de Valentin Aditi Houdé, le Parti pour l’engagement républicain de Nathanaël Koty, et autres.
Affaiblir le BR
Pendant ce temps, des militants et responsables des autres formations politiques claquaient la porte pour rejoindre le parti présidé par Joseph Djogbénou. Le Bloc républicain en a suffisamment fait les frais de cette prostitution politique.
C’était comme si l’UP le Renouveau avait subtilement travaillé pour affaiblir son grand rival, le Bloc Républicain. Des conseillers communaux, ministres, militants et responsables qui permettaient au cheval de mieux cabrer dans le sud Bénin sont descendus à l’approche du scrutin. Le fiasco du BR dans la 6è, 5è ou encore dans la 12è en dit long.
Laissé Yayi achever le BR dans le Nord Bénin
C’est sans doute, le coup mortel. L’Up le Renouveau qui ne misait pas trop sur des sièges dans le nord Bénin, a pris plaisir à voir, à distance, la descente de Boni Yayi. Si dans les circonscriptions électorales du sud Bénin, tout semblait calme et à l’avantage de l’UP le Renouveau, le président du parti Les Démocrates s’est impliqué dans la campagne dans le nord à la fin. Cela n’a pas fait les affaires du BR.
Pendant que Les Démocrates et le BR se livraient un vrai duel, l’UP le Renouveau était aux anges dans le sud Bénin à l’exception de Cotonou.
Ecarter les poids lourds de l’opposition ici
Mais à la vérité, il faut noter qu’avec ruse et rage, tout a été fait pour que le match n’ait pas lieu dans le sud Bénin.
D’abord le principal parti d’opposition Les Démocrates n’a pas eu la possibilité de compétir avec ses leaders. Guy Mitokpè, Nadine Okoumassou, Paulin Dossa, Claude Djankaki et autres ont, pour des raisons inconnues, été écartés.
Il y a aussi ces leaders de l’opposition contraints à l’exil ou emprisonnés comme Joël Aïvo, Léhady Soglo, Komi Koutché, Sébastien Ajavon, Valentin Djènontin.
Et comment ne pas évoquer l’absence remarquable et volontaire de l’homme de Cotonou. Contestant les conditions d’organisation du scrutin, Candide Azannaï a décidé de boycotter, ce qu’il qualifie de « parodie électorale ».
Alors si c’est Joël Godonou, et Gafari Adéchokan qui ont facilement battu président de parti, ministres et députés, quel aurait été le verdict si Guy Mitokpè, Claude Djankaki, Paulin Dossa, Nadine Okoumassoun, Joël Aïvo, Léhady Soglo, Komi Koutché, Sébastien Ajavon, Valentin Djènontin, Candide Azannaï et autres étaient dans la course où s’étaient tous impliqués dans l’élection ? L’Up le Renouveau aurait-il pu obtenir 42 députés dans le sud Bénin ?
Au mérite, difficile donc de dire que le parti présidé par Joseph Djogbénou, battu dans sa circonscription, est la première force politique malgré ses 53 sièges.
Manassé AGBOSSAGA