Le rappeur Youssoupha au cœur d’une polémique après son hymne pour les Bleus

Mercredi, après l’annonce de la liste des 26 Bleus retenus pour l’Euro, la FFF a révélé un clip promotionnel accompagné d’une chanson du rappeur Youssoupha qui fait polémique depuis.

Mercredi, après l’annonce de la liste des 26 Bleus retenus pour l’Euro, la FFF a révélé un clip promotionnel accompagné d’une chanson du rappeur Youssoupha qui fait polémique depuis.

Si le vice-président du RN se dit choqué par le choix du rappeur Youssoupha, la ministre des Sports rappelle, elle que le chanteur «dénonce le racisme et est pour la diversité. Cela tombe bien car le sport partage ces valeurs-là». AFP/Pierre Andrieu
Si le vice-président du RN se dit choqué par le choix du rappeur Youssoupha, la ministre des Sports rappelle, elle que le chanteur «dénonce le racisme et est pour la diversité. Cela tombe bien car le sport partage ces valeurs-là». AFP/Pierre Andrieu 

« Écris mon nom en Bleu, crie mon nom en Bleu. » Depuis la révélation de son nouveau titre pour accompagner l’annonce de la liste des 26 joueurs retenus pour représenter la France à l’Euro, le rappeur Youssoupha est au cœur de la polémique. Sur l’antenne de France Info jeudi, le numéro deux du Rassemblement national Jordan Bardella a estimé que choisir cet artiste était comme « céder à une partie racaille de la France. »

Plus précisément, le vice-président du RN déclare : « Benzema avait un jour dit que Didier Deschamps cédait à une partie raciste de la France. Eh bien je pense qu’on a cédé à une partie racaille de la France en choisissant Youssoupha. (…) Ça me choque qu’on choisisse quelqu’un comme lui. (…) Youssoupha est quelqu’un qui, dans ses chansons, a des paroles virulentes lorsqu’il appelle à des menaces de mort contre Eric Zemmour », ou tient des « propos extrêmement virulents à l’égard de Marine Le Pen. »

«Un bon choix», rétorque Maracineanu

La polémique a pris une telle ampleur que la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, s’est chargée de réagir au micro de BFMTV plus tard dans la journée : « Youssoupha est un chanteur militant qui dénonce le racisme et qui est pour la diversité. Cela tombe bien car le sport partage ces valeurs-là, et plus spécifiquement la Fédération Française de Football, explique la ministre. La chanson de Youssoupha met le maillot de l’équipe de France et le drapeau de la France comme un trait d’union entre tous ces joueurs qui participeront à l’Euro. De mon point de vue, c’est un bon choix. Maintenant, vous dites que M. Bardella dénonce, je dirais plutôt qu’il récupère ce choix de la FFF pour encore une fois répandre des idées de séparatisme, de haine et de violence dans notre société. »

D’autant que les morceaux de Youssoupha ne semblent pas déplaire à tout le monde du côté de l’extrême droite. L’ancienne députée FN Marion Maréchal confiait à propos du chanteur en 2015, dans la revue Charles : « Il y a un rappeur que j’aime bien, même si je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’il dit sur le fond, mais je trouve qu’il a un talent d’écriture, c’est Youssoupha. »

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Au sein de la Fédération, on regrette aujourd’hui les critiques suscitées par la diffusion de ce « clip promotionnel » qui se veut « innovant et original pour annoncer la liste des 26 avec un son moderne. » On insiste par ailleurs pour rappeler que « la chanson de Youssoupha n’a pas vocation à être l’hymne des Bleus pour l’Euro. Elle accompagne simplement un clip qui présente la France du foot avec des endroits comme Bondy pour Mbappé, la tour Eiffel pour Kimpembe et Coman, Marseille pour Mandanda, Lyon et Bron pour Tolisso et Benzema, ou encore la lucarne magique d’Évry derrière Marcus Thuram », en référence au défi footballistique qui fait le tour des réseaux sociaux depuis quelques semaines.

Le Parisien

« Ecris mon nom en bleu! » : le rappeur Youssoupha signe l’hymne de l’équipe de France de foot pour l’Euro 2021

L’Equipe de France de football a dévoilé mercredi sur Twitter le nouvel hymne des Bleus composé et interprété par le rappeur Youssoupha…

L’Equipe de France de football a dévoilé mercredi sur Twitter le nouvel hymne des Bleus composé et interprété par le rappeur Youssoupha.

Le rappeur Youssoupha en concert a l'Olympia, à Paris, le 30 janvier 2020. (SADAKA EDMOND/SIPA)
Le rappeur Youssoupha en concert a l’Olympia, à Paris, le 30 janvier 2020. (SADAKA EDMOND/SIPA)

L’Equipe de France de football a dévoilé ce mercredi 19 mai sur Twitter le nouvel hymne des Bleus composé et interprété par le rappeur Youssoupha. La chanson est accompagnée d’un clip annonçant la liste des 26 joueurs français sélectionnés par Didier Deschamps pour le championnat d’Europe. Dans un autre tweet, le rappeur a ajouté en une ligne son enthousiasme : « Putain comme c’est bon d’annoncer cette liste-là ». 

https://twitter.com/i/status/1394979741799702529
« Ça vient des campagnes et des quartiers »
« Ecris mon nom en bleu, crie mon nom en bleu, note-le écris mon nom en bleu… », scande Youssoupha, 41 ans, l’une des figures du rap français depuis un premier album solo en 2007. « Ça vient des campagnes et des quartiers, personne va s’écarter, le camp sera gardé. Chaque blase est lourd de sens. C’est jour de chance, mélange meilleur d’un goût d’ailleurs et d’un goût de France », poursuit le rappeur d’origine congolaisequi a sorti il y a quelques semaines son sixième album, Neptune Terminus.

Avant Youssoupha, d’autres chanteurs ont interprété des hymnes pour l’équipe de France de football comme Johnny Hallyday en 2002 avec Tous ensemble! (paroles et musique de Catherine Lara et Thierry Eliez) mais aussi Herbert Léonard avec Viva les bleus en 1986.
Attaqué par Eric Zemmour
Attaqué en justice en 2009 par Eric Zemmour pour injures et diffamation, Youssoupha qui l’avait traité de « con » dans une chanson, a gagné devant la Cour d’appel de Paris. La haute juridiction a estimé que les propos poursuivis « n’excédaient pas les limites admissibles en matière de liberté d’expression artistique ».
« Tous les gens aux discours racistes me font pitié. Leur monde n’existe plus », a estimé le rappeur dans un entretien à l’AFP en septembre 2018.

franceinfo