‘‘Initiative de Nikki’’: Abimbola, Alladatin, Yèhouétomè et Okounlola condamnent les propos de Sabi Sira Korogné
Le séjour de Sabi Sira Korogné au Commissariat central de Cotonou s’est invité à la conférence de presse du Bloc de majorité parlementaire (BMP) tenue ce lundi 01 octobre 2018 à Cotonou. Les députés Jean-Michel Abimbola, Boniface Yèhouétomè, André Okounlola, et Orden Alladatin n’ont pas zappé la question.
Manassé AGBOSSAGA
En réalité, c’est répondant à une question de l’envoyé spécial de Kpakpato Médias, que les députés du BMP ont donné leur avis sur l’interpellation du porte-parole de ‘‘l’Initiative de Nikki’’. Dans une complicité de mots, les députés Jean-Michel Abimbola, Boniface Yèhouétomè, André Okounlola, et Orden Alladatin ont condamné les propos de Sabi Sira Korogné.
« Ne jouons pas avec le feu », prévient Jean-Michel Abimbola. Le coordonateur du BMP rappelle que le contexte dans lequel nous étions est différent de celui d’aujourd’hui. Au-delà du contexte, le député Boniface Yèhouétomè critique le contenu du message de Sabi Sira Korogné. Rappelant que notre constitution et le code sur le numérique interdisent des discours qui appellent à la haine, il souligne que la démocratie ou la liberté ne donne pas le droit de tout dire.
« Ce n’est pas normal. Ce n’est pas au nom de la liberté qu’on va inciter au racisme, à la violence, à la séparation du pays, à la haine, à la division des communautés », s’insurge ‘‘ l’enfant chéri de Za-kpota’’. L’honorable Yèhouétomè invite plutôt les jeunes, toutes tendances confondues, à prêcher des messages de paix. « Si nous sommes jeunes, nous devons œuvrer à préserver la cohésion nationale », plaide t-il.
Un message visiblement très tôt compris par son collègue Orden Alladatin. Réagissant à la question, ce dernier a confié que le bureau politique du parti Alternative citoyenne a invité ses militants à ne pas répliquer aux « graves propos tenus ».
« Quand ça s’est passé, mes militants m’ont appelé en vague successive pour dire nous allons répliquer. Mais au sommet du parti, nous avons dit non. La haine ne supprimera pas la haine dans le pays », confie t-il.
Dans la même lancée, le député André Okounlola invite les uns et les autres à ne pas tenir des propos qui appellent à l’affrontement. Il reste convaincu qu’aucun gouvernement ne peut rester insensible aux discours qui mettent à mal la cohésion nationale.
« Aucun gouvernement qui veut consolider l’unité nationale ne peut accepter cela », martèle t-il.
Les députés du BMP prennent donc le contre-pied de leur collègue Guy Mitokpè de la minorité parlementaire, qui a rendu visite à Sabi Sira Korogné au commissariat central de Cotonou.
Une chose est sûre, le discours régionaliste est répréhensible. Surtout pour un pays comme le nôtre. Et sur ce point une partie du contenu du discours de Sabi Sira Korogoné est à déplorer et à condamner. Mais là où le bas blesse ou ce qui commence à écœurer, c’est la propension de l’actuel régime à vouloir embastiller systématiquement les voix discordantes. Aujourd’hui certes, ils ont arguments on ne peut plus solides pour le faire. Mais en sera-t-il toujours ainsi ? Cette attitudes ne porte-t-il pas aussi des germes d’un élan dictatorial ? Autant donc qu’il faut condamner les propos régionalistes de Sabi Sira Korogoné, autant il faut être prévoyant sur des velléités dictatoriales qui se traduisent par la mise sous boisseau de ceux qui expriment même si c’est maladroitement un malaise social évident.