En réalité, c’est évoquant le verdict sur le recours formulé contre le parrainage et la prorogation du mandat, que l’ancien président de la Cour constitutionnelle a révélé ce qui fait défaut à l’actuelle Cour constitutionnelle.
« Je suis un peu étonné par la décision de la Cour constitutionnelle, mais ça peut se comprendre quand on ne connaît pas l’histoire de la Cour constitutionnelle », a d’abord lancé Théodore Holo au micro de la radio Deutsche Welle.
« La Cour constitutionnelle a été instaurée comme organe régulateur du fonctionnement et de l’activité des pouvoirs publics parce que jusqu’en 1972, les conflits entre les organes politiques étaient tranchés par l’armée, de la même manière il y avait de 1972 jusqu’à la conférence nationale, les violations massives des droits humains. Voilà pourquoi dans la constitution, on a prévu une Cour constitutionnelle qui est un organe régulateur, mais qui a la chance de 1993 à 2018 d’avoir en son sein, soit des constitutionnalistes, soit des membres qui ont assisté à la conférence nationale ou qui ont participé à la rédaction de la constitution et qui sont bien imprégnés de l’esprit de la constitution », rappelle ensuite l’ancien président de la Cour constitutionnelle.
Théodore Holo fait malheureusement remarquer que ce n’est actuellement pas le cas. « Aujourd’hui, il n’y a ni constitutionnaliste, ni ancien délégué à la conférence nationale au sein de cette Cour constitutionnelle », révèle t-il.
Puis de faire ce rappel : « La Cour constitutionnelle doit faire preuve de neutralité et d’impartialité allant jusqu’au devoir d’ingratitude pour garantir la paix sociale, la stabilité des institutions. C’est sa mission ».
Le président de la Cour Joseph Djogbénou appréciera cette observation de son ancien Professeur.
Manassé AGBOSSAGA