Quand l'anodin devient une information

« Talon va partir de gré ou de force au plus tard le 6 avril 2021 » : Azannaï reprécise sa pensée et dit pourquoi il n’est plus « allé » le « chercher seul »

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On est en Octobre 2020. Et Candide Azannaï est à Klouékanmè, au nom de la Résistance Nationale. Face à des militants et militantes venus des quatre coins du département du Couffo pour écouter son message, il lance : « Talon va partir de gré ou de force au plus tard le 6 avril 2021. S’il fait élection Talon contre Talon il va partir. S’il fait élection Talon contre Lionel Talon il va partir. S’il fait élection Talon contre Claudine Talon, il va partir. Comment il va partir? Je ne vais pas vous le dire pour le moment ».

Seulement voilà, le 06 avril 2021 est passé et Patrice Talon est tout sauf parti. Le chef de l’Etat s’est même offert une prorogation du mandat présidentiel de 45 jours et une réélection avec un score à la soviétique face à deux duos de candidats : Alassane Soumanou/Paul Hounkpè ; Corentin Kohoué/Iréné Agossa.

Et pour beaucoup de Béninois qui ont donné du crédit au propos de Candide Azannaï, l’ancien ministre est un « amuseur de galerie ». Les plus méchants le définissent commune un « espion » de Patrice  Talon pour déstabiliser l’opposition.

Azannaï reprécise sa pensée

De passage sur l’émission ‘‘Grand Angle’’ de la web radio Crystal News, Candide Azannaï  a été interpellé sur cette promesse non tenue. Le président du parti Restaurer l’Espoir en a profité pour repréciser sa pensée. Mais avant, il a prié les journalistes de ne pas « perturber » sa communication, promettant ne plus revenir sur ce sujet sauf dans une autre séquence.

Comme à son habitude, il cite un philosophe pour inviter les uns et les autres à placer chaque chose dans son contexte.

Et là-dessus, Candide Azannaï dénonce une manipulation de ses propos puisque des gens auraient juste pris un bout de sa déclaration. Mais à la vérité, le coordonnateur national de la Résistance Nationale conditionne le départ de Talon au « rapport de force ».

« Lorsqu’on cite quelqu’un, il faut le citer en plaçant ce qu’on cite de lui, dans le  contexte de la situation », fait –il d’abord observer avant de poursuivre «  De quoi il s’agit ? J’ai dit à Klouékanmè qu’au jour j, Talon partira de gré ou de force. Mais en fonction des rapports de force et que je suis venu construire avec eux, les rapports de force. Tout dépendra des rapports de force et que, en fonction des rapports de force, je peux leur dire, rester, j’irai seul ou allons y ensemble  et que dans tous les cas, n’étant pas un homme de violence, je vais lui proposer comment tu veux qu’on gère ça ? On va faire comment ? C’est ça. Je n’ai pas dit, j’irai, comme ça, comme quelqu’un. Non, tout se prépare. Tout s’organise. La meilleure façon de faire, c’est les rapports de force. Ceux qui ont commencé par citer cette phrase ont pris seulement un bout », a-t-il clarifié.

Et d’insister : « en dictature, aucun opposant ne peut aller seul face à un dictateur ».

Manassé AGBOSSAGA

 

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