Face à la presse ce jeudi 26 septembre 2019, Emmanuel Tiando ne s’est pas contenté de répondre aux accusations de Jean-Baptiste Elias. Le président de la Commission électorale nationale autonome (Céna) a apporté des clarifications au sujet des accusations liées à la partialité de la Céna dans le traitement des dossiers de candidatures aux dernières élections législatives du 28 avril 2019, et a taclé le président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC).
Manassé AGBOSSAGA
Le président de la Commission électorale nationale autonome (Céna) a fait d’une pierre deux coups. Emmanuel Tiando a pris le soin de répondre, point par point, aux accusations de Jean-Baptiste Elias, mais aussi et surtout, de donner des coups à ce dernier.
En effet, le président de la Céna a d’abord fait remarquer que les faits évoqués par Jean-Baptiste Elias, lors de son passage sur Soleil Fm le 15 septembre dernier, ne sont pas nouveaux.
Emmanuel Tiando souligne qu’il s’agit des faits déjà évoqués par la Céna lors de sa sortie médiatique en date du 13 mars 2019. Mieux le président de la Céna rappelle que ces faits ont fait l’objet de plusieurs recours infructueux devant la Cour constitutionnelle.
Toujours au titre des remarques, Emmanuel Tiando confie que le dossier de traitement des dossiers de déclaration de candidatures a fait l’objet de plusieurs séances de travail entre la Céna et une délégation de l’ANLC.
Mélange d’explication et de coup
Abordant les faits, Jean-Baptiste Elias a mis en avant la transparence de la Céna dans le traitement des dossiers. Il a d’ailleurs indiqué que l’examen préliminaire des dossiers a été effectué par un comité de cadres qui l’a soumis à l’examen de la plénière avec toutes les observations d’irrégularités apparues dans chaque dossier.
Le président de la Céna ajoute que chaque observation a fait l’objet de débat sur son importance par rapport aux dispositions du code électoral et sur la pertinence de son maintien au nombre des griefs à retenir.
Emmanuel Tiando précise que la plénière a, à l’unanimité, décidé de ne pas prendre en compte les observations de manquements communes à toutes les listes et celles qui dépendent de l’administration.
Parlant de manquement, Emmanuel Tiando souligne que les cas de discordance des lieux de naissance entre la carte d’électeur et d’autres pièces produites par certains candidats évoqués par Jean-Baptiste Elias n’est pas à imputer aux intéressés.
Emmanuel Tiando indique que cette discordance est la conséquence de la reforme territoriale intervenue en 1978. « Kérou faisait partie de Koundé de même que Comé faisait partie de Grand Popo, Ifagni de Sakété, Kalalé et Pèrèrè de Nikki. C’est au vu des mutations induites par cette reforme territoriale que la Céna n’a pas pu censurer ces discordances, d’autant plus que plusieurs candidats ont produit des certificats d’individualité’ », explique t-il.
Emmanuel Tiando saisit alors la perche pour donner des pics à Jean-Baptiste Elias quand ce dernier met en avant ce cas pour tenter de décrédibiliser la Céna. « Dénoncer ces prétendues insuffisances relève d’une méconnaissance grave de l’évolution de l’administration territoriale béninoise », ironise le président de la Céna.
Sur l’injustice liée à deux façons de traiter les dossiers au ministère de l’intérieur et à la Céna, Emmanuel Tiando rappelle qu’il s’agit de deux organes différents, qui n’ont pas établi une méthodologie commune pour l’étude des dossiers.
« La Céna n’est pas un service relevant du ministère de l’intérieur. Son fonctionnement repose sur son autonomie organisationnelle et délibérante. Etablir une comparaison entre la méthodologie du ministère de l’intérieur et celle de la Céna relève d’un mauvais procès d’autant plus que ces deux institutions n’ont pas établi une plateforme méthodologique commune pour l’étude des dossiers », lance le président de la Céna.
Face à cela, Emmanuel Tiando fait savoir que Jean-Baptiste Elias qu’il surnomme « le justicier national » a manqué de professionnalisme et d’objectivité au cours de sa dernière sortie médiatique contre la Céna.
Réponse du berger à la bergère, dira t- on.