Assassiné dans des conditions non encore élucidées sur le campus d’Abomey-Calavi, le mardi 24 mars dernier, l’étudient Dieudonné Théophile Djaho est conduit à sa dernière demeure ce samedi 20 juin 2020 à Djakotomey. Main dans la main, les étudiants n’ont pas manqué de rendre un vibrant hommage à celui qu’ils appellent tous « héros ».
Manassé AGBOSSAGA
Tôt ce samedi, les étudiants, sous la houlette de leurs organes, se sont fortement mobilisés pour rendre un dernier hommage à leur « héros ». D’abord, en empêchant toutes les compositions programmées à l’Uac ce jour.
Puis en accompagnant à pied, de l’entrée du campus à l’échangeur de Godomey, sous des chants, des ovations, des cris de révolte, la dépouille mortelle.
« Plus jamais ça à l’université ! », « Plus d’étudiants assassinés sur le campus », « Justice pour Théophile Djaho », scandaient ils entre autres.
La manifestation avait le mérite de susciter des curiosités, et des interrogations auprès des usagers. Et là, les étudiants ne se privaient pas de rappeler que le 24 mars dernier, un des leurs fut assassiné par les forces de l’ordre, alors que les étudiants demandaient l’arrêt des cours face à la pandémie du Covid-19. Des explications qui provoquaient une compassion, pouvait on remarquer.
Et quand vint l’heure de laisser le corps de leur camarade aller se reposer à son domicile à Djakotomey, ils se rassemblèrent tous pour former un cercle.
Malgré le mécontentement de certains usagers qui se voyaient bloqués le passage, ils eurent la force et le courage pour chanter l’hymne national et réclamer justice.
Prenant la parole, l’un des frères de la victime a exprimé sa désolation de voir un étudiant sauvagement abattu sur le plus haut lieu du savoir au Bénin.
Un dernier à dieu à Théophile Djaho qui prit ensuite départ pour sa terre natale, loin des calvaires de l’Uac et des injustices de ce bas monde.
Mais cet hommage n’a pas démarré ce samedi. Le vendredi par exemple, les étudiants ont rendu un vibrant hommage à leur camarade en participant à la veillée de prière , à l’accueil et l’exposition du corps, au dépôt de gerbe, de fleurs et de bougies à l’endroit où Théophile Djaho fut assassiné.
Mieux, les étudiants ont décidé de mémoriser la mémoire de leur camarade en lui dédiant une place. Le « jardin Dieudonné Théophile Djaho » porte désormais le nom de l’ancien étudiant.
La justice humaine ou divine s’occupera du reste !
Vas en paix Théophile
PLUS JAMAIS ÇA SUR NOS CAMPUS !