Loi d’amnistie pour le dégel de la Crise: Amnesty international Bénin dit oui, mais…

Amnesty international Bénin s’invite au débat lié au vote d’une loi d’amnistie pour tenter de sortir de la crise électorale. Face aux hommes des médias, ce mardi 29 octobre, le directeur exécutif de la section béninoise s’est prononcé sur le sujet, soulignant au passage la position d’Amnesty international Bénin et les conséquences de l’adoption d’une telle loi.

Le Directeur exécutif d’Amnesty International Bénin a animé une conférence de presse au siège de l’institution à Cotonou, ce mardi 29 octobre 2019. Fidèle Kikan est revenu sur la proposition de loi d’amnistie pour sortir de la crise électorale. Le conférencier a notamment insisté sur la position d’Amnesty international Bénin et souligné les conséquences de l’adoption d’une telle loi.

Manassé AGBOSSAGA

Amnesty international Bénin s’invite au débat lié au vote d’une loi d’amnistie pour tenter de sortir de la crise électorale. Face aux hommes des médias, ce mardi 29 octobre, le directeur exécutif de la section béninoise s’est prononcé sur le sujet, soulignant au passage la position d’Amnesty international Bénin et les conséquences de l’adoption d’une telle loi.

Fidèle Kikan a d’abord indiqué qu’une loi d’amnistie est une mesure législative  exceptionnelle qui dépouille rétroactivement de leur caractère délictueux, certains faits. Il précise qu’une telle disposition a pour but d’apaiser les tensions dans un pays en crise ou qui sort de crise et de pardonner afin de consolider la paix et la cohésion sociale.

Sur cette base, le conférencier ne s’oppose pas la loi d’amnistie, l’une des propositions des participants au dialogue politique des 10 et 12 octobre derniers.

Réserves

Fidèle Kikan en tenue locale

Toutefois, le directeur exécutif d’Amnesty international Bénin émet des réserves sur la loi d’amnistie qui sera bientôt sur la table des députés.  Il déplore que les députés  s’apprêtent  à voter cette loi alors qu’aucune enquête n’a été menée pour situer les responsabilités. « On ne sait pas ce qui s’est passé. On ne sait pas qui a tort, qui a raison  et puis du jour au lendemain trois articles d’amnistie vont nous faire oublier tout ça. Ce n’est pas possible.  C’est inadmissible, inacceptable dans un état de droit », fustige Fidèle Kikan.

Pour lui, la loi d’amnistie ne doit pas rimer avec impunité en fermant les yeux sur les cas des violations des droits de l’homme pendant et après les législatives.

« Il faut regarder de près ce qui s’est passé.   Il faut que l’Etat nous dise combien de personnes ont eu à perdre leurs vies, combien de personnes ont été arbitrairement arrêtées, blessées. Il faut .que les responsables, les auteurs  des tirs soient identifiés, démasqués  et punis conformément à la loi », martèle t-il, avant d’ajouter, «  les trois articles doivent prendre en compte une clause d’exclusion des violations des droits de l’homme ».

Et au cas où une loi d’amnistie  inclurait les auteurs de violations des droits humains pendant la période électorale, Fidèle Kikan alerte : « Elle assoirait l’impunité des responsables de l’application de la loi qui se seraient rendus coupable de violations des droits humains. Elle anéantirait tout espoir des victimes de pouvoir obtenir réparation des préjudices subis du fait des violations. Elle anéantirait tout espoir de connaître la vérité sur les vrais auteurs des violations, de les punir et de réparer ».

A ceux qui accuseraient Amnesty international Bénin de remuer le couteau dans la plaie à travers cette sortie, Fidèle Kikan répond «Notre cri de cœur,  ce n’est pas pour remuer le couteau dans la plaie. Mais, c’est pour empêcher que la plaie se transforme en gangrène et au lieu d’une plaie que nous soignons, nous soyons obligés d’amputer tout le monde ».

Visite de gratitude et d’informations des leaders UP à la Fédération du Couffo: Le Général Célestin Guidimey rappelle l’importance de l’inscription en ligne et félicite les populations

Les leaders de l’Union Progressiste (UP) ont battu le rappel de la troupe, le mercredi 16 octobre dernier à l’hôtel Avame à Azovè, à travers une séance baptisée ‘‘Visite de gratitude et d’informations à la Fédération du Couffo ‘’. Interrogé la fin de ce festin politique, le Général Célestin Guidimey est revenu sur l’un des points des débats, à savoir l’inscription en ligne des militants UP. Il a notamment mis en lumière l’importance de cette opération et félicité au passage les populations du Couffo.

Les leaders de l’Union Progressiste (UP) ont battu le rappel de la troupe, le mercredi 16 octobre dernier à l’hôtel Avame à Azovè, à travers une séance baptisée ‘‘Visite de gratitude et d’informations à la Fédération du Couffo ‘’. Interrogé la fin de ce festin politique, le Général Célestin Guidimey  est revenu sur l’un des points des débats, à savoir l’inscription en ligne des militants UP. Il a notamment mis en lumière l’importance de cette opération et félicité au passage les populations du Couffo.

Manassé AGBOSSAGA

C’est en sa double qualité de natif de la commune d’Aplahoué et président du Fichier Central  que le Général Célestin Guidimey était aux côtés des leaders de l’Union progressiste  le mercredi dernier lors de la «visite  de gratitude et d’informations à la Fédération du Couffo ».

En présence du ministre Lazare Sèhouéto, des députés Gérard Gbénonchi , Etienne Tognigban, Richard Allossohoun, Ernest Mèdéwanou, Mèdégan Sèdami Fagla, Délonix Kogblévi, le président Ebo, le ministre Sogbossi, le DC Dandoga, Apollinaire Todan, Allossogbé et d’autres cadres de la région,  mais aussi et surtout devant des militants qui ont massivement répondu à l’appel, le président du Fichier Central a fait le point des statistiques en ligne, pour le compte du département du Couffo. Le Général Célestin Guidimey a  mis en évidence la bonne place qu’occupe le département du Couffo dans le classement.

Et interrogé à la fin de la séance, le président du Fichier Central a tenu à témoigner toute sa gratitude aux populations du département du Couffo. « Il est bien vrai, l’opération n’est pas encore terminée, puisqu’elle est toujours en cours,   mais je voudrai dire merci aux populations qui ont accepté après les élections législatives de rester avec nous, de s’inscrire  pour se faire identifier en tant que militant de l’Union Progressiste. Je veux également dire merci aux agents qui travaillent sur le terrain », a-t-il fait savoir.

Pour le Général Célestin Guidimey, le fort taux d’inscription observé dans les différentes communes du Couffo constitue indéniablement une preuve de  la fidélité  des populations du Couffo au parti. Mieux, le président du Fichier Central indique que cette prouesse est une preuve que l’UP n’a pas volé  sa victoire lors des dernières législatives en arrachant 5 sur les 6 sièges dans le Couffo.

« La Fédération du Couffo s’en va être,  l’une,  si les choses continuaient de cette manière,  des plus importantes pour l’Union Progressiste.  C’est un honneur pour nous, personnellement pour moi,  qui suis chargé de coordonner cette activité à l’Union Progressiste.  C’est réconfortant   que ce  soit ma zone d’influence  qui travaille pour devenir l’un, des pôles importants de l’Union Progressiste. Nous l’avons déjà fait une fois.  Lors des dernières élections législatives,  nous avons remporté haut les mains cinq sur les six sièges dans le Couffo.  La réussite de cette inscription dans le Couffo prouve que les populations qui avaient votés pour nous,  continuent de nous être fidèles, continuent d’adhérer à nos actions,  continuent de nous accompagner », se réjouit le président du Fichier Central.

Dans l’entretien qu’il nous a accordé,  le Général Célestin Guidimey n’a pas manqué de souligner l’importance  de l’inscription en ligne. « Le but de l’opération  d’inscription en ligne, c’est d’identifier ceux qui sont effectivement nos militants, ceux qui veulent travailler avec l’Union Progressiste, ceux qui veulent être membres  de ce grand parti politique pour continuer à travailler avec nous et à faire triompher nos idéaux », a-t-il expliqué.

Le président du fichier central a précisé que cette inscription en ligne s’inscrit  en prélude aux opérations d’installation des structures de base, des assemblées générales  électives. Il a confié que les  responsables des structures de bases, les  président des cellules de villages, des sections de communes et la Fédération seront à l’occasion élus.

Notons que la séance d’échanges a également permis à la délégation conduite par le ministre Sèhouéto de faire le compte rendu des résultats du dialogue politique national.

Société civile au Bénin: Narcisse Tomèty distingue trois types

Participant à un mini colloque sur « la société civile et les crises politiques en Afrique », ce jeudi 17 octobre 2019 à Cotonou, Simon Narcisse Tomèty a fait une petite remarque sur les types de société civile au 229. Après la communication du politologue Mathias Hounkpè, l’Institutionnaliste des reformes publiques a, dans son intervention, distingué trois types de société civile au Bénin. « Je vois trois types de société civile au Bénin », a-t-il d’abord lancé. ..

Participant à un mini colloque sur « la société civile et les crises politiques en Afrique »,  ce jeudi 17 octobre 2019 à Cotonou, Simon Narcisse Tomèty a fait une petite remarque sur les types de société civile au 229.   Après la communication du politologue Mathias Hounkpè, l’Institutionnaliste des reformes publiques a, dans son intervention,  distingué trois types de société civile au Bénin. « Je vois trois types de société civile au Bénin », a-t-il d’abord lancé.

Simon Narcisse Tomèty a  ensuite cité  en premier lieu, la société civile des Partenaires techniques et financiers (PTF). Selon lui, ce type de société civile fonctionne sur agenda.

Le spécialiste des questions de décentralisation a  évoqué, en deuxième position,   la société civile de collabo. « Nous avons des sociétés civiles fabriquées par des partis politiques  comme leurs appendices chargés  de la manipulation de l’opinion publique », a-t-il déploré.

En dernière position, Simon Narcisse Tomèty a cité la société civile, civique et citoyenne, qui selon lui, est la vraie. Toutefois, il a confié que ce type de société civile est de plus en plus rare au Bénin.

En outre, l’ancien directeur de l’école de la nouvelle conscience a insisté sur la clarification du concept de la société civile.

Simon Narcisse Tomèty  a également plaidé pour la mise en place d’un programme national d’éducation à la citoyenneté. « C’est un tel programme avec son utilisation dans les langues nationales et à travers les radios de proximité qu’on apprend aux populations à se transformer en citoyen, sujet de droit,   d’obligation, de devoir en leur ouvrant les yeux,   en leur ouvrant les oreilles et la bouche », a-t-il expliqué.

Aux  pouvoirs publics d’en tenir compte !

Manassé AGBOSSAGA

Kpakpatotiquement parlant : Talon lance et clôture son dialogue, Soglo en fait de même : Bénin vivi!!!

Kpakpato du 229, bienvenue à bord de votre rubrique préférée ‘‘Kpakpatotiquement parlant’’. Dans ce quatrième numéro, comment ne pas évoquer l’actualité qui a fait le buzz au pays du 10 au 12 octobre dernier. Vous devinez évidemment qu’il s’agit du dialogue politique….

Kpakpato du 229, bienvenue à bord de votre rubrique préférée ‘‘Kpakpatotiquement parlant’’. Dans ce quatrième numéro, comment ne pas évoquer l’actualité qui a fait le buzz au pays du 10 au 12 octobre dernier. Vous devinez évidemment qu’il s’agit du dialogue politique.

Pour un kpakpato, ce n’est sans doute pas palabre des frères cauris,  la pertinence de ce rendez-vous où ce qui est dit, n’est jamais mis en application qui sera développé.

Ce qui est important dans cette affaire, c’est que dialogue politique, il y en a eu dans deux sens. Dans la même période. Dans la même ville. Et puis pour couronner le tout avec deux différents présidents du Bénin.

Je n’invente rien si je vous dis qu’il y a eu le dialogue de l’actuel locataire de la marina, mais également celui du premier président de l’ère démocratique du Bénin.

Au palais des congrès, pourtant en rénovation, Patrice Talon a, dans son style vestimentaire préféré, (vous-mêmes savez que c’est veste non), lancé le jeudi 10 octobre son dialogue politique. Il y avait à l’occasion ses lieutenants et ses « bons petits ». Ne comptez pas sur moi pour donner nom de quelqu’un.

Et après son discours d’ouverture, à l’image se son ancien slogan de campagne (surgir, agir, disparaître), il s’est éclipsé, laissant les délégués poursuivre les travaux. Quelques jours plus tard, soit le samedi, ‘‘Agbonnon’’, toujours en veste,  a refait surface pour clôturer les assises. Je n’ai pas eu accès à la salle, mais il paraît qu’ils ont même entonné l’aube nouvelle. Hum, politiciens béninois, façon ils se jouent les grands patriotes.  

Loin de ce jeu d’hypocrisie, le premier président de l’ère démocratique du Bénin faisait également de même.

Dialogue de Soglo

Le jeudi 10 octobre au Chant d’oiseau de Cotonou, Nicéphore Soglo, en mode traditionnel, lançait également son dialogue dénommé les premières assises de la Résistance nationale. Comme Talon, Soglo s’est aussi retiré pour refaire surface le samedi au Codiam pour mettre fin aux travaux des assises. Et ce, toujours dans habit traditionnel.

Dans les deux cas, les deux présidents ont félicité les participants  pour la qualité des travaux.

Kpakpatotiquement parlant, sans dire qui a triché qui, ce double dialogue montre à quel point le Bénin est doux (vivi). Même si ça donne l’impression d’un pays à deux présidents.

Manassé AGBOSSAGA

Création d’un Fonds au profit des victimes et orphelins des violences électorales : La Résistance apporte plus de détails

On n’en sait un peu plus sur le Fonds national de solidarité au profit des victimes et orphelins des violences postélectorales, annoncé par le président Nicéphore Soglo le jeudi 10 octobre au chant d’oiseau de Cotonou lors des assises du Comité de la Résistance nationale. Pour cause, l’honorable Léon Basile Ahossi a donné quelques détails sur le mode de fonctionnement ou l’organe dirigeant de ce Fonds à l’occasion de la cérémonie de clôture des assises de la Résistance, ce samedi 12 octobre 2019 au Codiam de Cotonou…

On n’en sait un peu plus sur le Fonds national de solidarité au profit des victimes et orphelins des violences postélectorales, annoncé par le président Nicéphore Soglo le jeudi 10 octobre au chant d’oiseau de Cotonou lors des assises du Comité de la Résistance nationale. Pour cause, l’honorable Léon Basile Ahossi a donné quelques détails sur le mode de fonctionnement ou l’organe dirigeant de ce Fonds à l’occasion de la cérémonie de clôture des assises de la Résistance, ce samedi 12 octobre 2019 au Codiam de Cotonou.

Présentant le rapport général des travaux, Léon Basile Ahossi a, au titre des mesures internes, d’abord confirmé la création du Fonds national de solidarité au profit des orphelins des parents ou familles assassinés pendant et après les législatives du 28 avril 2019.

Il a ensuite indiqué  que ce Fonds sera confié à un « Comité restreint avec l’assistance d’un Huissier de justice. Selon ses propos, ce comité se chargera de superviser et  de comptabiliser la collecte des fonds.

« Cette mesure vise à garantir la transparence dans la collecte et la facilité aux souscripteurs qui pourront le faire sans grande difficulté », précise Léon Basile Ahossi.

Preuve que cette action de solidarité a été bien murie, avant d’être mise sur la place publique.

Manassé AGBOSSAGA

LIRE LE RAPPORT GENERAL

RAPPORT GÉNÉRAL DES ASSISES DE LA RÉSISTANCE NATIONALE

Les partis politiques, les personnalités et les forces vives de la Nation, regroupés au sein de la Résistance Nationale ont tenu les 10 et 11 octobre 2019, les Premières Assises Nationales de l’Opposition politique.
Les présentes assises ont pour thème :
«LA RESTAURATION DE LA DÉMOCRATIE ET DE L’ETAT DE DROIT»
L’ouverture solennelle des assises a été placée sous la Haute présidence de Son Excellence Nicéphore Dieudonné SOGLO, Ancien Président de la République, Vice – Président du Forum des Anciens Présidents et Chefs d’Etat de l’Afrique, Leader de la Résistance Nationale. La cérémonie d’ouverture a eu pour cadre la Salle de Conférence de CHANT D’OISEAUX à COTONOU. Les travaux se sont poursuivis en ateliers à savoir: l’atelier Liberté, Démocratie et État de droit sous la conduite de l’Honorable Léon Comlan AHOSSI et l’atelier Gouvernance économique et sociale sous la conduite de Docteur Félicité Adolé AKUESON.
Le présent rapport général expose les raisons de la tenue des assises de la Résistance Nationale, fait le point des travaux en ateliers et rend publiques les résolutions adoptées par les partis politiques, les personnalités et les forces vives de la Nation, regroupés au sein de la Résistance Nationale.
Le discours d’ouverture délivré par le Président SOGLO a servi de référence aux réflexions tant au sein des échanges dans chaque atelier qu’en séance plénière.

Depuis l’arrivée du Président Patrice Talon au pouvoir en avril 2016, le Bénin connait un recul démocratique sans précédent depuis la Conférence Nationale de février 1990
En effet, sous le prétexte de réformes politiques et institutionnelles, le Président Talon a progressivement et méthodiquement détruit l’héritage que cette Conférence a légué au peuple en déstabilisant les forces politiques, en désorganisant nos structures économiques et en liquidant les nombreux acquis sociaux
La Gouvernance Talon, caractérisée au plan politique par la chasse aux opposants et les emprisonnements arbitraires ; au plan économique par des redressements fiscaux fantaisistes et faramineux et l’accaparement des secteurs vitaux de l’économie nationale par le Président et ses proches; au plan social par des licenciements abusifs et la suppression de nombreux avantages sociaux, a contraint bon nombre de nos compatriotes à l’exil , plusieurs sociétés à fermer et des milliers de travailleurs au chômage
Toutes ces dérives autocratiques ont atteint leur paroxysme avec l’organisation le 28 avril 2019 d’élections législatives dont ont été exclus les partis d’opposition Ces élections non inclusives ont entraîné des protestations de manifestants aux mains nues sur lesquels le Président Talon a ordonné de tirer occasionnant ainsi plus d’une dizaine de morts et d’importants dégâts matériels
La crise ouverte par ces tueries du 1er et du 2 mai à Cotonou et Kandi s’est aggravée par les évènements de Tchaourou et Savè qui ont opposé les populations de ces localités aux militaires et forces de l’ordre en juin 2019
C’est dans ce contexte que le parlement de sang composé de 83 députés nommés et appartenant aux deux partis du Chef de l’Etat a été installée dans un climat de peur et de terreur
L’assignation à domicile forcée infligée par le Président Talon à l’ancien Président de la République Yayi Boni pendant près de deux mois est venue s’ajouter aux forfaitures et pratiques anti démocratiques du Président Talon comme pour parachever son œuvre de liquidation de la démocratie béninoise
Dès lors que reste-t-il à faire par les forces politiques de l’opposition regroupées au sein du Comité de résistance sinon que de s’organiser pour se démarquer de la gouvernance calamiteuse du Président Talon en la dénonçant et en faisant des propositions alternatives susceptibles de sortir notre Pays de la crise politique profonde qu’il vit depuis les élections législatives d’avril 2019 et des difficultés économiques et sociales auxquelles se trouve confrontée toute la Nation
Après toutes les tentatives de l’opposition en direction du Président Talon pour empêcher une implosion sociale qui compromettrait l’unité nationale et qui sont demeurées infructueuses et après les nombreuses médiations internationales ( CEDEAO’ Union Africaine ONU) qui ont toutes échoué à cause de la ruse et de l’intransigeance du Président du Président Talon, les forces politiques de l’opposition ont décidé d’organiser du 10 au 11 octobre 2019 des Assises nationales dont les travaux se sont déroulés sous la présidence de SEM Nicéphore Dieudonné SOGLO et ont abouti au rapport ci-après.

LE CONTEXTE POLITIQUE :
Le peuple béninois, au bout de 03 ans et demi d’exercice de pouvoir par le régime TALON constate avec désolation un bilan politique, économique, social désastreux. Le pays est plongé dans une crise politique meurtrière exacerbée par un rejet du pouvoir de la rupture par l’écrasante majorité du peuple. Ce peuple, terrorisé par la brutalité du pouvoir, réduit à l’inquiétude et dépouillé de ses droits politiques économiques et sociaux, végète dans une précarité et une paupérisation grandissantes.
La parodie électorale du 28 avril 2019 démontre bien que Patrice TALON et son pouvoir sont rejetés par le peuple.
Les lois votées sous la septième législature sont essentiellement réductrices des droits fondamentaux et des acquis sociaux, prédatrices des libertés et déstabilisatrices de l’Etat de droit. Au nombre de ces lois, on peut citer les lois portant Charte des partis politiques, Code Électoral, Code pénal, Code du numérique, lois sur les Renseignements, sur le secret défense etc.
Le plan subséquent à la vassalisation du parlement de la septième Législature par le pouvoir de la rupture était la confiscation du pouvoir législatif par l’exclusion de l’Opposition après deux tentatives de modification de la Constitution rejetées grâce à la vigilance des députés de l’Opposition largement soutenus par l’opinion publique nationale.
Sous le couvert de la réforme dite du système partisan et du code électoral, des dispositions inopérantes, incohérentes et incompatibles avec les normes démocratiques et les réalités sociales des Béninois ont été imposées en l’absence du moindre consensus et en violation flagrante des dispositions internationales notamment celles du protocole additionnel de la CEDEAO en matière de prévention des conflits électoraux. Le point d’orgue a été la complicité coupable de la Cour Constitutionnelle dans la modification des règles en plein déroulement du processus électoral (Cf. Décision DCC no EL 19- 001 du 1er février 2019).
Le Président TALON se radicalise et entraîne les Présidents des Institutions curieusement tous devenus des soutiens actifs dans l’organisation d’une parodie électorale avec l’exclusion de toute l’Opposition. Au cours d’une émission télévisée le 11 avril 2019, le Président Patrice TALON engage publiquement sa responsabilité personnelle dans la tenue d’un scrutin électoral avec ses deux seules formations politiques de circonstance : le bloc républicain ( br ) et l’union progressiste ( up ).
Le 28 avril 2019, le peuple rejette la parodie électorale avec un taux d’abstention historique de plus de 90% hors les urnes.
Contre toute attente, le premier 1er mai 2019 les travailleurs ont été violentés au siège de leurs syndicats et dans la foulée la résidence de l’Ancien Président Boni YAYI a été encerclée par une horde des forces de la Police et de l’Armée nationales.
Curieux et sympathisants accoururent sur les lieux de cette escalade dans cette atmosphère post- électorale surchauffée.
Il s’en est suivi les événements meurtriers de mai et juin 2019 puis ceux des mois qui ont suivi. La persistance de cette atmosphère délétère a dégradé le modèle démocratique béninois jadis envié, a terni l’image de la Nation, affaibli le prestige du pays et a mis à mal nos relations avec les nations démocratiques du monde particulièrement la plupart de nos voisins. L’Etat béninois déjà en proie à une calamiteuse gouvernance économique et financière se trouve confronté à un climat politique inquiétant pour la paix, les investissements et le développement.
Les recommandations 45, 46 et 47 sur la situation politique du Bénin tirées du Communiqué final du 55è sommet de la CEDEAO souffrent d’une mise en œuvre conséquente pendant que plusieurs Béninois sont contraints à l’exil ou croupissent dans les prisons pour délits d’opinions.
Devant un tel contexte, et à l’initiative des partis politiques, des forces vives de la Nation et des personnalités et forces politiques demeurés fidèles aux exigences du Peuple démocratique du Bénin, les assises de la Résistance Nationale ont été convoquées par le Président SOGLO et ont abouti aux résolutions ci – après :

ATELIER LIBERTÉ, DÉMOCRATIE ET ÉTAT DE DROIT:
Les délégués ont analysé la situation politique à l’aune des engagements forts consignés dans le préambule de la Constitution, des principes et des dispositions contenus dans les lois organiques sur chacune des Institutions constitutionnelles et des actes posés par le Président de la République Monsieur Patrice TALON depuis le 06 avril 2016. Ils ont également examiné et débattu des conditions de désignation des membres de l’actuelle Cour Constitutionnelle et ont évalué sa responsabilité dans le recul démocratique de notre pays, l’incapacité de plus en plus inquiétante de nos institutions à accomplir en toute indépendance leurs missions constitutionnelles. Les délégués ont examiné plusieurs communications sur les libertés, les valeurs et les principes démocratiques, le rôle du pouvoir législatif, l’organisation d’élection inclusive, le consensus comme valeur constitutionnelle et la notion de dialogue politique.
Aux termes des débats, les délégués ont noté le constat que notre Constitution est le produit d’un  » Consensus », un véritable bréviaire du peuple, le socle sur lequel se fonde notre vivre ensemble et qui ne peut subir de modification que par la volonté de l’ensemble de notre Peuple.
Considérant d’une part,
1- Que depuis le 06 avril 2016, les Gouvernements successifs du Président Talon ont remis en cause ce patrimoine et brisé toutes les« lignes rouges » tracées par notre peuple et consacrées dans la Constitution du 11 décembre 1990 que Monsieur Patrice TALON s’est pourtant engagé par serment à respecter;
2- Que de son seul fait et par sa responsabilité, le Président TALON a instauré contre les lois de la République et malgré l’opposition de notre peuple, un pouvoir antidémocratique assis sur la vassalisation des institutions détournées de leurs missions et transformées en un instrument de soumission de l’État à sa volonté. C’est ainsi que peut être compris d’abord, l’alignement de l’Assemblée nationale dont la complicité a permis de voter en deux ans et demi plusieurs lois liberticides et de régression sociale; ensuite, celui de la Cour Constitutionnelle dont l’activisme maladroit a aidé le Chef de l’État à remettre en cause nombre d’acquis démocratiques ; enfin, l’instrumentalisation des cours et tribunaux tenus en laisse par le Président Talon et ses gardes des Sceaux, manipulés à volonté et dressés contre opposants, syndicalistes, adversaires personnels, et pire contre de braves citoyens qui expriment leurs indignations;
3- Que par cette politique de manipulation et de détournement des contre-pouvoirs constitutionnels, le chef de l’État a vidé de leur substance les libertés fondamentales consignées dans notre Constitution : liberté d’association et de manifestations pacifiques; liberté de presse avec fermeture arbitraire par la HAAC de médias indépendants, de radios, le brouillage des ondes et le piratage des chaines de télévision etc. interdiction des journaux à lignes éditoriales indomptables ( comme ce fût le cas du journal Nouvelle Tribune et l’asphyxie de TVC ); interdiction du droit de grève ; du droit de suffrage avec les lois portant charte des partis politiques et code électoral qui excluent le citoyen ordinaire et les représentants des couches moyennes et défavorisées du droit d’élire et d’être élu à des postes de représentation nationale au prix de cautions astronomiques et d’exclusion.
4- Que découlant de cette mainmise sur les institutions démocratiques, notre pays est progressivement devenu une prison à ciel ouvert où une chasse méthodique est donnée aux opposants politiques sous le camouflage d’une prétendue lutte contre la corruption;
5- Que le Président de la République a, à cet effet, en violation du droit international, de la Constitution de notre pays et des grands principes judiciaires, créé de toutes pièces la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), une juridiction d’exception, rétrograde, dont la mission est de faire condamner et emprisonner les opposants politiques;
6- Que la Cour Constitutionnelle, clé de voûte de notre régime politique et dont la fonction constitutionnelle est de réguler le fonctionnement des Institutions est transformée en un appendice à la solde du pouvoir et de sa majorité validant les lois les plus liberticides, au mépris du bon sens et des règles élémentaires du droit.
7- Que dès lors, cette Cour, à composition politique monocolore qui s’est délégitimée et désacralisée aux yeux des Béninois, est désormais disqualifiée pour dire le droit, pour réguler le fonctionnement de nos institutions démocratiques et surtout discréditée pour proclamer les résultats de quelque élection que ce soit au Bénin.
Considérant d’autre part,
1-Que le régime du Président TALON s’est installé sur un tissu de conflits d’intérêts, d’accaparement par un clan des biens de l’État au détriment des braves citoyens. Il en a été ainsi de l’achat par le chef de l’État, alors que l’État béninois n’était pas vendeur, de l’immeuble servant de résidence officielle aux Ministres des Affaires étrangères. C’est aussi le cas de ces exonérations fiscales accordées par le Gouvernement aux entreprises ayant appartenu au chef de l’État, ou contrôlées, voire dirigées par ses proches pendant que le peuple est accablé par les augmentations d’impôts, de taxes et charges diverses (frais d’inscription et péage).
2-Que le Président Talon a planifié, conduit et réalisé une véritable main basse sur le Bénin, son économie et ses secteurs vitaux. Les conditions dans lesquelles le Port Autonome de Cotonou a été concédé au Port Belge d’Anvers en disent long. Ce même port qui est le poumon de notre économie est livré à Bénin Control. Le positionnement d’ATRAL, et de Bénin Control qui sont des entreprises appartenant au clan du chef de l’État crèvent les yeux.
3- Que, pour faire le lit à ses entreprises et accroître leur contrôle sur les secteurs vitaux de l’économie, le Président de la République a procédé à un démantèlement systématique ou orienté dans l’administration publique, poussant à affaiblir les fonctionnaires et à détruire les structures de contrôle de l’État au profit des entreprises lui ayant appartenues personnellement ou appartenant à ses proches. Ainsi au Port et à nos frontières, la douane est placée sous la tutelle de la société ”Benin Control”. Dans le secteur agricole, la SONAPRA, l’ONASA sont purement et simplement liquidés pour laisser l’AIC opérer. A l’Aéroport de Cotonou, SECURIPORT est dégagé au profit de MORPHO-DYS appartenant à l’un des alliés du Chef de l’État. Et pour tout clore, le Partenariat Public-Privé est en train de faire de notre pays une vache à lait;
4- Que le pouvoir de la Rupture est de tous les pouvoirs connus dans notre pays depuis 1960, le plus antisocial, vouant à l’égard de notre peuple en général, mépris et condescendance, et en particulier des plus déshérités, indifférence et cynisme;
Considérant enfin:
1 – Que le 11 avril 2019, le Président TALON a revendiqué à l’occasion d’une émission radio – télévisée de circonstance la responsabilité personnelle, la sienne propre de l’organisation et de la tenue d’une élection législative pour les seules deux formations politiques instiguées par lui en excluant toutes les autres;
2 – Que tous les Présidents d’Institutions ont soutenu cette grave décision par laquelle tous les 83 sièges sont attribués à des personnes soutenant toutes l’action du Président Patrice TALON. Ce faisant, la démocratie béninoise est vidée de son essence avec la confiscation du pouvoir législatif par une fraction du peuple, la mouvance présidentielle.
3 – Que le 28 avril 2019, le peuple, à la suite de l’Opinion publique et de la communauté internationale a rejeté par un taux d’abstention de plus de 90% hors les urnes ce coup de force électorale de privatisation du pouvoir législatif.
4 – Que 1er mai 2019 les travailleurs ont été violentés au siège de leurs syndicats et dans la foulée la résidence de l’Ancien Président Boni YAYI a été encerclée par une horde des forces de la Police et de l’Armée nationales.
5 – Que le Président Talon a recouru à la force et à l’utilisation criminelle des armes de guerre contre les populations qui protestaient contre les dérives autocratiques de la rupture suite à l’exclusion électorale de l’Opposition. Pour la première fois dans notre pays qui a pourtant connu dans son histoire six coups d’Etat militaires sans effusion de sang, des citoyens ont été froidement abattus et les dépouilles mortelles confisquées. Il en été ainsi les 1er et 2 mai 2019 à COTONOU, à KANDI, à PARAKOU, les 09 et 10 juin 2019 à TCHAOUROU, à SAVE et environs. Plusieurs blessés et traumatisés ont été enregistrés.
6 – Que depuis lors, bon nombre de jeunes des différents partis politiques d’opposition sont arrêtés et croupissent en prison sous différents prétextes : « port de bandeau rouge au front » comme à Parakou, « participation au mouvement de Cotonou les 1er et 2 mai 2019 », « attroupement non armé non autorisé ». Et même certains arrêtés le 26 avril 2019 sont toujours emprisonnés comme des prisonniers de guerre alors qu’ils n’étaient porteurs d’aucune arme et sont mis sous instruction comme de vulgaires criminels.
L’Atelier a noté les manœuvres de déstabilisation que couvent les concertations des 15 juillet 2019 au Palais de la Présidence de la République et des 10, 11 et 12 octobre 2019 au Palais des Congrès dans des formats qui n’ont aucun point commun avec un dialogue politique inclusif. L’atelier a également constaté la création de nouveaux partis politiques apparemment des mutants politiques de la même mouvance créés dans le but de la promotion occulte d’Oppositions politiques factices.
Enfin, l’Atelier a examiné les contenus de toutes les correspondances adressées au Président TALON depuis le 19 février 2019 par l’Opposition et les a confrontés avec son attitude personnelle et les actes de son Gouvernement. Il ressort de cet examen que sans y être contraint par une farouche détermination de l’ensemble du peuple et des forces démocratiques soucieuses de la restauration du modèle démocratique béninois, le pouvoir du Président Talon n’est pas de nature à s’engager dans un dialogue politique inclusif que notre Peuple et l’ensemble de la Communauté internationale attendent avec impatience.
Les Assises de la Résistance Nationale au regard de tout ce qui précède relèvent le contraste entre le discours prononcé par le Président TALON le 20 mai 2019 et le manque d’empressement qu’il affiche dans les engagements politiques qui sont les siens en vue de la réalisation des conditions propices à un dialogue politique inclusif à l’effet d’un règlement pacifique de la crise politique meurtrière dont lui et son Gouvernement sont les seules responsables.( cf. Vidéos, audio, témoignages ).
Les Assises de la Résistance Nationale relèvent que c’est au bénéfice de sa déclaration d’un dialogue franc et sincère que les recommandations 45, 46 et 47 sur la situation politique du Bénin tirées du Communiqué final du 55è sommet de la CEDEAO ont été prises en juin 2019 à ABUJA.
Les Assises de la Résistance Nationale réaffirment leurs objectifs et leur option d’une résistance farouche, déterminée et non – violente qui vise à la restauration de:
– de la Liberté,
– de la Démocratie,
– de l’Etat de droit,
– du Pluralisme politique,
– la préservation des Acquis de la Conférence Nationale.
– la réhabilitation de la mémoire des victimes innocentes des tueries de la crise électorale ;
Les Assises de la Résistance Nationale réitèrent pour un dialogue politique les préalables ci-après :
-l’abrogation des lois portant charte des partis politiques et code électorale
-La dissolution de l’Assemblée Nationale et la mise en place d’un organe faisant office de parement transitoire
-la reprise des élections législatives pour donner la parole au peuple et lui permettre de choisir ses représentants ;
-l’amnistie générale pour tous les exilés et détenus politiques ;
-la restitution des dépouilles mortelles de nos compatriotes assassinés à leurs familles respectives afin de leur permettre de faire le deuil des disparus bien sûr après une autopsie indépendante et contradictoire.
-la réintégration sans délai dans leur fonction des 503 enseignants abusivement suspendus.

ATELIER GOUVERNANCE ECONOMIQUE ET SOCIALE :
Le pouvoir de la rupture s’est révélé un pouvoir conflictuel avec la majorité des populations. Plusieurs communications ont abordé la question gouvernance administrative et du patrimoine de la Nation. L’atelier a écouté des communications sur la gestion des marchés publics, la fiscalité, le recours abusif à la pratique du gré à gré et l’impact des exonérations et de la corruption sur les finances publiques. Un rapport spécial et confidentiel a débattu des raisons profondes de la fermeture des frontières avec le Nigéria et ses conséquences à cours à moyen et à long terme. Les délégations des femmes, des jeunes et des petits commerçants ont été écoutées sur les conséquences de la rupture sur leurs conditions de vie. A l’issue des échanges qui ont suivi ces différentes communications, l’atelier recommande aux Assises de la Résistance Nationale la nécessité et l’urgence pour la Nation entière de vérifier la régularité de :
1. la relance et l’exécution du PVI par la société Benin Control SA ;
2. la concession du Port Autonome de Cotonou au Port Belge d’Anvers ;
3. la rupture de contrat avec la société Securiport et la sélection de Morpho-Dys;
4. – les passations de marchés publics de 2016 à nos jours ;
5. paiements faits par le Trésor public au profit des entreprises appartenant au clan politique et à l’entourage du chef de l’État ;
6. les rémunérations des membres du Gouvernement, des membres des cabinets présidentiels et ministériels ainsi que des collaborateurs extérieurs;
L’Atelier recommande aux Assises :
1- le rétablissement de tous principes, lois et institutions libres qui ont été fragilisés, dénaturés ou détruits mais qui constituent notre modèle démocratique et faisaient la fierté de notre pays ;
2- la mise en place d’une « Commission nationale transparence et responsabilité » chargée de faire le point des crimes économiques et de proposer les mesures de sanction conformément à la loi.
L’atelier a noté une grande propension du pouvoir de la rupture au tripatouillage des textes, à la magouille et à la corruption comme mode de gouvernance. Ces pratiques n’épargnent aucun secteur depuis bientôt quatre ans et ont fini malheureusement par mettre en évidence la nature affairiste de la rupture qui a contribué à nuire aux relations de notre pays avec la plupart de nos voisins principalement le NIGERIA.

LES RÉSOLUTIONS DES ASSISES :
A l’issue des travaux, les Assises ont décidé de quelques mesures internes et ont pris des résolutions.

I/ MESURES INTERNES
1. Il a été décidé que la mise en place du fonds national de solidarité destiné à venir en aide aux orphelins de nos compatriotes froidement assassinés sur ordre du Président TALON soit confié à un Comité restreint avec l’assistance d’un Huissier de justice qui devra superviser et comptabiliser la collecte des fonds. Cette mesure vise à garantir la transparence dans la collecte et la facilité aux souscripteurs qui pourront le faire sans grande difficulté.
2. Pour souci d’élargir l’office religieux à l’intention de nos compatriotes assassinés à d’autres confessions religieuses, les Assises recommandent les âmes des défunts aux prières de tous les Béninois quelle que soit leur religion.

II/ RESOLUTIONS.
1. Résolution portant adoption à l’unanimité du présent Rapport Général des Assises de la Résistance Nationale sur la nécessité d’un dialogue politique national et le recours au consensus en vue de la réconciliation et de la cohésion nationales, gages de la paix.
2. Résolution portant détermination et engagement de la Résistance Nationale à œuvrer, à la réhabilitation des mémoires de toutes les victimes innocentes, à l’arrêt des persécutions, et au retour des exilés pour délits d’opinions

3. Résolution appelant à l’intensification de la Résistance Nationale jusqu’au rétablissement effectif des libertés, de la Démocratie et de l’Etat de droit.

4. Résolution portant Rejet catégorique de toute modification de la Constitution du 11 décembre 1990 par le parlement du sang tel que cela se profile.

5. Résolution exigeant que le Conseil Supérieur de la Magistrature cesse d’être un appendice du Gouvernement pour revenir au service de la maison justice.
6. Résolution exigeant que la Démocratie retrouve sa place dans la désignation des responsables de nos entités universitaires afin que ces hauts lieux du savoir comme dans les autres pays continuent de garantir l’objectif la culture et la recherche scientifique.
7. Résolution exigeant la prise en charge par l’Etat, à court, moyen et long terme des conséquences des assassinats de nos compatriotes organisés par le Président Talon.
8. Résolution exigeant la prise en main effective du dossier de la fermeture de nos frontières avec le Nigéria à travers une diplomatie plus opérationnelle pour permettre à nos populations de retrouver leur place au sein de la CEDEAO et des Peuples.
9. Résolution condamnant l’exclusion sous toutes ses formes au Bénin
10. Résolution condamnant fortement le recours à la force et à l’utilisation criminelle des armes à feu.
11. Résolution condamnant la militarisation de l’espace politique et l’instauration d’un Etat policier.
12. Résolution exigent la restauration des libertés et le respect des valeurs et principes contenus dans les dispositions de la Constitution
13. Résolution condamnant la corruption et le conflit d’intérêts au sommet de l’Etat.
14. Résolution condamnant la politique consistant à la destruction de toutes les forces politiques hostiles aux déviances de la rupture.
15. Résolution condamnant les concertations injonctives du 15 juillet à la Présidence de la République et celles des et 10, 11 et 12 octobre 2019 avec les partis politiques soutenant le pouvoir de la rupture. Il s’agit de monologues qui n’engagent en rien l’Opposition et le peuple béninois.
16. la création d’une « Commission spéciale pour la jeunesse » chargée de proposer un plan d’urgence en faveur des jeunes dans tous les domaines : éducation, entreprise, numérique, sport, politique etc.
17. la création d’une « Commission pour l’insertion sociale » chargée d’évaluer l’ampleur et les conséquences sociales des déguerpissements barbares intervenus au cours de l’année 2017 et de proposer les mesures sociales en faveur des victimes ;
18. la réforme immédiate du secteur de la santé avec pour objectif l’équipement des Centres de santé, l’amélioration des conditions de travail et de vie des personnels de la santé et la promotion d’un système d’assurance maladie pour tous, notamment l’intensification de l’assurance maladie au bénéfice des plus pauvres;
19. la réforme et l’ouverture du secteur économique à la concurrence saine et la garantie et la protection des droits sociaux, en vertu de la Constitution de notre Pays.
20. la création d’une « Commission sur la sécurité » chargée d’auditer la réforme de la fusion de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale en un corps unique Police Républicaine.
21. Résolution portant félicitation et encouragement de l’ensemble des partis, forces politiques, personnalités politiques et de la société civile regroupés au sein de la Résistance Nationale et les exhorte à poursuivre le combat démocratique jusqu’à la victoire finale.

Enfin, afin d’éviter au Président Talon d’être un parjure tel qu’il l’a déclaré à l’occasion de sa prestation de serment, les Assises lui recommandent de prendre la mesure de la gravité exceptionnelle de la situation que traverse le pays pour convoquer un dialogue politique inclusif de tout le peuple béninois.

Fait à Cotonou le 12 octobre 2019
Les Assises de la Résistance Nationale

Dialogue politique: Les points d’accord, Talon rassure

Le dialogue politique initié par le président de la République s’est déroulé sans grande difficulté. Preuve, après trois jours de travaux, les délégués des huit partis qui ont répondu à l’appel du chef de l’Etat (Union Progressiste, Bloc Républicain, Parti du Renouveau Démocratique, Mouvement des Elites Engagées pour l’Emancipation du Bénin, Force Cauri pour le Développement du Bénin, Union Démocratique pour un Bénin Nouveau , Forces Cauris pour un Bénin Emergent et le Parti la Flamme Renouvelée), excepté le parti Dynamique unitaire pour le développement, sont tombés d’accord sur certains points.

Le dialogue politique ouvert le jeudi 10 s’est  achevé ce  samedi 12 octobre au palais des congrès. Le rapport transmis au terme de trois jours de travaux entre huit partis politiques comporte des points d’accord. Recevant les conclusions des assises lors de la cérémonie de clôture, le chef de l’Etat, Patrice Talon a promis donner une suite favorable aux différentes recommandations qui vont dans le sens de l’amélioration de notre modèle démocratique.

Manassé AGBOSSAGA

Le dialogue politique initié par le président de la République s’est déroulé sans grande difficulté. Preuve, après trois jours de travaux, les délégués des huit partis qui ont répondu à l’appel du chef de l’Etat (Union Progressiste, Bloc Républicain, Parti du Renouveau Démocratique, Mouvement des Elites Engagées pour l’Emancipation du Bénin, Force Cauri pour le Développement du Bénin, Union Démocratique pour un Bénin Nouveau , Forces Cauris pour un Bénin Emergent et le Parti la Flamme Renouvelée), excepté le parti Dynamique unitaire pour le développement, sont tombés d’accord sur certains points.

Le rapport de synthèse  transmis au chef de l’Etat par le rapporteur général Victor Topanou l’atteste.

En effet selon le point fait par l’ancien ministre de la Justice, le consensus et les mesures d’apaisement ont cristallisé l’attention durant les échanges.

Sur la question du consensus, Victor Topanou a cité, entre autres, le toilettage des textes de la charte des partis et du code électoral en vigueur au Bénin,   le renforcement du système partisan,
l’équité dans la représentation des femmes dans les instances de décisions,    la reconnaissance d’un véritable statut pour l’opposition.
Quant aux mesures d’apaisement, le rapporteur général a, entre autres, évoqué  la libération de certains prisonniers de la  crise électorale de mars/avril 2019,   la mise à disposition par le pouvoir exécutif d’un financement public des partis politiques,    l’organisation d’élections générales.

Outre ces points d’accord, les  délégués des partis présents ont aussi adressé au chef de l’Etat, une batterie de préoccupations particulières qui ont été annexées au rapport de synthèse qui lui a été remis.

Recevant le rapport, le président de la République s’est réjouit de la qualité des travaux et salué l’esprit républicain qui a guidé les participants.

Patrice Talon a ensuite pris l’engagement d’accorder une attention particulières à ces recommandations qui selon lui ne remettent pas en cause la nécessité de reformer le système partisan.

« Les propositions d’amélioration aux textes que vous avez formulées, feront l’objet d’une appréciation attentionnée de la part de mon Gouvernement qui, je vous le réaffirme, prendra toutes les responsabilités qui sont les siennes. Il en sera de même en ce qui me concerne personnellement », a rassuré le chef de l’Etat.

L’avenir nous situera !

INTEGRALITE DU DISCOURS DU CHEF DE L’ETAT

.
Madame et Messieurs les Présidents des Institutions,

  • Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
  • Mesdames et Messieurs les responsables de partis politiques,
  • Mesdames et Messieurs les Délégués au Dialogue Politique,
  • Distingués invités,

Si l’émotion était facilement perceptible sur la peau noire, les effets sensoriels de ces moments inoubliables que nous partageons auraient traduit à suffisance mon état d’esprit.

C’est dire, mesdames et messieurs, que c’est avec grand bonheur que je viens de suivre et de recevoir le rapport de vos assises dont les conclusions me convainquent une fois encore, que nous sommes un grand peuple, et que nous savons nous montrer à la hauteur des attentes de nos concitoyens.

Il nous suffit de le vouloir et de nous mobiliser pour développer ensemble une autre idée du Bénin, et en faire notre Grande Cause ; la seule qui détermine notre engagement et nos actions.

 Je note avec satisfaction que pendant ces quelques jours, tout au long de vos échanges, vous aviez pour repère essentiel le Bénin, son avenir et notre unité.

Cela vous honore et je voudrais humblement vous en féliciter.

Mesdames et messieurs les délégués,

Permettez-moi de vous avouer que mon étonnement et ma fierté ont été au plus fort quand il m’a été rapporté que vos discussions intenses, vigoureuses et parfois passionnées se sont déroulées les trois jours durant, dans une ambiance de courtoisie et de convivialité inespérées.

Cela témoigne de ce que nous savons nous retrouver quand l’histoire ou les circonstances l’exigent.

Nous savons renoncer à nos acquis et nous débarrasser de nos frustrations pour ne laisser place qu’à la République et ne nous laisser guider que par l’intérêt général.

C’est bien la marque des grands peuples. C’est au nom de ce peuple que je voudrais remercier chacun pour sa contribution, sa capacité de persuasion ou d’adhésion et son sens de consensus.

Chacun, à sa manière, a contribué aux résultats si positifs de ces assises. A l’arrivée, c’est bien le Bénin qui gagne, et nous tous avec.

Mesdames et messieurs,

J’ai également noté avec satisfaction, sauf à me tromper, que vos recommandations ne remettent pas en cause la nécessité de réformer le système partisan en renforçant le rôle des partis politiques d’envergure nationale.

Il n’y a pas à s’émouvoir des incompréhensions et des divergences de vues enregistrées.

Il en va ainsi des réformes. Un temps elles paraissent prématurées, un autre elles semblent pertinentes ou urgentes, un temps encore elles paraissent dépassées et nécessitent des réaménagements.

C’est le signe qu’elles sont les réponses aux préoccupations des époques qui les font naître, et qu’elles n’ont pas vocation à s’imposer éternellement.

Seul le Bénin est éternel.

C’est pourquoi, les propositions d’amélioration aux textes que vous avez formulées, feront l’objet d’une appréciation attentionnée de la part de mon Gouvernement qui, je vous le réaffirme, prendra toutes les responsabilités qui sont les siennes. Il en sera de même en ce qui me concerne personnellement.

C’est sur cette assurance que je déclare clos, le Dialogue politique en vous félicitant une fois encore pour vos remarquables contributions.

Vive le Bénin.

Je vous remercie.

Dialogue Politique : Les réserves et exigences de la JBU et de son président Régis Kiki

Le mouvement Jeunesse Bénin uni (JBU) s’est prononcé sur le dialogue politique organisé par le Chef de l’Etat qui a eu lieu du 10 au 12 octobre dernier au palais des congrès de Cotonou. A travers un communiqué de presse, signé de son dynamique et brave président, Régis Kiki et parvenu à Kpakpato Médias, la JBU a émis des réserves sur cette assise et rappelé les préalables à remplir pour une sortie définitive de crise.

Le mouvement Jeunesse Bénin uni (JBU)  s’est prononcé sur le dialogue politique organisé par le Chef de l’Etat qui a eu lieu du 10 au 12 octobre dernier au palais des congrès de Cotonou. A travers un communiqué de presse, signé de son dynamique et brave président, Régis Kiki et parvenu à Kpakpato Médias, la JBU a émis des réserves sur cette assise et rappelé les préalables à remplir pour une sortie définitive de crise.

Manassé AGBOSSAGA

Le dialogue politique tenu au palais des Congrès du 10 au 12 octobre dernier accouchera d’une souris. C’est du moins l’avis du mouvement Jeunesse Bénin uni (JBU). A travers un communiqué de presse signé de son président, Régis Kiki, le mouvement a mis en exergue les ratés de ce dialogue.

Pour la JBU, aucun dialogue franc et sincère ne peut se mener sans Jeunesse, la société civile, les parts de l’opposition à l’image de la Renaissance du Bénin, les FcBe, Restaurer l’espoir, mais aussi et surtout des leaders tels que Nicéphore Soglo et Boni Yayi.

 En outre, Régis Kiki et les siens font remarquer qu’aucun dialogue ne peut se mener si des jeunes sont mis en prison pour délit d’opinion.

Dans ce décor, la JBU qualifie les assises du palais de congrès de « dialogue d’exclusion » à l’image des dernières législatives.

Pour l’audacieux président de la JBU, une sortie de crise et un véritable dialogue passent par des préalables. La levée des poursuites judiciaires et intimidations sous toute forme des opposants, des leaders de la jeunesse et des objecteurs de conscience;  l’octroi des pièces administratives, le retour des exilés politiques, la libération de tous les opposants et objecteurs de conscience sont indispensables au dégel de la crise, précise le mouvement.

Au cas contraire « les conclusions de ce dialogue seront vaines et sans effet », prévient la JBU.  

INTEGRALITE DU COMMUNIQUE

*Législative Exclusive-Dialogue National Exclusif*
A quoi joue le Régime de la Rupture ?

Ce 10 octobre 2019 après les législatives sanglantes sans aucun parti d’opposition les voilà de nouveau assis pour parler du BENIN où pour des raisons politico économiques le Régime de la Ruse exclut une bonne frange des leaders et objecteurs de conscience, le clergé (qui a été garante de la conférence des forces vives de la nation de février 1990), la société civile et le peuple à travers la Jeunesse Fer de lance du développement et l’avenir de ce pays ?

De quoi veut-on parler sans les FCBE, RE, la RB entres autres avec des leaders absents comme Thomas Boni YAYI, SOGLO, AZANNAI, AJAVON et les jeunes leaders poussés à l’exil forcer pour avoir exprimé leurs opinions sur la situation de leurs pays ou pour être membres d’un des blocs ou proche d’un des leaders précités ?

De quoi veut-on parler si au préalable un ordre du jour n’est pas clairement défini de commun accord avec toutes les parties ?
Partout au monde une sortie de crise aussi profonde et néfaste que la nôtre s’est toujours faite par un dialogue inclusif.
De quoi veut-on parler si les jeunes sont toujours en prison pour avoir dit non ça suffit y en a marre ?

Le PEUPLE, réclame la restitution des corps des victimes des différents évènements qui ont marqués indélébilement L’histoire récente de ce pays.

La JEUNESSE de ce pays réclame la levée des poursuites judiciaires et intimidations sous toute forme des opposants, des leaders de la jeunesse et des objecteurs de conscience.
L’octroi de pièces administratifs (Passeport etc.) pour les opposants interdire de documents officiels.
Le retour des exilés politique.
La libération de tous les opposants et objecteurs de conscience pour l’apaisement et le retour au calme dans ce pays que nous aimons tous, afin que tout ce beau monde participe à la restauration de la Paix et le retour à la normale ; sinon les conclusions de ce dialogue seront vaines et sans effets concrets.
Nous risquons de nous enliser davantage.

Vive la Jeunesse Béninoise,
Vive un BÉNIN démocratique Havre de pays pour toutes ses filles et fils,
LE PEUPLE RIEN QUE LE PEUPLE.
Signé Jeunesse Beninoise Uni.

Politique: L’Opposition dévoile les conclusions de ses assises ce samedi

On en saura un peu plus sur les retombées des assises des forces de l’opposition réunies au sein du Comité de la résistance nationale. En conclave depuis le jeudi 10 octobre dernier à Cotonou, les forces politiques de l’Opposition livrent les résultats de leur assise ce …

On en saura un peu plus sur les retombées des assises des forces de l’opposition réunies au sein du Comité de la résistance nationale. En  conclave depuis le jeudi 10 octobre dernier à Cotonou, les forces politiques de l’Opposition  livrent les résultats de leur assise ce samedi 12 octobre.

A travers une sortie médiatique prévue se tenir au chant d’oiseau de Cotonou à 16H00, les partis de l’Opposition qui ont boycotté le dialogue politique lancé par le président Patrice Talon   feront, à la presse nationale et internationale, la restitution des travaux des assises de la résistance.

Pour mémoire, à l’ouverture des assises de la résistance le jeudi dernier, l’ancien président Nicéphore Soglo avait annoncé la création du Fonds national de solidarité au profit des orphelins des parents tués  pendant et après les législatives contestées du 28 avril 2019, mais aussi et surtout  avait rappelé les préalables avant tout dialogue national (la reprise des élections législatives, l’amnistie générale pour tous les exilés et détenus politiques, la restitution des dépouilles mortelles de nos compatriotes assassinés à leurs familles respectives, la réintégration sans délai dans leur fonction des 503 enseignants abusivement suspendus).

 Y aura-t-il autre chose à se mettre sous la dent lors de la sortie médiatique de demain ? Affaire à suivre !!!

Manassé AGBOSSAGA

Nicéphore Soglo : « Le Comité de la Résistance Nationale se bat et continuera de se battre contre l’intimidation, la dictature et la répression sauvage »

Pas de résignation dans le rang des forces de l’opposition. Face à la presse ce jeudi 10 octobre 2019, Nicéphore Soglo a réitéré la détermination des partis de l’opposition réunis au sein du Comité de la Résistance Nationale à se battre pour le respect des libertés et les principes démocratiques, fruits de la conférence nationale de 1990. En outre, les forces de l’opposition ont, par la voix de Nicéphore Soglo, rappelé les préalables avant la tenue de tout dialogue.

Pas de résignation dans le rang des forces de l’opposition. Face à la presse ce jeudi 10 octobre 2019, Nicéphore Soglo a réitéré la détermination des partis de l’opposition réunis au sein du Comité de la Résistance Nationale à se battre pour le respect des libertés et les principes démocratiques, fruits de la conférence nationale de 1990. En outre, les forces de l’opposition ont, par la voix de Nicéphore Soglo, rappelé les préalables avant la tenue de tout dialogue. Déclaration !!! Déclaration !!! Déclaration !!!

DÉCLARATION DES FORCES POLITIQUES DE LA RÉSISTANCE

       Mesdames, Messieurs

    6 avril 2016, 10 octobre 2019, 42 mois, ou 03 ans et demi se sont écoulés, trois ans et demi qui ont vu le rêve de tout un peuple tourner au cauchemar.

    Trois ans et demi qui ont vu s’écrouler une Nation qui, il y a encore peu, tirait sa fierté et sa raison d’être, non pas des immenses ressources géologiques dont regorgent certains pays, mais de son histoire construite à la sueur et au sang de son vaillant peuple, une fierté reconnue et saluée de part le monde.

    Aujourd’hui, que reste-t-il de cette histoire, de cette richesse qu’aucun sous-sol ne peut produire ? La question est bien venue en ce jour, jeudi 10 octobre 2019, où l’actualité nous interpelle et nous questionne. Qu’avons-nous fait des résolutions de la Conférence Nationale ? Quels souvenirs gardons-nous de la mémoire de ceux qui sont morts pour qu’arrive le 19 février 1990 ? Que nous réserve l’avenir ?

    Aux deux premières interrogations, on peut répondre sans aucun risque d’erreur, qu’aujourd’hui, tout cela représente un gâchis qui doit faire retourner dans leurs tombes les Pères initiateurs et animateurs de la Conférence Nationale.

    La tradition de droiture, de justice et de fraternité de ce peuple pacifique l’a amené à confier ses destinées à un de ses fils prodige par infamie. Une erreur dont il (le peuple) paie aujourd’hui le prix, un prix insensé et totalement injuste.

    Oui, au sortir des élections présidentielles de mars 2016, Patrice Talon a été porté à la tête de notre pays. Lorsqu’on connaît le climat combien lourd et tendu qui prévalait entre son prédécesseur à qui il a froidement tenté de donner la mort et lui, il est permis de saluer la grandeur d’âme de notre peuple.

    C’est un drame qui s’abat sur notre pays depuis ce temps avec un président qui s’est emparé de tous les secteurs vitaux de l’économie nationale, et qui, pour protéger ses intérêts personnels assis sur la multitude de conflits au sommet de l’Etat, s’appuie sur un régime policier, une justice oppressive, une corruption sans limite.

    Aussi, de nombreux concitoyens ont-ils été jetés en prison et continuent de l’être et d’autres contraints à l’exil en raison de leur opinion politique, pendant que se pavanent sans scrupule et avec arrogance, ceux qui ont commis de graves crimes économiques.

    Comme si cela ne suffisait pas, Patrice Talon a décidé d’installer un parlement de sang et d’exclusion, totalement acquis à sa cause, au sortir d’une parodie d’élection législative boycottée par plus de 90% du corps électoral. Pour protester contre cette supercherie, et usant de leurs droits constitutionnels, nos concitoyens sont descendus dans les rues, les mains nues. C’est à la stupeur générale que Patrice Talon a ordonné à l’armée  d’ouvrir le feu sur les manifestants. Pour la première fois depuis la fin formelle de la colonisation de notre pays et après six coups d’état militaire intervenus sans effusion de sang, des citoyens ont été froidement abattus et les dépouilles mortelles confisquées.

    Nous sommes en Afrique, et sommes Africains. Nos morts ont droit à des funérailles qui honorent et saluent leurs mémoires et leurs âmes crient vengeance. Ils sont morts pour que ne siègent pas les députés croupions ; ils sont morts pour que Patrice Talon n’enracine pas le règne de la dictature ; ils sont morts aussi et surtout pour que renaisse le Bénin des cendres de la dictature et c’est ici que prend tout son sens cette question posée plus haut : que nous réserve l’avenir ? Les martyrs de Cadjèhoun, de Kandi, de Tchaourou et de Savè ont versé leur sang pour libérer notre peuple. Ils ont consenti le sacrifice suprême pour que le Bénin reste debout. Patrice Talon doit restituer les corps aux familles en pleurs, afin qu’aux obsèques de ces héros la Nation vienne s’incliner.

    Partout sur le continent, souffle un vent de liberté sous la pression des forces démocratiques. Les derniers événements intervenus au Sénégal et au Cameroun  envoient un signal fort à Patrice Talon et lui interdisent de faire la sourde oreille.

Quel dialogue politique pout-on organiser, pendant que nos compatriotes sont contraints à l’exil ?

Quel dialogue politique pout-on organiser, pendant que des compatriotes croupissent en prison pour délit d’opinion ?

Quel dialogue politique pout-on organiser alors que notre Assemblée Nationale est devenue un lieu souillé du sang de nos compatriotes ?

Quel dialogue politique pout-on organiser, pendant que Patrice Talon continue de contraindre nos concitoyens à l’extrême précarité ?

    La situation économique de notre pays est dramatique : Patrice Talon, son gouvernement et son parlement de sang et d’exclusion sont restés insensibles aux conséquences de la fermeture de nos frontières avec le Nigéria alors que dans tous les autres pays concernés, et Chefs d’Etats et autres institutions s’en préoccupent. Cela ne fait que confirmer son indifférence vis à vis de la souffrance du peuple béninois.

    Plus de 503 enseignants du  primaire et du secondaire ont été suspendus, sans aucune procédure en cette rentrée où les classes sont pléthoriques et sans enseignants, sous le prétexte d’avoir refusé d’être soumis à une prétendue évaluation diagnostique.

    La Résistance Nationale,  résolue à combattre quoi qu’il en coûte la déliquescence des valeurs qui fondent la République, rejette catégoriquement ce scénario imaginé par Patrice Talon pour se donner du souffle et rebondir dans sa politique meurtrière.

    Patrice Talon sait tout le tort qu’il a causé à notre pays et à son peuple et aucun dialogue n’est envisageable sans les préalables ci-après :

-la reprise des élections législatives pour donner la parole au peuple et lui permettre de choisir ses représentants ;

-l’amnistie générale pour tous les exilés et détenus politiques ;

-la restitution des dépouilles mortelles de nos compatriotes assassinés à leurs familles respectives afin de leur permettre de faire le deuil des disparus ;

-la réintégration sans délai dans leur fonction des 503 enseignants abusivement suspendus.

    Les deux partis politiques siamois le savent et c’est ce qui explique la cacophonie et la guerre de tranchées qu’ils se livrent depuis quelques mois. Les petits partis qui gravitent autour des deux autres le savent aussi et leur prise de position ces derniers jours n’est ni plus ni moins qu’une déconnexion d’un système décadent et moribond construit sur le mensonge et les pratiques de hors-la-loi. Les parlementaires aux vêtements tâchés du sang de nos martyrs le savent et c’est ce qui explique qu’ils font profil bas, incapables de se ranger aux côtés du peuple, prisonniers des énormes avantages de corruption dont ils jouissent.

    Tout notre peuple le sait et son silence n’est que le calme avant la tempête, et non une résignation.

    Le pays de Béhanzin, Bio Guera, Kaba et autres héros de la résistance dont nous sommes les dignes et fiers héritiers ne saurait se résigner face à aucune épreuve.

    Nul n’ignore le rôle éminemment  positif joué par le Clergé dans la mise en route du processus démocratique dans notre pays, et tous les efforts qu’il déploie depuis que l’héritage de la Conférence Nationale est mis à mal. Comme si sa  démarche dérangeait, on a fait l’option de l’ignorer, de l’infantiliser pour recourir à des personnages douteux de notoriété publique pour conduire le pseudo dialogue, aggravant  la crise de confiance.

    Le Bénin est notre commune Patrie, nous devons travailler ensemble à la construire, à produire la richesse et à la partager. C’est pourquoi le Comité de la Résistance Nationale se bat et continuera de se battre contre l’intimidation, la dictature et la répression sauvage qui caractérisent le Régime Talon  dont la finalité réelle est de concentrer la richesse nationale aux mains d’une minorité arrogante et opportuniste.

    Pour toutes les raisons évoquées plus haut et singulièrement pour la mémoire de nos martyrs, aucun sacrifice ne sera de trop pour combattre le régime apatride et de trahison de Patrice Talon.

    Aussi, voudrais-je, du haut de cette tribune, en ce jour du jeudi 10 octobre 2019 annoncer la création d’un Fonds National de Solidarité, destiné à venir en aide aux orphelins dont Patrice Talon a fait exécuter froidement les géniteurs et qui sont abandonnés à leur sort. J’invite par conséquent tous les Béninois à faire le geste minimum pour aller au secours de ces âmes en détresse, victimes collatérales de la barbarie du régime de Patrice Talon.

    Je voudrais pour finir inviter tout notre peuple à assister ou à s’unir d’intentions à la messe qui sera dite dans une Église quelconque le samedi 12 octobre 2019 dont l’heures vous sera communiqué, pour le repos des âmes de nos concitoyens lâchement assassinés.

VIVE LA RESISTANCE NATIONALE !

VIVE les FORCES DE L’OPPOSITION !

VIVE LE BENIN !

JE VOUS REMERCIE

Dialogue politique: Saliou Adamou émet deux réserves

Le secrétaire général de l’Organisation pour la défense des acquis de la conférence nationale des forces vices de la nation n’agrée pas le dialogue politique qui se tient du 10 au 12 octobre au palais des congrès de Cotonou. Saliou Adamou émet deux réserves sur cette assise…

Le Secrétaire général de l’Organisation pour la défense des acquis de la conférence nationale  des forces vices de la Nation était présent à la sortie médiatique effectuée par le Comité national de résistance, ce jeudi 10 octobre 2019 au Chant d’oiseau de Cotonou. Interrogé en marge de cette sortie, Saliou Adamou a émis deux réserves sur le dialogue politique national qui se tient au palais des congrès.

Manassé AGBOSSAGA

Le secrétaire général de l’Organisation pour la défense des acquis de la conférence nationale  des forces vices de la nation n’agrée pas le dialogue politique qui se tient du 10 au 12 octobre au palais des congrès de Cotonou. Saliou Adamou émet deux réserves sur cette assise.

Dans un premier temps, il rappelle que le président Patrice Talon n’a pas de différend avec les politiciens, mais plutôt avec le peuple béninois. Saliou Adamou souligne au passage que les violences postélectorales ont provoqué la mort dans des populations et non des  acteurs politiques. Pour le  Secrétaire général de l’Organisation pour la défense des acquis de la conférence nationale  des forces vices de la Nation, le chef de l’Etat devrait plutôt initier un dialogue national entre son peuple et lui.

« Le président Talon n’a pas un problème avec l’opposition, mais avec le peuple… La  solution, c’est de rencontrer  le peuple, échanger avec ce peuple…Ceux qui ont été tués lors ders évènements des 01 et 02 mai, à Tchaourou, Savè et autres ne sont pas des politiques, mais les populations », fait il remarquer.

En outre, Saliou Adamou fait savoir que les partis conviés à ce dialogue sont invités à échanger,  entre autres, sur les lois querellées, notamment la charte des partis politiques et le code électoral. Selon  lui, les conclusions seront sans doute reversées aux députés de la 8ème législature qui souffrent de légitimité et de légalité.

 Pour lui, il serait anormal et incompréhensible que des députés illégitimes toilettent les deux lois électorales.

Face à ces deux réserves, Saliou Adamou qualifie les assises du palais des congrès  de « dialogue entre copain ».

Patrice Talon et les responsables des partis présents au dialogue apprécieront !