Covid : Macron annonce l’ouverture de la vaccination aux plus de 70 ans dès samedi

Le chef de l’État, qui se trouve mardi à Valenciennes, a également annoncé que la vaccination des enseignants débuterait à la mi-avril.

La vaccination contre le Covid-19 sera élargie aux personnes âgées de 70 à 75 ans sans comorbidités à partir de samedi, a annoncé, mardi 23 mars, Emmanuel Macron en visitant un centre de vaccination à Valenciennes (Nord). « Je veux qu’on organise les choses de manière méthodique, descendre par tranche d’âge », a expliqué le chef de l’État à des soignants en annonçant aussi la mise en place d’un numéro de téléphone dédié pour les personnes de plus de 75 ans n’ayant pas réussi à se faire encore vacciner. Le président de la République a également annoncé que les enseignants pourront se faire vacciner contre le Covid-19 à partir du milieu ou de la fin du mois d’avril, lorsque le nombre de vaccins disponibles aura augmenté.

« À partir de mi-fin avril, nous allons avoir de plus en plus de vaccins qui vont arriver, cela va nous permettre d’envisager d’avoir des campagnes ciblées sur des professions qui sont exposées, à qui on demande des efforts. Les enseignants en font légitimement partie », a déclaré le chef de l’État après avoir visité un centre de vaccination.« On va faire deux choses » pour « accélérer à partir de ce samedi », a aussi indiqué Emmanuel Macron. La première est la mise en place d’un numéro de téléphone dédié pour « aller chercher les plus de 75 ans qui ne se sont pas fait encore vacciner et tous ceux qui n’ont pas réussi à avoir de rendez-vous ». De plus, « on va ouvrir la vaccination aux 70-75 ans », a-t-il ajouté, alors qu’actuellement elle est proposée à tous les plus de 75 ans ou à partir de 65 ans pour les personnes souffrant de comorbidités. closevolume_off

La vaccination, « le cœur de la bataille »

Emmanuel Macron a également appelé mardi à vacciner « au maximum », « tous les jours », « matin, midi et soir », car la vaccination est « le cœur de la bataille » contre le Covid-19. « On se bat pour avoir des doses. (…) On va changer de dimension à partir d’avril » et « il n’y a pas de week-ends et de jours fériés pour la vaccination », a ajouté le chef de l’État, qui a aussi fait passer « un message très clair » en demandant « instamment » aux employeurs et aux entreprises de se mettre « au maximum » au télétravail pour freiner la propagation du Covid-19. « Je le demande instamment à tous les employeurs, à toutes les entreprises, à toutes les personnes qui peuvent faire du télétravail, il faut au maximum s’y mettre parce que notre objectif est de réduire les contacts », a insisté le président de la République.

Le chef de l’État a aussi assuré que la France se battait pour obtenir les doses de vaccin anti-Covid qu’AstraZenaca lui doit et qu’elle va continuer à mettre « la pression de manière extrêmement forte » sur le laboratoire pour qu’il « honore » les contrats. Pour faire monter en puissance la vaccination, « la première chose, c’est d’avoir des doses – on se bat –, d’avoir des doses en particulier d’AstraZeneca, qui aujourd’hui est un peu en dessous de ses engagements à notre égard », a remarqué le chef de l’État. « Des doses qui étaient dues n’ont pas été honorées, donc les prochains jours seront un combat pour essayer de, au maximum, les obtenir, poursuivre la pression de manière extrêmement forte et que ces contrats soient honorés », a-t-il ajouté en assurant que « l’Union européenne est très mobilisée sur ce sujet ».

Emmanuel Macron est arrivé mardi matin dans un centre de vaccination contre le Covid-19 à Valenciennes (Nord) pour échanger avec des soignants « avant la montée en charge » de la campagne de vaccination prévue dans les prochaines semaines, a constaté l’Agence France-Presse. Le Nord fait partie des 16 départements où des « mesures de freinage » supplémentaires sont appliquées depuis samedi en raison de l’aggravation de la situation sanitaire.

Le président « à l’écoute » des soignants

Le chef de l’État a été accueilli vers 10 heures dans le gymnase de l’école Jean-Mineur. Un centre y est installé où six infirmières et deux pompiers infirmiers vaccinent les personnes de plus de 75 ans ou moins avec comorbidités avec le sérum de Pfizer. Entre 300 et 1 200 patients sont accueillis chaque jour dans ce centre cogéré par le centre hospitalier de Valenciennes, la municipalité et une association d’infirmiers libéraux depuis la mi-janvier.

Accompagné du ministre de la Santé Olivier Véran, Emmanuel Macron devait échanger avec les soignants « sur les modalités mises en place pour organiser au mieux la vaccination » et être « à l’écoute de leurs témoignages et expériences de terrain avant la montée en charge attendue dans les prochaines semaines », selon l’Élysée. Il était ensuite attendu à la pharmacie de La Chasse royale, à Valenciennes, une semaine après l’autorisation donnée aux pharmaciens de vacciner.

« Vaccidrive » et « vaccibox »

L’objectif de l’exécutif est d’avoir vacciné 10 millions de Français mi-avril, 20 millions à la mi-mai et 30 millions mi-juin, alors que le pays compte plus de 6,35 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin, dont près de 2,5 millions vaccinées avec deux doses. Présent à Valenciennes, le président (ex-LR) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a déclaré lundi que « les 6 millions d’habitants des Hauts-de-France » attendaient « un maximum de vaccins et au plus vite ».

Le maire de Valenciennes, Laurent Degallaix, a pour sa part indiqué sur France Info que sa ville était prête à proposer un « vaccidrive » qui permettrait aux habitants de recevoir « un QR code et de venir avec leur voiture pour se faire vacciner » sur un parking où leur sera présenté « un film sur le centre hospitalier, la ville de Valenciennes pendant les quinze minutes nécessaires après la vaccination » et la « « vaccibox » qui permettra d’aller vacciner ceux qui ne peuvent pas se déplacer », a-t-il ajouté.

AFP

Rupture d’un glacier dans l’Himalaya : nouveau bilan de 18 morts et 200 disparus

Au moins 18 personnes sont mortes et 200 restent portées disparues dans le nord de l’Inde, selon un nouveau bilan lundi au lendemain d’une crue subite attribuée à la rupture d’un glacier de l’Himalaya.Des étudiants de la région de l'Uttarakhand ont organisé une vigile à la chandelle en souvenir des victimes de l'accident.© NARINDER NANU/AFP Des étudiants de la région de l’Uttarakhand ont organisé une vigile à la chandelle en souvenir des victimes de l’accident.

Les recherches ont repris dès le lever du jour lundi, avec 200 sauveteurs mobilisés, a déclaré à l’AFP un porte-parole de la police de la frontière indo-tibétaine.

Au moins 200 personnes sont portées disparues et 18 corps ont été retrouvés, a déclaré à la presse le premier ministre de l’État de l’Uttarakhand, Trivendra Singh Rawat.

La plupart des disparus travaillaient dans deux centrales électriques sur le barrage de Richiganga. Certains sont restés coincés dans deux tunnels obstrués par les flots, la boue et des rochers.

Douze personnes ont été secourues dimanche dans l’un d’eux, mais il en reste 25 à 35 coincées dans le deuxième, a précisé à l’AFP Piyoosh Rautela, responsable de l’aide aux victimes de catastrophes dans l’Uttarakhand.

Des difficultés techniques entravaient les opérations de sauvetage dans le tunnel, mais 90 mètres à l’intérieur ont déjà été déblayés et sont accessibles, selon Vivek Kumar Pandey, un autre responsable local.

«Il semble qu’environ 100 mètres de débris à l’intérieur du tunnel doivent encore être dégagés», a-t-il ajouté. Des chiens renifleurs ont été déployés.

«La terre tremblait comme lors d’un séisme»

«Nous étions à 300 mètres à l’intérieur du tunnel en train de travailler. Soudain, on a entendu des sifflements et des cris nous demandant de sortir,» a raconté à l’AFP Rajesh Kumar, un rescapé âgé de 28 ans.

L’énorme masse d’eau a dévasté la vallée de la rivière Dhauliganga, détruisant tout sur son passage, submergeant un complexe hydroélectrique et emportant des routes et des ponts, selon les images prises par des habitants terrifiés.

«Il y avait un nuage de poussière quand l’eau est passée. La terre tremblait comme lors d’un séisme», a déclaré un habitant, Om Agarwal, à la télévision indienne.

Des habitants de la région ont aussi été emportés par les eaux alors qu’ils s’occupaient de leur bétail, d’après les autorités.

Situé dans le massif de l’Himalaya, l’Uttarakhand est un État indien où débute le cours du Gange dont la rivière Dhauliganga est un confluent.

Les autorités, qui ont d’abord déclaré que la rupture d’une partie d’un glacier a causé la catastrophe, évoquent à présent un éventuel phénomène de vidange brutale d’un lac glaciaire.Au nord de l'Inde, des sauveteurs s'affairent toujours à tenter de secourir des survivants après une inondation qui a fait jusqu'ici 18 morts et 200 blessés.© SAJJAD HUSSAIN/AFP Au nord de l’Inde, des sauveteurs s’affairent toujours à tenter de secourir des survivants après une inondation qui a fait jusqu’ici 18 morts et 200 blessés.

«Cette tragédie était imprévisible», a déclaré Trivendra Singh Rawat. «Si l’incident s’était produit le soir, après les heures de travail, la situation n’aurait pas été aussi grave, car les ouvriers et les travailleurs des chantiers et des environs auraient été chez eux».

Les autorités ont vidé deux barrages pour empêcher les eaux en furie de gonfler le Gange dans les villes de Rishikesh et Haridwar. Elles ont interdit aux habitants des deux villes de s’approcher des rives du fleuve sacré.

Les villages dans les montagnes surplombant la rivière ont été évacués et les autorités ont assuré dimanche soir que le plus gros du danger d’inondation était passé.

De nombreux utilisateurs des réseaux sociaux ont filmé ou photographié le désastre. Des vidéos montrent la masse d’eau ravageant une étroite vallée sous une centrale électrique, détruisant routes et ponts au passage.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a présenté dimanche ses condoléances aux familles des victimes et à l’Inde tout entière, se disant «profondément attristé», selon son porte-parole. «Les Nations Unies sont prêtes à contribuer aux efforts de sauvetage et d’assistance en cours si nécessaire».

Changements climatiques et déforestation

Un peu plus tôt, le premier ministre indien Narendra Modi a dit suivre les opérations de secours. «L’Inde se tient aux côtés des habitants de l’Uttarakhand et la nation prie pour la sécurité de tous dans cette région», a-t-il tweeté.

Quatorze glaciers surplombent la rivière dans le parc national entourant la montagne Nanda Devi. Ils font l’objet d’études scientifiques, en raison du changement climatique et la déforestation qui accroît les risques de rupture. La fonte d’un quart de la glace de l’Himalaya observée ces quatre dernières décennies est imputable à la hausse des températures.

En 2013, des inondations dévastatrices dues à la mousson avaient tué 6000 personnes dans l’Uttarakhand, suscitant des appels à y revoir les projets de développement surtout dans les zones isolées comme celle du barrage de Rishi Ganga.

 CBC/Radio-Canada

Unité, vérité, démocratie: les principaux points du discours d’investiture de Biden

Joe Biden s’est adressé aux Américains mercredi en lançant dans son discours d’investiture un message d’espoir et un appel à l’unité, tout en évoquant les immenses défis qui attendent le pays: pandémie, changement climatique, inégalités croissantes ou racisme systémique. Voici les principaux points du discours du 46e président américain, prononcé durant un peu plus de 20 minutes sous le soleil, depuis les marches du Capitole. Joe Biden lors de son discours d'investiture à Washington le 20 janvier 2021© Patrick Semansky Joe Biden lors de son discours d’investiture à Washington le 20 janvier 2021

– Unité –

Le thème central du discours de Joe Biden était sans nulle doute l’unité de la nation. « Je sais que parler d’unité peut sembler comme un rêve ridicule aux yeux de certains », a-t-il dit, au terme du mandat de son prédécesseur, accusé d’avoir particulièrement divisé les Américains.

« Aujourd’hui, en ce jour de janvier, toute mon âme est investie dans cette tâche, rassembler l’Amérique, unir notre peuple, unir notre nation », a déclaré le démocrate.

« Car sans unité, il n’y a pas de paix, seulement du ressentiment et de la colère (…). Il s’agit d’un moment historique de crise et de défis, et l’unité est le chemin à suivre ».

« Je serai le président de tous les Américains. Tous les Américains », a-t-il assuré. « Et je vous promets que je me battrai autant pour ceux qui m’ont apporté leur soutien que ceux qui ne l’ont pas fait ». 

– Vérité –

Le nom de Donald Trump n’a à aucun moment été prononcé, mais le milliardaire était dans toutes les têtes lorsque Joe Biden a évoqué un besoin ardent de « vérité ».

« Nous devons rejeter la culture où les faits eux-mêmes sont manipulés, et même inventés », a-t-il lancé, alors que les exagérations et mensonges du président républicain ont été pointés du doigt durant ses quatre années de mandat.

« Il y a la vérité et il y a les mensonges, les mensonges prononcés pour le pouvoir et pour le profit. Et chacun d’entre nous a le devoir et la responsabilité, en tant que citoyens, qu’Américains, et particulièrement en tant que dirigeants, (…) de défendre la vérité et de combattre les mensonges », a-t-il ajouté.

– Démocratie –

Le discours de Joe Biden était prononcé sur les marches du Capitole, là même où des partisans de Donald Trump, qui contestait sa défaite, s’étaient rassemblés avant de violemment s’introduire dans le bâtiment deux semaines plus tôt, interrompant la certification de la victoire du démocrate.

« Nous nous tenons ici, quelques jours après qu’une foule déchaînée a cru pouvoir utiliser la violence pour faire taire la volonté du peuple », a souligné Joe Biden. « Cela n’est pas arrivé. Cela n’arrivera jamais. Pas aujourd’hui. Pas demain. Jamais », a-t-il martelé. 

« On voit surgir aujourd’hui l’extrémisme politique, le suprémacisme blanc et le terrorisme intérieur », a-t-il noté. « Nous devons les affronter et nous allons les vaincre. »

« La démocratie est précieuse, la démocratie est fragile, et aujourd’hui mes amis, la démocratie l’a emporté », s’est-il félicité.

– Virus –

Le 46e président s’exprimait non devant une vaste foule, comme c’est normalement le cas, mais devant quelques invités et une esplanade largement vide, avec seulement des milliers drapeaux pour représenter ceux n’ayant pas pu s’y réunir du fait de la pandémie de coronavirus. 

« Nous avons besoin de toutes nos forces pour avancer durant ce sombre hiver », a prévenu Joe Biden, qui a fait de la lutte contre le Covid-19 l’une de ses priorités de début de mandat. 

« Nous entrons dans ce qui pourrait être la phase la plus dure et la plus mortelle » de l’épidémie, a-t-il averti, au lendemain du franchissement du triste seuil de 400.000 morts du virus aux Etats-Unis. 

« Nous devons mettre la politique de côté et enfin affronter la pandémie comme une nation », a-t-il estimé, alors que les différentes mesures et restrictions contre virus sont largement prises au niveau local.

« Nous nous en sortirons ensemble », a-t-il assuré, avant de faire observer une minute de silence en hommage aux « mères, pères, maris, épouses, fils, filles, amis, voisins et collègues » tués par le Covid-19.

– Alliances –

Joe Biden a aussi eu un message pour les dirigeants étrangers qui le regardaient: « Voici mon message à ceux qui se trouvent au-delà de nos frontières: l’Amérique a été mise à l’épreuve et nous en sommes sortis plus forts. Nous allons réparer nos alliances et de nouveau collaborer avec le monde », a-t-il déclaré. 

« Nous mènerons, pas seulement par l’exemple de notre pouvoir, mais par le pouvoir de notre exemple », a-t-il ajouté. « Nous serons un partenaire fort et fiable pour la paix, le progrès et la sécurité. » 

Un contraste frappant avec la politique prônée par Donald Trump, qui avait martelé lors de son propre discours d’investiture son slogan: « l’Amérique d’abord ». 

AFP

L’ultime sanction de Trump contre Cuba, un coup dur pour les habitants

C’est l’estocade finale de l’administration Trump contre Cuba: le retour de l’île sur la liste des pays soutenant le terrorisme est une « décision politique » qui affectera la population sans obtenir de concession du gouvernement communiste, préviennent les analystes.Une vieille voiture américaine passe devant l'ambassade des Etats-Unis à La Havane, le 12 janvier 2021 à Cuba© YAMIL LAGE Une vieille voiture américaine passe devant l’ambassade des Etats-Unis à La Havane, le 12 janvier 2021 à CubaLe drapeau cubain peint sur un mur de La Havane, le 12 janvier 2021© YAMIL LAGE Le drapeau cubain peint sur un mur de La Havane, le 12 janvier 2021

« On va se rappeler de Trump comme de l’ouragan qui a frappé Cuba en 1932 », le plus meurtrier (3.000 morts) de l’histoire du pays, soupire Angel Luis Lopez, 58 ans, dans une rue pavée de la vieille Havane.

« Trump, son cauchemar c’est Cuba, même mort il aura encore envie de s’en prendre à Cuba », renchérit une autre passante, Ambarina Columbie, 56 ans.

L’annonce lundi de cette ultime sanction, neuf jours seulement avant le départ de Donald Trump de la Maison Blanche, a provoqué l’indignation à Cuba, déjà durement touché par le renforcement de l’embargo américain en pleine pandémie de coronavirus.Un homme passe en vélo près de l'ambassade des Etats-Unis à La Havane, le 12 janvier 2021 à Cuba© YAMIL LAGE Un homme passe en vélo près de l’ambassade des Etats-Unis à La Havane, le 12 janvier 2021 à Cuba

« Au comble du cynisme, les terroristes et immoraux de l’administration Trump nous accusent de soutenir le terrorisme », a réagi mardi sur Twitter le président Miguel Diaz-Canel.

Pour le gouvernement cubain, il s’agit d' »opportunisme politique », une opinion partagée par le think-tank américain Washington Office on Latin America (Wola).Deux femmes dans une rue de La Havane, le 12 janvier 2021 à Cuba© YAMIL LAGE Deux femmes dans une rue de La Havane, le 12 janvier 2021 à Cuba

– « Vengeance » –

« Clairement c’est une décision motivée par la politique, une récompense aux alliés politiques internes de l’administration Trump ces dernières semaines, plus qu’un acte de politique extérieure », estime dans un communiqué Geoff Thale, président de Wola.

Selon Wola, la mesure compliquera la relation avec Cuba du nouveau gouvernement de Joe Biden et aggravera les difficultés économiques des Cubains.

« C’est un acte de vengeance qui affectera le peuple cubain et ne fera rien pour faire véritablement avancer les droits de l’homme ou les intérêts des Etats-Unis », selon Geoff Thale.

L’ancien président démocrate Barack Obama, dont Joe Biden était le vice-président, avait retiré La Havane de cette liste en 2015, lors du rapprochement spectaculaire entre les deux pays ennemis, qui avaient alors rétabli leurs relations diplomatiques pour tenter de tourner la page de la Guerre froide.

Cette parenthèse enchantée avait dopé le tourisme américain sur l’île, stimulé la création de restaurants et le secteur privé en général, apportant à nombre d’habitants un flux d’argent frais et des emplois mieux rémunérés.

Mais depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, les Cubains ont vu avec angoisse pleuvoir les sanctions, plus de 190 en quatre ans: l’interdiction des croisières américaines et les obstacles à l’envoi d’argent de leurs proches vers l’île, notamment.

– Aucune concession –

Le retour de Cuba sur cette liste noire, aux côtés de l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie, restreint son commerce extérieur et expose les investisseurs étrangers sur l’île à des poursuites aux Etats-Unis.

Pour le professeur et ex-diplomate cubain Carlos Alzugaray, avec Obama les mesures contenues dans l’embargo, en vigueur depuis 1962, n’étaient plus appliquées qu' »à 90%, il n’avait pas pu descendre plus, et Trump lui les a fait remonter à 99% ».

Cette dernière sanction est « très cynique et hypocrite, car ils savent très bien qu’il n’y a aucun élément » de preuve contre l’île.

Pour cet ancien ambassadeur, Joe Biden devrait faire marche arrière et carrément demander la levée inconditionnelle de l’embargo par le Congrès américain.

« Les Etats-Unis ont été tellement implacables envers Cuba qu’il n’y a plus rien à faire (…), à une époque ils nous reprochaient nos troupes en Angola, à une autre le soutien de Cuba aux mouvements guérilleros en Amérique latine », dit-il, à propos d’éventuelles conditions que le gouvernement américain voudrait imposer avant d’alléger sa pression.

La seule chose sur laquelle Cuba a accepté de négocier, c’est pour offrir une compensation après la confiscation de propriétés de Cubains et d’Américains sur l’île lors de la révolution menée par Fidel Castro en 1959.

« Que va faire Cuba? Changer son fonctionnement interne? Non, ça ne va pas arriver, aucun pays ne change sa façon de faire sous la pression », assure Carlos Alzugaray, le gouvernement cubain n’ayant accepté aucune concession en près de 60 ans d’embargo.

AFP

Twitter supprime 70.000 comptes liés à la mouvance pro-Trump QAnon

Ces comptes, parfois plusieurs par utilisateur, sont accusés de partager des contenus dangereux

Un homme porte un t-shirt Qanon à Londonderry aux Etats-Unis.© Joseph Prezioso / AFP Un homme porte un t-shirt Qanon à Londonderry aux Etats-Unis.COMPLOTISME – Ces comptes, parfois plusieurs par utilisateur, sont accusés de partager des contenus dangereux

Twitter a annoncé lundi avoir « suspendu de façon permanente » 70.000 comptes affiliés à la mouvance pro-Trump QAnon. Les plateformes craignaient que ces comptes n’utilisent le réseau social à des fins violentes, comme pour les émeutes à Washington la semaine dernière. « Ces comptes partageaient des contenus dangereux, associés à QAnon, à grande échelle. Ils étaient essentiellement consacrés à la propagation de ces théories du complot sur tout le service », a expliqué Twitter dans un communiqué.

QAnon est une mouvance conspirationniste d’extrême droite. Ses adeptes défendent l’idée que Donald Trump mène une guerre secrète contre une secte libérale mondiale composée de pédophiles satanistes. Le nombre de comptes évincés est élevé car de nombreux individus en possédaient plusieurs.

La plupart des grandes plateformes ont pris des mesures sans précédent depuis que des partisans du milliardaire républicain ont envahi le Capitole pendant plusieurs heures mercredi, choquant le pays et ternissant son image à l’international. Facebook et Twitter, notamment, ont suspendu indéfiniment le compte de Donald Trump, qui n’a pas cessé depuis des mois de jeter le discrédit sur le processus électoral, et d’accuser sans preuves les démocrates de lui avoir « volé l’élection ».

« Manifestations armées »

Pour justifier leur décision, les deux réseaux ont notamment fait référence à des risques de violences futures, d’ici la cérémonie d’investiture de Joe Biden. « Des plans pour de futures manifestations armées prolifèrent sur Twitter et ailleurs, y compris pour une deuxième attaque du Capitole le 17 janvier 2021 », avait relevé Twitter vendredi. Twitter était le principal outil de communication de Donald Trump, qui s’adressait quotidiennement à ses 88 millions d’abonnés.

La décision du réseau social a été accueillie fraîchement, y compris par certains dirigeants européens comme Angela Merkel, qui a jugé cette décision « problématique » car elle montre la toute-puissance des plateformes en termes de liberté d’expression.

 20 Minutes avec AFP

Espagne: une tempête de neige historique fait trois morts et sème le chaos

Les flocons devraient bientôt laisser place au froid et à la glace en Espagne, où une tempête de neige d’une intensité historique a fait trois morts samedi et continue de paralyser une partie du pays, en particulier la capitale Madrid, avec peu d’espoir d’amélioration dans l’immédiat.La statue de Philippe III couverte de neige sur la Plaza Mayor à Madrid le 9 janvier 2021© Gabriel BOUYS La statue de Philippe III couverte de neige sur la Plaza Mayor à Madrid le 9 janvier 2021

La neige se faisait samedi soir un peu plus rare sur le centre du pays, se déplaçant vers le nord-est, après 36 heures chaotiques où les bourrasques de la tempête Filomena ont semé la pagaille sur les axes routiers, ferroviaires et aériens, obligeant les autorités à demander à la population de rester chez elle. Boule de neige géante à Madrid le 9 janvier 2021© Gabriel BOUYS Boule de neige géante à Madrid le 9 janvier 2021

« Je veux réitérer l’appel du gouvernement à la plus grande vigilance face à l’évolution de la météo dans les prochaines heures. Suivons les recommandations des forces de l’ordre, de l’armée, de la protection civile et des services d’urgence », a tweeté le Premier ministre Pedro Sanchez.

Le roi et la reine d’Espagne ont eux fait part sur le même réseau social de « leur douleur » et de leur « préoccupation », demandant « la plus grande vigilance face aux risques de la glace et de la neige ».Un skieur à Madrid, le 9 janvier 2021© Gabriel BOUYS Un skieur à Madrid, le 9 janvier 2021

« Si, malgré les conditions météorologiques extrêmement difficiles, le nombre des incidents est relativement limité, nous déplorons tout de même la mort de trois personnes », a déclaré le ministre de l’Intérieur au cours d’une conférence de presse.

L’une de ces victimes est un homme retrouvé enseveli sous la neige à Zarzalejo, au nord-ouest de Madrid, et les deux autres ont trouvé la mort en essayant de traverser une rivière à Mijas, près de Malaga dans le sud, où de fortes pluies faisaient rage, a-t-il précisé.

Fernando Grande-Marlaska a annoncé samedi soir que les secours et les chasse-neiges de l’armée avaient dégagé la totalité des 2.500 automobilistes pris au piège sur les routes.

Le ministre a insisté sur le fait que « les chutes de neige allaient devenir glacées » alors que, selon le dernier bulletin des services métérologiques, cette vague de froid avec des températures en dessous de -10 degrés va durer jusqu’à jeudi.

Près de 20.000 kilomètres sur 650 routes et ponts ont été touchés par des problèmes de circulation.

Malgré cela, le ministre de l’Intérieur s’est voulu rassurant sur la campagne de vaccination, assurant que les 350.000 nouvelles doses dont la livraison est prévue lundi seront bien distribuées.Une tempête de neige sème le chaos en Espagne© Benjamin BOULY RAMES Une tempête de neige sème le chaos en Espagne

Arbres au sol sous l’effet de la neige et du vent, voitures abandonnées et trottoirs impraticables: à Madrid, recouverte par un manteau neigeux inédit depuis un demi-siècle, des habitants ont sorti leurs skis comme sur la célèbre place de la Puerta del Sol ou même un traîneau tiré par cinq chiens, selon les images prises par l’AFP.Des pompiers poussent une voiture bloquée par la tempête de neige à Madrid, le 9 janvier 2021© OSCAR DEL POZO Des pompiers poussent une voiture bloquée par la tempête de neige à Madrid, le 9 janvier 2021

« Je n’avais jamais vu un truc comme ça, pas une voiture dans la ville, de la neige partout (…) inoubliable, un moment historique », s’est entousiasmé auprès de l’AFP José Marqués, un chauffeur de taxi de 56 ans.

Malgré les appels à limiter les déplacements, certains n’ont pas pu s’empêcher d’aller à la découverte de cet inhabituel décor de station de ski: « Je n’avais jamais vu la neige, pour moi tout ça c’est nouveau (…) et magique, je ne crois pas que ce soit exagéré de le dire car il y a beaucoup de gens dans les rues malgré la pandémie et cette situation fait diversion », s’est réjoui Liliana Amaya, une enseignante de 28 ans.

– Madrid paralysée –

Le maire José Luis Martinez-Almeida, sur Twitter, a exhorté les habitants à ne pas sortir de chez eux: « Nous travaillons à dégager les accès aux hôpitaux le plus rapidement possible mais cela est franchement compliqué tant qu’il neige ». 

Tous les établissements scolaires, des écoles maternelles aux universités, resteront fermés lundi et mardi, a annoncé la présidente de la région Isabel Diaz Ayuso, tout comme les parcs.

L’aéroport international Madrid-Barajas, fermé depuis vendredi soir, le restera « au moins jusqu’à dimanche après-midi » : « deux pistes ont été dégagées (…) mais on s’attend à ce qu’elles soient gelées. Nouveau point de situation demain à 13h », a tweeté l’aéroport samedi soir.

Les matchs du championnat de football espagnol opposant l’Atletico Madrid à Bilbao et celui de Elche-Getafe ont été reportés sine die, tout comme le match de handball Espagne-Croatie prévu samedi à 18H00.

Le service de bus a été suspendu dans la ville et tous les trains à destination ou en provenance de Madrid ont été annulés, a fait savoir la compagnie ferroviaire nationale Renfe. Le métro fonctionnera toute la nuit du samedi au dimanche « pour les déplacements indispensables », a indiqué la région de Madrid.

Outre Madrid, tout l’intérieur de la péninsule ibérique a été touché par cette tempête due à une interaction entre un flux d’air très humide et relativement doux arrivant du sud-est et une masse d’air très froid.

Dimanche, les chutes de neige devraient se déplacer vers le nord-est de l’Espagne.

AFP

Mort de Diego Maradona : son médecin inculpé pour homicide involontaire

Le 25 novembre dernier, Diego Armando Maradona est décédé d’un arrêt cardio-respiratoire. Selon les informations de l’AFP, son médecin a été inculpé pour homicide involontaire.

Le 25 novembre dernier, Diego Armando Maradona est décédé d’un arrêt cardio-respiratoire. Selon les informations de l’AFP, son médecin a été inculpé pour homicide involontaire.

Décès de Diego Maradona

Au lendemain de la mort du rugbyman français Christophe DominiciDiego Maradona s’en est allé à son tour. Mercredi 25 novembre dernier, la légende du football argentin est décédé à l’âge de 60 ans. Dans la matinée heure locale (Buenos Aires), Diego Maradona s’est éteint après avoir fait un arrêt cardio-respiratoireMalgré l’intervention rapide des secours, l’ancien sportif de renom n’a pas pu être réanimé. Quelques jours auparavant, il avait été opéré d’un hématome sous-dural au cerveau, et poursuivait sa convalescence dans son domicile de Buenos Aires.

Quatre jours après la mort de Diego Maradona, son médecin a été inculpé pour homicide involontaire, selon les informations de l’AFP, ce dimanche 29 novembre. « Le médecin de Maradona inculpé pour homicide involontaire« , est-il écrit dans un premier tweet. « Le médecin de Diego Maradona est visé par une enquête pour homicide involontaire quatre jours après le décès de l’idole du football d’un arrêt cardiaque à son domicile, a annoncé aujourd’hui l’agence de presse argentine Telam« , peut-on lire dans un deuxième tweet. Et enfin, dans un troisième tweet : « La police a perquisitionné aujourd’hui le cabinet et le domicile de Leopoldo Luque à la recherche d’éléments sur une éventuelle négligence professionnelle, selon des images diffusées par la télévision et des sources judiciaires citées par l’agence argentine.« 

Des « irrégularités » à déterminer

Selon les informations de La Nacion, une perquisition a été menée au domicile et au bureau de Leopoldo Luque, qui est donc le médecin de Diego Maradona. La justice essaie de mieux comprendre les conditions dans lesquelles l’ancien footballeur avait été pris en charge à sa sortie de l’hôpital, le 12 novembre dernier, après son opération au cerveau. Avec cette perquisition, les enquêteurs cherchent à « déterminer si, lors de l’hospitalisation à domicile de Maradona, il y avait eu des irrégularités« , a confié une source au journal argentin. Si ces irrégularités venaient à être confirmées, Leopoldo Luque pourrait être inculpé d’homicide involontaire.

Closermag.fr

Présidentielle américaine: Poutine refuse toujours de reconnaître la victoire de Biden

Le président russe dit attendre que la victoire de Joe Biden soit reconnue par son adversaire ou prouvée par les

chiffres.

Vladimir Poutine.© Yuri Kadobnov – AFP Vladimir Poutine.

Près de trois semaines après la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine, Vladimir Poutine ne reconnaît toujours pas le succès des Démocrates. S’il se dit prêt à travailler avec le leader des Etats-Unis, quel qu’il soit, le chef du Kremlin reste taiseux quant à l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche le 20 janvier prochain.

« Nous travaillerons avec celui qui aura obtenu la confiance du peuple américain, mais cette confiance ne peut être accordée qu’à celui dont la victoire a été reconnue par son opposant, ou après que les résultats aient été confirmés légalement », a expliqué dimanche Vladimir Poutine sur la chaîne russe Rossiya 1.

Or, Donald Trump refuse de reconnaître sa propre défaite et crie sans preuves à la fraude, cherchant devant les tribunaux à priver Joe Biden de sa victoire au scrutin du 3 novembre. Pourtant, l’écart entre les deux hommes est sans équivoque: Joe Biden a remporté près de 80 millions de voix lors du scrutin, contre un peu moins de 74 millions pour Donald Trump.

« La démocratie discréditée, le rêve de Poutine »

« Je tiens à vous assurer qu’il n’y aucun sous-entendu, ce n’est pas que quelqu’un nous plaise ou non, nous attendons simplement la fin de la confrontation politique intérieure [aux USA, ndlr] », a précisé le chef d’Etat russe.

La liste des dirigeants qui n’ont pas salué la victoire de Joe Biden se réduit mais cette tendance inquiète de nombreux responsables politiques et experts qui redoutent que dans les démocraties fragiles, comme en Afrique, les hommes forts ne prennent le milliardaire républicain en exemple pour justifier de s’accrocher au pouvoir.

Le Russe Garry Kasparov, ancien champion du monde d’échecs et opposant du président Vladimir Poutine, craint que les attaques de Donald Trump contre le processus démocratique n’entraînent « beaucoup d’attaques similaires lors de futures élections, aux Etats-Unis ou ailleurs », observe-t-il auprès de l’AFP. « La démocratie discréditée, le rêve de Poutine », a-t-il écrit sur Twitter.

BFM TV

Du rapt à la libération : Sophie Pétronin, récit de quatre ans de captivité au Mali

L’otage française, libérée jeudi, avait été enlevée par des djihadistes fin 2016 au Mali où elle s’était installée quinze ans plus tôt pour s’occuper d’enfants malnutris.

L’otage française, libérée jeudi, avait été enlevée par des djihadistes fin 2016 au Mali où elle s’était installée quinze ans plus tôt pour s’occuper d’enfants malnutris.

Enfin libre. Après presque quatre ans de captivité au Mali, l’annonce de la libération de l’otage française Sophie Pétronin, 75 ans, a été accueillie avec joie et émotion jeudi soir. Des images tournées à l’aéroport de Bamako montrent son fils Sébastien Chadaud tomber dans ses bras à la descente de l’avion. 

Emmanuel Macron a annoncé sur que l’ex-otage arriverait ce vendredi en France. « Je viens d’échanger quelques mots par téléphone avec Sophie Pétronin. Quelle joie d’avoir entendu sa voix et de savoir qu’elle est maintenant en sécurité ! Je l’accueillerai à son retour en France demain », a tweeté jeudi le président français, qui a parlé au téléphone vers minuit avec elle. Depuis son enlèvement, les dirigeants français ont toujours dit travailler sans relâche, mais dans la discrétion. Quatre ans d’attente, entre espoir et découragement. 

2016 : enlèvement à Gao

Née à Bordeaux le 7 juillet 1945, Sophie Pétronin avait eu « un déclic » en 1996 en se rendant avec une amie à Gao, à 1200 km au nord-est de la capitale malienne Bamako, raconte son fils Sébastien Chadaud-Pétronin dans un article publié sur le site de son comité de soutien. En 2000, elle suit une formation médicale, tout spécialement en médecine tropicale, avant de s’installer définitivement l’année suivante au Mali où elle dirige un centre d’accueil pour orphelins. Dans un livre publié en 2013, Le fil de lumière, Sophie Pétronin écrivait : « Ce que je vais faire dans votre océan de misères n’est pas grand-chose, mais une vie sauvée est une vie qui vit. Les enfants sont innocents, ils ont le droit de grandir ». 

Sophie Pétronin était néanmoins consciente du danger : « Le risque d’attentat et d’enlèvement visant les Occidentaux est toujours très élevé dans tout le Mali. Nous devons redoubler de prudence », écrit-elle dans un rapport 2016 de son association. Alors que le nord du Mali tombe au printemps 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaeda, l’humanitaire échappe de justesse en avril à des islamistes armés qui avaient pris pendant plusieurs mois le contrôle de Gao. 

Elle est exfiltrée vers l’Algérie grâce à l’aide de rebelles touaregs, rentre quelques semaines en France dans une maison de famille du sud de la France puis repart au Mali. Le 24 décembre 2016, elle est enlevée par des hommes armés à Gao. « Elle disait que ce n’était pas simple sur place mais que ça allait », affirmait son époux Jean-Pierre Pétronin au lendemain de l’enlèvement de la septuagénaire. 

2017 : une « trace de vie » dans une vidéo

Aucun groupe n’avait revendiqué le rapt jusqu’à ce que la principale alliance djihadiste du Sahel, liée à Al-Qaeda, diffuse en juillet 2017 une vidéo montrant six étrangers enlevés au Mali et au Burkina Faso entre 2011 et 2017, dont Sophie Pétronin. 

Un homme y dit qu' »aucune véritable négociation n’a commencé », tout en faisant état de « discussions toujours actives ». Le président Emmanuel Macron, en visite au Mali, se félicite de la diffusion d’une « trace de vie » de la Française. 

2018 : ses proches découragés

Le 2 mars 2018, l’otage apparaît dans une courte vidéo diffusée par le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », non datée, et qui laisse entendre que son état de santé est précaire. Sa famille est reçue le 3 mars au Quai d’Orsay. 

Le 6 juin, Sophie Pétronin s’adresse à son fils et au président Macron dans une nouvelle vidéo diffusée par le même groupe. Le 13 juillet, Emmanuel Macron assure que les services de l’Etat agissent « sans relâche » pour la retrouver. Le fils de l’otage multiplie les appels à l’aide durant les mois qui suivent. 

Le 6 septembre 2018, Sophie Pétronin appelle le président à tenir ses engagements de protéger les Français, dans une vidéo où apparaît aussi une otage colombienne, Soeur Gloria. Le 19, Emmanuel Macron assure de « la mobilisation pleine et entière des pouvoirs publics », mais prône « la discrétion, qui en ces matières est soeur de l’efficacité ».

La France fait part de sa « profonde préoccupation » après la diffusion le 11 novembre d’une vidéo des ravisseurs annonçant l’état de santé dégradé de l’otage, sans qu’elle apparaisse. Le 11 décembre, le fils de Sophie Pétronin, venu en Mauritanie et au Mali, affirme à l’AFP que les ravisseurs de sa mère lui ont fait une « proposition inespérée » que le gouvernement français a « refusée ». Il précise toutefois le 14 que, selon le Quai d’Orsay, les auteurs de cette proposition « n’étaient pas fiables » et leurs propositions « farfelues ». « Le contact n’a jamais été interrompu avec Sophie Pétronin », assure Emmanuel Macron. 

2019 : l’espoir renait

Le 28 avril 2019, le fils déplore que sa mère soit « sacrifiée » par le refus selon lui des autorités françaises de « discuter » avec ses ravisseurs. Dans un entretien au JDD, il juge « terrifiante  » la perspective « d’une frappe ou d’une intervention militaire » si sa mère était localisée. « Il y a très peu de chances de sauver un otage dans ces conditions ». Pour lui, le ministère français des Affaires étrangères « ne veut pas discuter avec les djihadistes du sort de [sa] mère  ». «  On m’a demandé de m’écarter, et je m’aperçois que c’est parce qu’on a pris la décision à ma place. La décision de sacrifier ma mère », martèle-t-il. 

« Nous ne l’oublions pas », assure le 14 mai le président Macron lors d’un hommage aux Invalides à deux officiers tués au Burkina Faso en libérant des otages. La France dispose d’une preuve de vie « fiable » et récente de Sophie Pétronin, rapportent ses proches le 31 mars après avoir été reçus par les autorités. 

2020 : la libération

Le 7 octobre 2020, la famille laisse entendre qu’après près de quatre ans de détention, le transfert de Sophie Pétronin du nord du Mali vers la liberté est en cours. Des informations circulent en effet au Mali depuis le 4 octobre sur une libération de Soumaïla Cissé, ancien candidat à la présidentielle kidnappé six mois auparavant et possible objet avec Sophie Pétronin d’un échange contre des dizaines de prisonniers djihadistes.  

Mais l’incertitude règne. Les autorités maliennes et françaises observent un silence total. Jusqu’à jeudi. Emmanuel Macron « a appris avec un immense soulagement » la libération de Sophie Pétronin « retenue en otage au Mali depuis près de quatre ans », a indiqué l’Elysée, peu après l’annonce de sa libération par la présidence malienne. 

« Heureux de la savoir libre », le président de la République « remercie tout particulièrement les autorités maliennes pour cette libération » et « les assure de l’entière volonté de la France de soutenir le Mali dans la lutte qu’il mène avec persévérance contre le terrorisme au Sahel », ajoute l’Elysée, sans donner de détail sur les circonstances de cette libération. 

Vers un retour à Gao ?

L’ex-otage a déclaré jeudi son intention de retourner à Gao pour s’assurer que l’organisation d’aide aux enfants qu’elle dirigeait avant d’être enlevée continuait à fonctionner convenablement. Elle s’est dit heureuse d’avoir appris que son assistant avait pu prendre la relève en son absence. « Il faut quand même que j’aille jeter un oeil et les saluer parce que j’ai pris cet engagement. Si vous prenez un engagement, allez au bout de votre engagement, sinon vous aurez perdu votre raison d’être sur cette terre », a-t-elle dit lors d’une une rencontre avec des journalistes à l’ambassade de France à Bamako. Son fils Sébastien Chadaud, arrivé mardi à Bamako et présent à ses côtés, a réfréné son ardeur en disant que cela se ferait « en toute sécurité ». « Attends-toi à ce que je cadre certaines choses, tu n’iras pas où tu veux », a-t-il dit après s’être beaucoup investi en sa faveur. 

Elle a par ailleurs dit n’éprouver « aucune colère ». Dans un entretien distinct avec l’AFP et Radio France Internationale, elle a dit faire « partie de la famille gaoise » (de Gao) et esquissé une vision dédramatisée de ce qu’avait été sa captivité. Le temps lui a paru « un peu » long, « mais j’ai transformé la détention, si on peut dire, en retraite spirituelle ». Elle s’est gardée de parler de ses gardiens comme de « djihadistes ». « Appelez-les comme vous voulez, moi je dirais que ce sont des groupes d’opposition armés au régime », a-t-elle dit. Elle a invoqué des accords passés qui n’auraient pas été tenus et qui provoqueraient les hostilités actuelles. Gouvernement et groupes armés « trouveront le chemin pour la paix, je leur souhaite en tout cas vivement », a-t-elle déclaré. Elle s’est dite en « pleine forme ». 

David Pauget (avec AFP),

Anniversaire des attentats du 11 septembre: Biden et Trump en vedette, mais tenus à la réserve

Se poser en leader et éviter de gâcher ce moment d’unité nationale qu’est l’anniversaire des attentats du 11 septembre 2001: Donald Trump et Joe Biden tenteront l’exercice vendredi en se succédant sur le site du crash d’un des avions détournés par les jihadistes en Pennsylvanie, Etat-clé pour la présidentielle américaine.

Se poser en leader et éviter de gâcher ce moment d’unité nationale qu’est l’anniversaire des attentats du 11 septembre 2001: Donald Trump et Joe Biden tenteront l’exercice vendredi en se succédant sur le site du crash d’un des avions détournés par les jihadistes en Pennsylvanie, Etat-clé pour la présidentielle américaine.

Pour ce 19e anniversaire des attentats les plus sanglants de l’histoire, Joe Biden, qui a récemment accéléré le tempo de sa campagne après des semaines cloîtré dans sa maison du Delaware, enchaînera deux déplacements: il sera le matin à New York, pour l’hommage annnuel aux près de 3.000 victimes des attentats du World Trade Center, puis l’après-midi sur le site de Shanksville, en Pennsylvanie. 

Le candidat démocrate ne devrait prononcer aucun discours au Mémorial de « Ground Zero », à Manhattan: les interventions, enregistrées à l’avance cette année pour cause de pandémie, sont traditionnellement réservées aux proches des victimes.

Il devrait néanmoins crever l’écran pour cette cérémonie généralement diffusée en direct par les grandes chaînes d’information américaines, et ponctuée de minutes de silence – la première à 08H46 (12H46 GMT), correspondant à l’heure à laquelle le premier avion détourné par les jihadistes percuta la première des tours jumelles.

Donald Trump lui ne sera pas à New York, où il a laissé le soin à Mike Pence, son vice-président, de le représenter. 

Mais le président républicain pourrait malgré tout voler la vedette à l’ex-vice-président de Barack Obama: pendant que M. Biden sera à Manhattan, M. Trump le précédera à Shanksville, à 500 km à l’ouest de New York, où s’écrasa un des quatre vols détournés par les militants d’Al-Qaïda. Quarante-quatre personnes – dont quatre jihadistes – furent tuées sur le coup, après que passagers et équipage eurent tenté de reprendre le contrôle de l’appareil.

Aucune chance a priori que les deux adversaires se croisent: M. Trump, accompagné de sa femme Melania, devait repartir avant la fin de la matinée, et M. Biden et sa femme Jill n’arriver que dans l’après-midi.

– « Marquer des points » –

Ces commémorations ne devraient pas donner lieu à des coups d’éclat, souligne Robert Shapiro, professeur de sciences politiques à l’université Columbia: les cérémonies du 11 septembre sont traditionnellement « dépourvues de rhétorique politicienne, dédiées à hommage aux victimes » des attentats.

Mais elles n’en sont pas moins des événements très médiatisés, où « le seul fait d’être présent, de montrer leadership et empathie, permet de marquer des points », dit cet expert. « Donc (les candidats) saisissent l’occasion, tout en mettant temporairement une sourdine aux attaques au vitriol habituelles ».

Le choix par les deux candidats de la Pennsylvanie, où les derniers sondages les donnent au coude-à-coude, illustre d’ailleurs « les calculs évidents » derrière ces événements, selon lui.

Longtemps démocrate, la Pennsylvanie, Etat natal de Joe Biden, avait basculé à une courte majorité pour Donald Trump en 2016, contribuant à la victoire-surprise du magnat new-yorkais sur Hillary Clinton, et les démocrates espèrent prendre leur revanche le 3 novembre.

Mais si ces commémorations marquent habituellement une « trêve », elle pourrait être de très courte durée, comme ce fut le cas en 2016.

Hillary Clinton, candidate démocrate de l’époque qui avait participé à la cérémonie new-yorkaise, avait fait un léger malaise et s’était éclipsée avant la fin. Son médecin avait révélé ensuite qu’elle avait été diagnostiquée deux jours plus tôt avec une pneumonie, ce que l’ex-secrétaire d’Etat avait passé sous silence.

M. Trump avait abondamment exploité cet épisode à son avantage, se moquant de sa rivale, l’imitant même en public en train de trébucher. 

AFP