Sous la Rupture, rien n’enchante Candide Azannaï depuis son départ du Gouvernement en 2017. Interrogé sur les succès de Patrice Talon, notamment dans le domaine des infrastructures, l’ancien ministre de la Défense, a sorti une de ses vieilles formules de dénigrement.
Sous la Rupture, rien n’enchante Candide Azannaï depuis son départ du Gouvernement en 2017. Interrogé sur les succès de Patrice Talon, notamment dans le domaine des infrastructures, l’ancien ministre de la Défense, a sorti une de ses vieilles formules de dénigrement.
« Des mirages » et « Du pipeau », a t-il lancé malgré les nombreuses insistances de notre confrère du journal ‘‘La Dépêche-Afric Info’’.
Lire sa réaction dans laquelle, il clarifie la notion de réformes.
M.A
La Dépêche-Afric Info:… Est-ce que vous ne notez pas des réalisations infrastructurelles, ainsi que quelques progrès au plan des réformes ? Vous n’en notez point?
Candide Azannaï: Écoutez! Sur la question des réformes. Il n’y a pas eu de réformes au Bénin parce que, selon la doctrine pour parler de réforme il y a trois niveaux d’approches préalables, trois choses d’abord. En plus de ces choses, il faut une quatrième, un mécanisme sincère d’évaluation, une évaluation publique, objective et crédible pour ne pas dire indépendante.
La Dépêche-Afric Info : Et quels sont, selon vous, ces préalables ?
Candide Azannaï: Il faut l’état des lieux en invitant d’abord les raisons qui nécessitent un besoin de réformes. Les causes qui nécessitent une réforme entendue ici comme un projet mélioratif de solutions idoines. Ensuite, vous voyez la possibilité, la faisabilité par rapport aux responsabilités d’une part et d’autre part par rapport aux bouleversements susceptibles de résulter de la non prise en compte des droits et avantages acquis ou préexistants.
Puis vient la mise en œuvre qui nécessite la motivation des acteurs qui seront impliqués ainsi que le contexte qui garantit une large adhésion au sein des populations. Toutes ces choses se pensent, se planifient et exigent qu’on les aplanisse en amont. On ne peut pas engager de réformes lorsque ces choses ne sont pas assurées et que le mécanisme de l’évaluation est le recours à la force et à l’utilisation des armes à feu.
Lorsque je veux faire des réformes, je dois savoir qu’il y a ceux qui soutiennent les réformes, ceux qu’on appelle communément chez nous les mouvanciers, et ceux qui sont opposés aux réformes, ceux qui redoutent, ceux qui ne sont pas satisfaits, rassurés, convaincus du bien-fondé des réformes.
Je ne dois pas ignorer ces derniers sous prétexte que je dispose des armes de la République et de certains officiers félons du Commandement des Armées comme soutiens pour imposer mes rêveries absurdes comme réformes de l’Etat. C’est ça la triste réalité qui malheureusement nous est imposée par TALON et que je condamne sans appel.
Lorsqu’on est réformateur on doit veiller à ce que les avantages de ceux qui soutiennent, soit des avantages compatibles avec les valeurs et les principes universels admis préalablement par tous. De la même manière ce qui redoutent, qui sont opposés ne doivent perdre ou être désavantagés qu’en respect des mêmes principes et valeurs universels préalablement admis par tous. Une réforme qui exclut n’est pas une réforme ; une réforme qui tue n’est pas une réforme.
Aucun Président à moins d’être un monarque moyenâgeux ne peut éditer ses rêveries affairistes en agenda public de la République.
Est – ce qu’il y a des gens qui savent vraiment de quoi on parle s’agissant des réformes publiques, des réformes de l’Etat ? Non, je ne pense pas qu’autour de Patrice TALON, quelqu’un en donne l’impression.
Il n’y a pas de réforme sous TALON. Non. Et lorsque certains pensent que certaines infrastructures peuvent solder les entorses, les violations et autres réductions ou suppressions des droits universels …, je pense bien qu’on ne négocie pas les valeurs, on ne peut jamais négocier les valeurs et que la vie en toute circonstance est sacrée et ne devra jamais cesser d’être sacrée et inviolable.
Les valeurs sont transcendantes à tout. Les valeurs et les principes ne sont pas à être mis en troc contre des infrastructures ; la vie non plus. Et quelles infrastructures, si nous voulons vraiment parler d’infrastructures ? Celles auxquelles on tente de faire référence pour chercher à amnésier les dérives orchestrées par le pouvoir dit de la rupture sont réalisées comment ? à quel coup ? dans quelles conditions ? dans quelle omerta totale ? C’est des réformes qui méritent qu’on bradent la Démocratie, qu’on ruine l’Etat de droit , …, qu’on exile, qu’on embastille et emprisonne des citoyens pour leurs opinions ?
Allez ! Aujourd’hui qui peux parler de l’endettement du Bénin ? Dans quelles conditions les crédits, les emprunts, se font? Quel est le rôle du parlement alors qu’on a exclu complètement ce parlement d’ailleurs factice de l’autorisation préalable de l’endettement au nom du peuple ? On l’a exclu même de donner un accord en amont sur ces matières qui pourtant engagent les contribuables actuels et les générations à venir. Du pipeau !
Non, non, non ce qui se passe chaque jour est une dépossession de chaque béninois de ses droits sur la gestion et sur l’avenir du pays… On a vu les pratiques laxistes du genre dans certains pays, surtout par le passé dans certaines régions comme l’Amérique du Sud. Le résultat pour ces pays a été cruel pour leurs populations, pour leurs économies, pour leurs emprises politiques et pour leurs marges de manœuvre sur l’action publique plus tard.
Avec le pouvoir dit de la rupture, ouvrez les yeux, nous sommes dans un système d’inaptocratie. Ce sont pour la plupart des gens incapables et j’insiste que vous vous méfiez des mirages qu’ils répandent pour vous impressionner par des artifices visant à endormir les naïfs au sein des populations en attendant le réveil qui sera à coup sûr d’une cruauté décevante. Nous ne sommes qu’au début.
Extrait de l’interview au journal ‘‘La Dépêche-Afric Info’’