Angela Kpeidja toujours la tête haute répond à ses détracteurs, « Hostiles que vous êtes aux changements, osez faire moins de bruit »

Loin d’être abattue par les critiques, Angela Kpeidja garde la tête haute. La journaliste compte bien aller au bout de son combat contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel, le viol, …. Ce mercredi 19 mai, elle a lancé un appel à ses détracteurs. « Hostiles que vous êtes aux changements, osez faire moins de bruit »…

Loin d’être abattue par les critiques, Angela Kpeidja garde la tête haute. La journaliste compte bien aller au bout de son combat contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel, le viol, …. Ce mercredi 19 mai, elle a lancé un appel à ses détracteurs. « Hostiles que vous êtes aux changements, osez faire moins de bruit »…Lire son développement !!!

Angela kpeidja
La journaliste Angela Kpéidja

𝐿𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑟𝑒́𝑣𝑜𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 !

Mon histoire n’est pas particulière. Elle n’est pas non plus la pire. Mais je n’ai jamais compris pourquoi nous devrions enfermer les victimes dans un silence aussi strident.

Il suffit de questionner honnêtement l’arbre généalogique de quelques familles béninoises et africaines. Vous vous rendrez compte des drames, les uns plus perfides que les autres, qui s’y jouent. De nombreuses femmes et filles vivent ces horreurs dans le secret de leur chambre, dans le mystère de la nuit.

Il y a aussi ces cris que certaines parmi elles auraient voulu pousser mais qui s’étranglent dans leur gorge. Tout ceci parce que ces victimes sont sous l’emprise de la peur. Soit de la réaction des parents. Soit des railleries des proches ou de vos commentaires dégoûtants.

Imaginez un tonton qui tapote les fesses ou touche la poitrine d’une fillette qui va lui ouvrir le portail ! Doit-on la blâmer parce qu’elle rompt le silence ? Et cette femme qui subit jour et nuit le diktat sexuel de son beau-père? Faut-il qu’elle ait peur de vos commentaires les plus perfides pour se laisser consumer ?

Interrogez-vous maintenant sur la qualité de vie des victimes réduites au silence par votre faute. Faites juste l’exercice de vous détacher de ma personne en imaginant votre sœur, votre femme ou votre fille aux prises de ces violences sexuelles.

Généralement, les victimes deviennent consciemment ou intentionnellement des femmes introverties, soumises, superficielles qui se meurent. Elles ne vivent que pour cacher la honte de ce qui leur arrive par la faute d’un tiers.

Terrée dans cette sorte de réclusion sociale, leur santé de reproduction prend parfois le large. Quand elles arrivent à donner naissance à des enfants, le modèle se réplique dans le silence glacial de tous. Même l’époux en souffre sans jamais oser lever le tabou au nom de la pudeur, au nom de la honte.

Quant à nos filles, elles sont nombreuses à multiplier les échecs scolaires, universitaires sans explication apparente. Enfermées dans le silence, certaines se braquent contre le sexe opposé sans issue de vous donner le bonheur d’être grand-père, grand-mère. A moins d’une hypothétique adoption. Et la liste des dommages n’est pas exhaustive.

Alors, pourquoi ne pas briser un tabou qui écrase et broie ? Pourtant il y a un adage béninois qui reconnaît qu’on ne porte pas la main sur un individu pour lui interdire ensuite de pleurer.

Hostiles que vous êtes aux changements, osez faire moins de bruit. Vous vous entendrez alors mieux. Et les vies, rêves et carrières brisés autour de vous seront plus audibles.

Personnellement je suis plus que consciente de ce maquillage répugnant que vous arborez.

#naiepaspeur #Angelakpeidja

L’activiste ‘‘Aledjo Maora’’ critique sévèrement Angela Kpeidja après son dernier aveu, « tu es une victime consentante qui prend du plaisir là où se trouve ton intérêt »

L’activiste ‘‘Aledjo Maora’’ tacle Angela Kpeidja. A travers un post, elle dénonce la dernière publication de la journaliste où elle évoquait sa triste enfance, marquée notamment par plusieurs viols. Pour ‘‘Aledjo Maora’’, Angela Kpeidja est « une victime consentante qui prend du plaisir là où se …

L’activiste ‘‘Aledjo Maora’’  tacle Angela Kpeidja. A travers un post, elle dénonce la dernière  publication de la journaliste où elle évoquait sa triste enfance, marquée notamment par plusieurs viols. Pour ‘‘Aledjo Maora’’, Angela Kpeidja est «  une victime consentante qui prend du plaisir là où se trouve ton intérêt ». Lire son développement !!!

L’activiste  ‘‘Aledjo Maora’’  tacle    Angela  Kpéidja
L’activiste ‘‘Aledjo Maora’’ tacle Angela Kpéidja

Avez vous lu les confessions de celle qui a le syndrome de Mai?🤔🤔

Il y a toujours un esprit qui l’oblige en cette période à nous pondre une histoire qui se retourne toujours contre elle.

Dagbéa?

Y a t-il quelqu’un pour expliquer à notre #AngelaPKEIDJA que la lutte contre le harcèlement et le viol ne peut être menée que par des personnes vraies qui en ont l’étoffe ; pas une personne qui se revêtit de l’étoffe?

Tantine, j’ai lu ton texte et je me suis demandée si toi même tu l’as bien relu..😳

En effet, ce texte expose deux problèmes : celui de l’éducation et celui de la physio- psychologie.

À 7 ans, tes parents te laissent seule avec un répétiteur (inconnu je suppose), qui te met sur ses genoux pour se masturber pendant longtemps sans que tu ne t’en plaignes. Wouu

Il aurait fallu que ta maman vous surprenne pour mettre fin à ces jeux malsains.

Malgré tes expériences déplorables, tu t’es maintenue dans la provocation sans retenue dans le moulage et l’exposition de ton corps pas de manière catholique alors que tu ne sembles pas te sentir psychologiquement forte pour résister et rejeter les propositions d’accouplement. C’est ce qui ressort de tes écrits.

Tu es allée rendre visite à ton cousin sur un campus qui t’a violé du fait de ta tenue provocatrice selon tes dires. Tu n’as pas hurlé pour te débattre et appeler au secours. Tu as été consentante et es ressortie la tête haute sans que ne s’en suive une réunion de famille pour recadrer le cousin indélicat .hein??

Plus loin, tu qualifies certains dragueurs de meilleurs profils et des harceleurs de subtils.

Qu’est-ce qui les caractérise selon ta propre définition ?

Deviens tu facilement une proie pour ces derniers ?

Tes collègues te décrivent comme celle qui fait des ascensions par passage de canapés.

Tes supérieurs que tu dénonces te violaient ils dans les bureaux ou dans des hôtels ?

Une fois que le « crime » est accompli, pourquoi ne pas allez te plaindre à la police ?

Tu préfères revenir au sein de ce cadre croiser et recroiser ton violeur et continuer à faire comme si de rien n’était jusqu’au prochain patron qui te permettra de te faire gravir un nouvel échelon.

Après le cinéma de l’année dernière, tu es venue pleurer ici avec des séquences de ta vie pour susciter notre compassion en vain.

Et te voilà encore avec une nouvelle séquence digne d’un film pornographique d’amateurs.

Es tu en train de nous expliquer que ce n’est pas ta faute mais celle de ceux qui t’ont fait prendre goût au sexe dès tes 7ans?

Hayii🤔🤔

Prends nous au sérieux stp.

À travers ta description, on découvre aisément que tu es une victime consentante qui prend du plaisir là où se trouve ton intérêt.

En temps normal quand on lit ou écoute une femme qui est victime de viol et de harcèlements sexuels, on a spontanément un sentiment de rage, de dégoût, de mépris contre le violeur, mais c’est bizarre. Ton histoire m’excite moi. Mdrr

Pourtant suis pas vicieuse comme mon ex.🤣🤣🤣

Ma chérie,tu as une seule option passée celle de l’éducation parentale: allez te faire soigner cette pathologie qui te laisse faible et consentante devant un intérêt personnel.

Tu ne te laisses pas à n’importe qui ; seulement à ceux qui ont les moyens de faire prospérer tes ambitions académiques et professionnelles.

Dada, Facebook n’est pas ta solution. Ici tu nous donnes l’occasion de te détruire psychologiquement. Tu as besoin d’un psychologue et d’un éducateur civique. 😢😢😢😢

Je suis farouchement contre le viol et le harcèlement peu importe la victime. 😡

Si tu tiens a mener cette lutte, vas y ! Nous sommes avec toi. J’aime les femmes qui défendent une cause noble.

Mais arrêtes cette mise en scène. Tu es une grande dame, une intellectuelle, une maman aujourd’hui❤.

Tu n’es pas violée, tu aimes raconter qu’on t’a violé pour attirer la compassion et entrer dans un rôle que ne peut jouer une personne authentique.

Les copines qui détectent vite la jalousie en toute situation, ça y est!!

Solidarité féminine oui mais comme le dit mon voisin :  » un peu de quand même « 🚶‍♀️🚶‍♀️🚶‍♀️🚶‍♀️🚶‍♀️

#ALEDJOMAORA

#BABADOUDOU

Bénin: Angela Kpéidja victime de viol à l’âge de 5 ans: Lire l’émouvant témoignage de la journaliste

Angela Kpéidja fait face à plusieurs critiques depuis qu’elle a eu l’audace de dénoncer l’harcèlement sexuel en milieu professionnel. Ses détracteurs  l’accusent de tout et de rien, critiquant au passage son style vestimentaire. Répondant à ces derniers, la journaliste en profite pour faire une confidence sur sa vie. Elle a été victime de viol à l’âge de 5 ans. ..

Angela Kpéidja fait face à plusieurs critiques depuis qu’elle a eu l’audace de dénoncer l’harcèlement sexuel en milieu professionnel. Ses détracteurs  l’accusent de tout et de rien, critiquant au passage son style vestimentaire. Répondant à ces derniers, la journaliste en profite pour faire une confidence sur sa vie. Elle a été victime de viol à l’âge de 5 ans. Lire son émouvant témoignage

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𝓙𝓮 𝓷’𝓮𝓷 𝓼𝓾𝓲𝓼 𝓹𝓸𝓾𝓻 𝓻𝓲𝓮𝓷…

Ils disent que j’ai eu ce que je méritais. Pour eux, je suis moi-même coupable des viols et harcèlements que j’ai subis. En cause mon habillement.

Pourtant, lorsqu’à 5 ans, j’étais victime pour la première fois d’un viol de la part de mon oncle, je n’avais pas encore conscience de mon corps ni même des vêtements que ma mère me portait.

Lorsque mon répétiteur me mettait sur ses cuisses pour se masturber tout en m’enseignant le syllabaire, je n’avais que 7 ans. C’était mon maître, c’est donc tout naturellement qu’il me soumettait. Cet après-midi là, ma surprise a été grande quand maman s’est inquiétée de notre posture. Plus jamais je n’ai revu ce maître.

A 17 ans, mon Bac en poche, j’avoue que j’avais déjà conscience de mon corps. J’étais habillée dans une robe en soie, fleurie, lorsque je suis allée à l’anniversaire de mon cousin sur le campus d’Abomey-Calavi. C’est mon grand-frère, mais il n’a pas hésité à me prendre mon innocence dans une grande violence. Cette belle robe dont je m’étais parée, a pris finalement de mon sang.

Bénin : Angela Kpéidja victime de viol à l’âge de 5 ans : Lire son émouvant témoignage
La journaliste Angela Kpéidja

Des années après, le père de mes enfants m’a aperçue de dos, au Champ de foire de Cotonou. Selon ses aveux, c’est ma démarche rythmée qui l’aurait attiré. J’avais ce jour là une robe longue trapèze fendue à gauche et à droite. Elle était à la mode à l’époque.

En 1998, lorsque j’ai fait mes premiers pas dans les médias, j’étais déjà mariée et mère. La rubrique que j’animais m’imposait de m’habiller dans les couleurs de la communauté africaine que je me devais de faire découvrir aux téléspectateurs. Des grands boubous sénégalais aux saris de l’Inde, mes vêtements n’avaient rien d’indécent. Pourtant, j’étais déjà harcelée et quelques téléspectateurs se déplaçaient jusqu’à mon lieu de service pour me conter fleurette.

Sur Week-end Matin, j’ai choisi de vendre la « Béninoise ». Tin Mag, Welia et Lolo Andoche ont joyeusement rivalisé d’ingéniosité pour m’habiller. Welia particulièrement est un Guinéen et il aimait bien les manches longues. C’est à cette époque que j’ai connu les meilleurs profils de dragueurs ainsi que les plus subtiles harceleurs.

Aujourd’hui, sur mes émissions, j’allie invariablement le prêt-à-porter africain et ces marques qui nous viennent d’ailleurs. Robes, pantalons, jupes… Je porte de tout. Et c’est bien actuellement que j’ai les dragueurs et les harceleurs de tous bords.

Je vous dois un autre aveu. Côté vêtement, j’aime être coquette et chic. J’ai aussi des rondeurs que les vêtements n’arrivent malheureusement pas à cacher.

Ces rondeurs, à vrai dire, je ne sais à quel moment, j’ai pu les demander au créateur. Dans ma famille, je puis vous le confesser, j’en ai plus que toutes mes trois autres sœurs.

Dans les zones rurales et couvents, j’ai pu observer que les femmes et les jeunes filles, bien souvent, ne couvrent pas leur poitrine. Sont-elles autant harcelées ou violées ? Je n’en sais rien.

C’est quand même éprouvant de devoir se remettre en question. C’est tout aussi suicidaire d’être culpabilisé alors qu’on vient d’être dépossédé de ce qu’on a de plus intime.

Vous conviendrez avec moi, que personne ne se fait voler mais qu’on vous vole.

Harcèlement sexuel en milieu professionnel: « Un an après, je reste sur ma soif de justice », confie la journaliste Angela Kpeidja

Il y a environ un an, Angéla Kpéidja, journaliste à l’ORTB avait osé dénoncer des cas de harcèlement sexuel  et moral en milieu professionnel. Un après, elle fait le bilan de sa dénonciation et confie qu’elle reste sur sa « soif de justice », même si….

Il y a environ un an, Angéla Kpéidja, journaliste à l’ORTB s’insurgeait contre le harcèlement sexuel  et moral en milieu professionnel. Un an après, elle fait le bilan de sa dénonciation et confie qu’elle reste sur sa « soif de justice », même si….

« À cœur ouvert !

Tout au long et au delà du mois de mai 2020, j’avais été accablée sur les réseaux sociaux et dans ma vie quotidienne pour avoir osé défier la peur de mourir professionnellement.

Alors que j’avais seulement peur pour ma carrière , c’est le regard de toute la société que j’ai finalement affronté et ma vie a complètement basculé.

Pour beaucoup de personnes, ma nomination était une promotion. D’ailleurs, pour les uns et les autres, elle justifiait mes déballages sur mon compte Facebook. Puisque quelques semaines plus tôt je n’étais plus cheffe desk santé environnement.

Des voix se sont élevées pour m’interdire de prendre le poste. D’autres au contraire m’ont encouragée. Mais dans ce couloir, j’étais seule face à mon destin et torturée de toutes parts.

J’ai pleuré, je me suis affamée, j’ai envisagé fuir…

En face j’avais aussi toutes ces femmes et filles qui discrètement me disaient « Angela, je te soutiens, il faut aller loin, c’est à cause de ce phénomène que je suis à la maison, je ne travaille pas, je fais du commerce… ».

Ces témoignages poignants m’avaient davantage enragée par rapport à la condition féminine. Il était alors question pour moi de prouver d’une part que nous femmes étions toutes aussi capables que les hommes de courage et de compétence. D’autre part, j’avais envie de gagner un procès que je voulais historique dans le domaine du harcèlement sexuel dans mon pays. Je rêvais de donner espoir aux nombreuses victimes culpabilisées.

J’ai donc accepté le poste de chef Web, tout à fait décidée en dehors des sanctions administratives à saisir les juridictions pour laver mon honneur.

A l’épreuve du parcours juridique, mes premiers soutiens sont restés les hommes. Les témoignages des femmes de mon milieu professionnel qui auraient dû me porter, ne sont jamais venus. Les témoins de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, se sont murés dans le silence. Sans oublier les audios et vidéos qui m’ont condamnée avec la dernière rigueur.

J’y ai laissé des billets de banque, de l’énergie, des larmes, des amis… Le pire, c’est la guerre que les autres femmes ont décidé de me livrer et me livrent encore. Elles disent que je ne suis pas légitime pour porter la cause. Malgré tout, j’ai vu dans ces événements un appel. Car quand je me répandais sur mon mur facebook, je n’avais pas conscience de la bombe que je posais.

Un an après, je reste sur ma soif de justice. Cependant, je suis plus aguerrie à montrer le chemin à d’autres victimes.

Consciente qu’une seule hirondelle ne fait pas le printemps, je nous appelle à nous donner la main. Personnellement, j’ai pris le pari d’un monde moins hostile à l’éclosion de l’intelligence et des talents de nos filles.

J’ose vous avouer que me découvrir féministe a été un choc. Car pour moi, le tigre ne proclame pas sa tigritude…

Mais il y a tellement d’inégalités et surtout de manque de solidarité féminine !!! »

#naiepaspeur #AngelaKpeidja

 

Angéla Kpédja toujours déterminée contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel : « Je n’aurai pas de répit tant que ces bourreaux continueront leur sale besogne »

Angéla Kpédja reste déterminée dans son combat contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel.

Angéla Kpédja reste déterminée dans son combat  contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel.  Dans un entretien accordé à nos confrères de Matin Libre,  dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes célébrée ce mercredi 25 novembre 2020, la journaliste de l’ORTB  et présidente de l’Ong “N’aie pas peur” a martelé qu’elle n’aura  « pas de répit tant que ces bourreaux continueront leur sale besogne ». Entretien !!!

Angéla Kpédja toujours déterminée contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel : « Je n’aurai pas de répit tant que ces bourreaux continueront leur sale besogne »

En ce jour où on célèbre la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, quel regard portez-vous sur la vie de la femme béninoise ?

J’ai mal quand je visite la vie de la femme béninoise. Elle est faite de préjugés et de stéréotypes sexistes. Et surtout en milieu du travail, les statistiques rapportées par les organisations de défense des droits de la femme font froid dans le dos. Plus de la moitié des femmes travailleuses ont déjà subi le harcèlement sexuel. À cette époque où toutes les filles doivent être inscrites à l’école et que tous les textes et lois du Bénin prônent l’égalité des sexes, tout ceci est inacceptable et inconcevable. Le plus dur pour moi a été de me rendre compte que l’un des freins à l’élimination  des violences faites aux femmes est le manque de solidarité entre les femmes elles-mêmes. Nous devrions nous donner la main, comme les amazones de Danxomey, pour écrire autrement nos vies.

Justement, quel est l’impact des violences conjugales sur la santé des femmes ?

Les conséquences des violences sur la santé des femmes sont énormes. Une violence qui me choque à chaque fois, c’est celle du milieu médical avec pour cible la parturiente. Elle doit payer avant n’importe quel acte peu importe les douleurs, la souffrance du travail d’accouchement.

Mais parlons des conséquences des violences conjugales. C’est déjà sur la santé mentale de la victime (anxiété, insomnie, cauchemar, dépression…), les troubles psychosomatiques, les maladies chroniques comme le diabète, l’hypertension artérielle et même l’infertilité sont au bout. Sur le plan physique, ce sont des coups et blessures avec des cicatrices indélébiles et même des séquelles invalidantes. Le pire, ce sont les décès pour violences. Les enfants sont les victimes secondaires car une enfance émaillée de violences engendre un adulte psychologiquement atteint avec la possibilité de reproduire les mêmes violences sur une tierce personne.

Mais avez-vous l’impression que les sensibilisations portent leur fruit?

Les sensibilisations valent ce qu’elles valent. Je n’ai vraiment pas l’impression qu’elles portent leur fruit tout simplement parce que la sociologie béninoise enferme la femme dans le mutisme malgré le cadre juridique qui la protège suffisamment. Tant que des procès pour punir ces bourreaux, ne vont pas se multiplier pour reconnaître les victimes en tant que telles, on ne bougera pas. Demandez aux hommes de droit, les avocats et autres magistrats, combien de procès de violences faites aux femmes vont jusqu’au bout pour rendre justice à la femme. Vous vous rendrez compte que nous sommes très loin de l’élimination des violences faites aux femmes. Très peu de femmes vont jusqu’au bout, à cause du regard de la société elle-même, des pesanteurs socioculturelles et même financières. Figurez-vous qu’il y a des associations de défense des droits de la femme qui exigent des honoraires pour enclencher la procédure judiciaire dans notre pays!

Il est prévu pour cette édition, 16 jours d’activisme à partir du 25 novembre. Ces actions peuvent-elles servir à quelque chose?

Ces actions participeront à mettre les projecteurs sur ces violences pour alerter les décideurs sur l’ampleur de celles-ci d’une part et d’autre part  elles apporteront aux femmes des éléments pour identifier et apprécier ces horreurs.

Quelle place occupent les hommes dans cette sensibilisation?

Ah, les hommes ! J’ai toujours été sidérée de constater qu’ils viennent tous d’une femme et qu’en plus ils ont tous  une ou des épouses et des sœurs sans pour autant faire preuve d’empathie à l’égard du sexe féminin. Un homme qui respecte sa mère, qui l’aime, ne devrait pas générer autant de violences à l’égard d’une femme fut-elle une épouse inintelligente, une employée. Mais à vrai dire, nous n’y arriverons jamais sans eux. Donc à votre question, je répondrai que leur rôle est primordial. Déjà au niveau familial, ils doivent être un bon repère pour la progéniture.

Que fait votre ONG à l’endroit des hommes et des femmes en vue d’une prise de conscience collective ?

Bien que “N’aie pas peur” ait choisi de participer à la lutte contre les violences faites aux femmes en général, le mot d’ordre de l’ONG est tolérance zéro au harcèlement sexuel en milieu professionnel. Nous voulons être un centre d’écoute, de soutien psychologique et juridique pour les victimes. À cet effet, nous avons des plateformes Twitter et Facebook pour vulgariser la loi portant protection et répression du harcèlement sexuel en milieu professionnel. Des psychologues et avocats répondent à nos questions pour la prévention et la riposte contre le harcèlement sexuel. Ensuite, nous avons un numéro WhatsApp pour encourager les victimes à témoigner, à se confier à nous pour que nous puissions les aider à déclencher la procédure de riposte contre le fléau. Et c’est encore le lieu de faire comprendre aux uns et aux autres que chaque minute de silence sur ces horreurs en milieu de travail est un gain pour les harceleurs et des victimes de plus. Il faut faire tomber les murs qui nous empêchent d’éclore librement nos talents pour prendre le chemin de la liberté dans nos choix.

Beaucoup vous considèrent aujourd’hui comme une figure historique de la lutte contre toutes formes de violences à l’égard des femmes. Quel message avez-vous à passer à ces dernières ainsi qu’aux autorités politiques ?

Je tiens réellement debout contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel. Je n’aurai pas de répit tant que ces bourreaux continueront leur sale besogne. Je voudrais ainsi remercier tous ceux qui croient en moi et me portent. Mais au-delà de ma personne, c’est une cause commune. Peu importent les jugements que les uns et les autres peuvent porter sur ma personne, donnons-nous la main pour un nouveau mode de recrutement et d’épanouissement pour nos filles, nos sœurs et nos femmes au travail.

C’est au président de la République que je voudrais enfin dire ceci: “il y a beaucoup de Angela dans l’ombre dans nos entreprises et administrations”. J’admire son courage et sa détermination à inscrire notre pays dans le concert des grandes nations. Un seul mot, une seule décision et nous serons libérées pour nous battre à ses côtés telles des amazones.

Propos recueillis par Mike MAHOUNA/Matin Libre