Canada: Deux nouvelles églises incendiées depuis la découverte de milliers de tombes anonymes

Les deux bâtiments religieux ont été incendiés à une heure d’intervalle samedi à l’aube. Dans cette région autochtone de l’ouest du Canada, un millier de tombes anonymes ont été retrouvées sur les sites d’ex-écoles catholiques. Une enquête est en cours.

Les deux bâtiments religieux ont été incendiés à une heure d’intervalle samedi à l’aube. Dans cette région autochtone de l’ouest du Canada, un millier de tombes anonymes ont été retrouvées sur les sites d’ex-écoles catholiques. Une enquête est en cours.

Veillée à Saskatchewan au Canada, le 26 juin 2021, après la découverte de tombes anonymes sur le terrain d’un pensionnat catholique.
© GEOFF ROBINS / AFP Veillée à Saskatchewan au Canada, le 26 juin 2021, après la découverte de tombes anonymes sur le terrain d’un pensionnat catholique.

Deux nouvelles églises ont été incendiées dans l’ouest du Canada, apprend-on ce dimanche. En tout, quatre églises ont été détruites par les flammes, depuis la découverte d’un millier de tombes anonymes près d’anciens pensionnats autochtones gérés par l’Église catholique en Colombie-Britannique. Une enquête a été ouverte.

Samedi à l’aube, l’église St. Ann et l’église Chopaka, toutes deux situées sur des bandes de territoires autochtones en Colombie-Britannique, ont été incendiées à moins d’une heure d’intervalle, a indiqué la police fédérale.

Des incendies « suspects »

« Les deux églises ont été détruites », a précisé le sergent Jason Bayda de la police montée canadienne dans un communiqué.

Ces incendies surviennent deux jours après l’annonce de la découverte de plus de 750 tombes anonymes sur le site d’un ancien pensionnat géré par l’Église catholique à Marieval (ouest).

Le mois dernier, l’identification des restes de 215 enfants près d’un autre établissement du même type avait déjà meurtri et indigné le pays, illustrant le calvaire subi pendant des décennies par des enfants autochtones dans des établissements scolaires gérés par l’Eglise catholique.

Les autorités considèrent que les incendies de samedi sont « suspects et cherchent à vérifier s’ils ont un lien avec les incendies d’églises survenus le 21 juin à Penticton et Oliver », a indiqué le Sergent Bayda.

Mauvais traitements et abus sexuels

Les enquêtes sur les incendies de juin sont toujours en cours. Les découvertes des tombes ont ravivé le traumatisme vécu par quelque 150 000 enfants amérindiens, métis et inuits, coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture et enrôlés de force jusque dans les années 1990 dans 139 de ces pensionnats à travers le pays.

Nombre d’entre eux ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels, et plus de 4 000 y ont trouvé la mort, selon une commission d’enquête qui avait conclu à un véritable « génocide culturel » de la part du Canada.

Vendredi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a présenté les excuses de son pays, appelé le pape à en faire de même et n’a pas écarté l’hypothèse d’une enquête pénale.

Lors d’un point presse, il est longuement revenu sur les « terribles erreurs » du Canada, qui a mené pendant plusieurs siècles une politique controversée d’assimilation forcée des premières nations.

AFP

Les défis mondiaux au sommet du G7: Trudeau rencontre Macron, Draghi et Merkel

La politique étrangère et la façon de s’attaquer à certains défis mondiaux seront au coeur des discussions des leaders rassemblés au sommet du G7 en Cornouailles, en Angleterre, samedi, mais ils aborderont ces questions en huis clos.

La politique étrangère et la façon de s’attaquer à certains défis mondiaux seront au coeur des discussions des leaders rassemblés au sommet du G7 en Cornouailles, en Angleterre, samedi, mais ils aborderont ces questions en huis clos.

Comment négocier avec la Chine, plus agressive, est un défi auquel font face certains pays, dont le Canada, qui a des liens économiques étroits avec Pékin.

Le premier ministre Justin Trudeau fait face à la pression des conservateurs à Ottawa qui réclament que le Canada soit plus ferme dans ses relations avec la Chine, où deux Canadiens sont détenus depuis l’arrestation de la directrice financière du géant des télécommunications Huawei, en 2018, à la demande des États-Unis qui cherchaient à obtenir l’extradition de Meng Wanzhou pour faire face à des accusations de fraude. M. Trudeau a toujours soutenu que son gouvernement libéral travaillait fort pour faire libérer les Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor.

Le président américain Joe Biden demanderait à ses homologues du G7 de dénoncer le recours au travail forcé des minorités ethniques,  notamment les Ouïghours musulmans, par les autorités chinoises.

Deux fonctionnaires de haut rang, parlant sous le couvert de l’anonymat, ont indiqué que le président souhaiterait que cette dénonciation figure au communiqué final approuvé par tous les leaders du G7.

On ignore ce que M. Trudeau dira de la Chine à ses alliés.

La frontière canado-américaine

Le Canada est également sous pression pour rouvrir la frontière terrestre avec les États-Unis au moment où les campagnes de vaccination se poursuivent à grand rythme.

S’exprimant sous couvert de l’anonymat, un responsable fédéral a mentionné que MM. Trudeau et Biden avaient discuté de la frontière lorsqu’ils se sont rencontrés en marge d’une autre réunion avec les dirigeants du G7.

Les deux chefs d’État ont évoqué la possibilité de faire «graduellement» et «prudemment» des modifications en lien avec la fermeture de la frontière, selon le responsable.

La frontière canado-américaine est fermée aux voyages non essentiels depuis plus d’un an après qu’un accord a été conclu entre les deux pays dans l’espoir d’empêcher la propagation de la COVID-19.

Trudeau et Biden ont également parlé de la Chine et du travail en cours pour faire libérer Michael Kovrig et Michael Spavor, ajoute le responsable.

Le premier ministre canadien a un horaire chargé samedi. Il a aussi des rencontres bilatérales avec les leaders de la France, de l’Italie et de l’Allemagne.

«Nous sommes alignés sur les grands enjeux que ce soit la lutte contre la COVID, sur l’économie, sur l’environnement et le climat, mais aussi la protection de notre belle langue française, ainsi que le travail basé sur l’égalité des genres», a déclaré M. Trudeau samedi devant les caméras alors qu’il était assis à côté du président français Emmanuel Macron.  

«On va continuer d’en parler et de travailler ensemble et d’avoir un impact très positif ici au G7 et dans le monde», a-t-il ajouté.

Selon la déclaration commune publiée par le cabinet du premier ministre, les deux leaders se sont engagés à «lutter contre la pandémie en renforçant la concertation multilatérale et la solidarité avec les pays en développement, notamment grâce au don de doses de vaccins par le biais de la facilité Covax».

MM. Trudeau et Macron ont aussi demandé à leurs ministres de poursuivre la préparation de la première réunion d’un Conseil des ministres France-Canada qui se tiendra avant la fin de l’année 2021.

M. Trudeau rencontrera plus tard dans la journée son homologue italien Mario Draghi et la chancelière allemande Angela Merkel.

Il participera aussi à des séances de travail portant sur la santé et la politique étrangère baptisées «Rebâtir de manière résiliente».

L’accélération de la campagne de vaccination mondiale pour vaincre la COVID-19 est aussi un élément majeur à l’ordre du jour du Sommet des leaders du G7.

Le premier ministre s’est entretenu la veille avec l’hôte de l’évènement, Boris Johnson.

Stephanie Taylor, La Presse Canadienne

Attaque à la camionnette-bélier de London : Trudeau dénonce une « attaque terroriste motivée par la haine »

Une « attaque terroriste motivée par la haine survenue au cœur de l’une de nos communautés » : le premier ministre canadien a vivement dénoncé aux Communes l’attaque à la camionnette-bélier de London, survenue dimanche, au cours de laquelle l’assaillant a fauché quatre membres d’une même famille musulmane avec son véhicule.

Une « attaque terroriste motivée par la haine survenue au cœur de l’une de nos communautés » : le premier ministre canadien a vivement dénoncé aux Communes l’attaque à la camionnette-bélier de London, survenue dimanche, au cours de laquelle l’assaillant a fauché quatre membres d’une même famille musulmane avec son véhicule.

Pour le premier ministre, les Canadiens doivent « rejeter le racisme et la terreur ».© Sean Kilpatrick/La Presse canadienne Pour le premier ministre, les Canadiens doivent « rejeter le racisme et la terreur ».

Justin Trudeau a affirmé que cet acte islamophobe n’est pas un cas isolé».

Il a en effet rappelé que la communauté musulmane a été la cible d’une série d’agressions et d’attaques, parfois meurtrières, au cours des dernières années, notamment l’attaque de la mosquée de Québec en 2017.

Le premier ministre a aussi appelé les Canadiens à rejeter le racisme et la terreur».

Au cours d’un point de presse tenu immédiatement après son allocution en Chambre, mardi, M. Trudeau a rappelé que son gouvernement luttait déjà contre l’extrémisme et la haine, notamment en ayant placé le groupe d’extrême droite Proud Boys sur la liste des organisations terroristes.

Nous allons continuer d’agir pour combattre la violence sous toutes ses formes», a-t-il martelé.

Le premier ministre a aussi indiqué avoir constaté une montée très forte de l’intolérance, du racisme et de la discrimination».

Toujours selon le chef du gouvernement, il y a une liberté d’expression, mais pas de liberté de haïr».

Les Communes solidaires

Plus tôt, en avant-midi, les chefs des partis d’opposition ont eux aussi prononcé des allocutions pour appeler à la solidarité et à la lutte contre les groupes d’extrême droite dont l’idéologie encourage à commettre des actes haineux.

Les services de police ont mis en garde contre une hausse importante du nombre de crimes haineux, de l’extrémisme violent, de l’islamophobie et d’autres signes d’intolérance», a ainsi souligné le chef conservateur Erin O’Toole.

Ce dernier a d’ailleurs soutenu que l’enfant de neuf ans qui a survécu à l’attaque de dimanche a droit à un Canada où il peut aller à la mosquée et ne pas craindre pour sa sécurité».Le chef conservateur s'est lui aussi exprimé aux Communes à propos de l'attaque de London.© Sean Kilpatrick/La Presse canadienne Le chef conservateur s’est lui aussi exprimé aux Communes à propos de l’attaque de London.

De son côté, le chef bloquiste Yves-François Blanchet a déclaré que la tragédie de London nous forçait à réfléchir sur la façon d’en finir avec la violence, en finir avec la peur de l’autre et celle de la différence».

Mais ce n’est pas le temps de parler de solutions. C’est le temps de commémorer. […] Je ne peux pas imaginer la douleur de cet enfant [qui a survécu], la douleur qui l’attend. Il aura besoin de beaucoup d’amour.»

Et peut-être que l’amour est la seule bonne réponse à la haine», a ajouté M. Blanchet.

Quant au chef néo-démocrate Jagmeet Singh, celui-ci a appelé la population à prendre en compte la réalité : Certaines personnes ont dit que ce n’était pas leur Canada. […] Mais la réalité, c’est que c’est notre Canada. Notre Canada est un endroit où 215 enfants ont été trouvés morts dans des tombes non identifiées», a-t-il déclaré, évoquant la récente découverte des dépouilles de jeunes Autochtones sur le site d’un ancien pensionnat, en Colombie-Britannique.

Notre Canada est un endroit où vous ne pouvez pas marcher sur la rue si vous portez le hijab, parce que vous serez tué», a-t-il poursuivi.

Radio Canada

Canada : le pape François exprime sa « douleur » après la découverte des restes de 215 enfants enfouis sur le site d’un ancien pensionnat dirigé par l’Église catholique

Après la découverte des restes de 215 enfants enfouis sur le site d’un ancien pensionnat dirigé par l’Église catholique, et créé pour assimiler les peuples autochtones à la société dominante, le pape François a exprimé sa « douleur », dimanche, sans pour autant s’excuser malgré les multiples appels allant en ce sens.

Après la découverte des restes de 215 enfants enfouis sur le site d’un ancien pensionnat dirigé par l’Église catholique, et créé pour assimiler les peuples autochtones à la société dominante, le pape François a exprimé sa « douleur », dimanche, sans pour autant s’excuser malgré les multiples appels allant en ce sens.

Le pape François a exprimé sa « douleur », dimanche 6 juin, concernant la découverte au Canada des restes de 215 enfants autochtones sur le site d’un ex-pensionnat géré par l’Église catholique, sans aller jusqu’à s’excuser malgré de multiples appels en ce sens.

« Je suis avec douleur les nouvelles arrivant du Canada à propos de la découverte choquante des restes de 215 enfants » en Colombie britannique (Ouest), a déclaré le pape à l’issue de la traditionnelle prière dominicale de l’Angélus sur la place Saint-Pierre.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait déploré, vendredi, le refus du pape et de l’Église catholique de reconnaître leur « responsabilité » et leur « part de culpabilité » dans la gestion des pensionnats autochtones au Canada.

Il avait appelé les catholiques canadiens à parler avec leurs prêtres et évêques pour faire « passer le message qu’il est temps que l’Église catholique reconnaisse sa responsabilité, sa part de culpabilité et, surtout, qu'(elle) soit là pour qu’on connaisse la vérité ».

Pas d’excuses

Dimanche, le pape n’est pas allé jusque-là et a simplement déclaré : « Je m’unis aux évêques canadiens et à toute l’Église catholique au Canada pour exprimer ma solidarité au peuple canadien traumatisé par cette nouvelle choquante ».

« La triste découverte augmente ultérieurement la conscience des douleurs et des souffrances du passé. Que les autorités politiques et religieuses du Canada continuent à collaborer avec détermination pour faire la lumière sur cette triste affaire et s’engagent humblement sur un chemin de réconciliation et de guérison », a-t-il poursuivi.

Un mémorial a été dressé en l'honneur des 215 enfants dont les restes ont été découverts enterrés sur le site d'un ex-pensionnat géré par l'Église catholique, à Kamloops, le 5 juin 2021.
© Cole Burston, AFP Un mémorial a été dressé en l’honneur des 215 enfants dont les restes ont été découverts enterrés sur le site d’un ex-pensionnat géré par l’Église catholique, à Kamloops, le 5 juin 2021.

« Ces moments difficiles représentent un fort rappel pour nous tous à nous éloigner du modèle colonisateur et aussi des colonisations idéologiques d’aujourd’hui, et à marcher côte à côte dans le dialogue, le respect réciproque et la reconnaissance des droits et des valeurs culturelles de tous les fils et filles du Canada », a-t-il dit, avant d’appeler les pèlerins présents place Saint-Pierre à une prière silencieuse pour les victimes et leurs familles.

Les appels de groupes autochtones à des excuses du pape se sont multipliés ces derniers jours après la localisation des dépouilles d’écoliers la semaine dernière dans l’ancien pensionnat de Kamloops, dirigé par l’Église catholique de 1890 à 1969.

« Génocide culturel »

Quelque 150 000 enfants amérindiens, métis et inuits ont été enrôlés de force dans 139 pensionnats semblables à travers le pays, où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture. En 2015, une commission nationale d’enquête avait qualifié ce système de « génocide culturel ».

La Conférence des évêques catholiques du Canada avait estimé lundi que la découverte des dépouilles était « bouleversante » et fait part de sa « profonde tristesse », mais sans présenter d’excuses formelles.

Mardi, le ministre canadien des Services aux autochtones, Marc Miller, avait jugé « honteuse » l’absence d’excuses du pape et de l’Église catholique. 

Quelques heures après les déclarations du ministre, l’archevêque de Vancouver Michael Miller avait présenté ses « sincères excuses et profondes condoléances aux familles ». « L’Église a incontestablement eu tort de mettre en œuvre une politique gouvernementale colonialiste qui a été dévastatrice pour les enfants, les familles et les communautés », avait-il jugé.

Avec AFP/France 24

Pensionnats autochtones au Canada : Trudeau appelle l’Eglise catholique à reconnaître sa «responsabilité»

Au total, quelque 150 000 enfants amérindiens, métis, et inuits ont été enrôlés de force par l’Église catholique dans 139 pensionnats au Canada où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue afin de pouvoir les mettre au pas de la culture dominante entre la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1990. En 2015, une commission nationale d’enquête dans le pays avait qualifié ce système de « génocide culturel. »

La découverte des restes de 215 enfants autochtones sur le site d’un ancien pensionnat à Kamloops, en Colombie-Britannique, continue de bouleverser le Canada.

Au total, quelque 150 000 enfants amérindiens, métis, et inuits ont été enrôlés de force par l’Église catholique dans 139 pensionnats au Canada où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue afin de pouvoir les mettre au pas de la culture dominante entre la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1990. En 2015, une commission nationale d’enquête dans le pays avait qualifié ce système de « génocide culturel. »

Quelque 150 000 enfants amérindiens, métis, et inuits ont été enrôlés de force par l’Église catholique dans 139 pensionnats au Canada entre la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1990. AFP/Cole Burston
© COLE BURSTON Quelque 150 000 enfants amérindiens, métis, et inuits ont été enrôlés de force par l’Église catholique dans 139 pensionnats au Canada entre la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1990. AFP/Cole Burston

Après la découverte des restes des enfants, le Premier ministre Justin Trudeau avait exprimé l’émotion de tout le pays. « L’héritage tragique des pensionnats est encore présent aujourd’hui et notre gouvernement va continuer d’être là pour soutenir, avec des actions concrètes, les survivants, leurs familles et leurs communautés partout au pays. »

Il avait annoncé que gouvernement allait financer la recherche et l’exhumation de restes sur d’autres sites d’anciens pensionnats et s’était dit favorable à un débat d’urgence à la Chambre des communes, répondant à l’appel lancé quelques heures plus tôt par Jagmeet Singh, le chef du Nouveau parti démocrate (NPD, gauche).

Appels de groupes autochtones à des excuses du pape

Justin Trudeau vient aussi de déplorer le refus du pape et de l’Église catholique de reconnaître leur « responsabilité » et leur « part de culpabilité » dans la gestion des pensionnats autochtones au Canada. Il a appelé les catholiques canadiens à parler avec leurs prêtres et évêques pour faire « passer le message qu’il est temps que l’Église catholique reconnaisse sa responsabilité, sa part de culpabilité et, surtout, qu’(elle) soit là pour qu’on connaisse la vérité. »

Les appels de groupes autochtones à des excuses du pape se sont multipliés ces derniers jours. Interrogé pour savoir pourquoi il ne faisait pas pression sur l’Église catholique pour notamment qu’elle rende publics des documents sur ces pensionnats, Justin Trudeau a rappelé qu’il était déjà intervenu sur cette question auprès du pape.

« Quand je suis allé au Vatican il y a quelques années, j’ai demandé directement au pape François d’être là pour aider les gens à guérir, pour reconnaître le rôle que l’Église catholique a eu dans cette tragédie », a-t-il expliqué. Mais le pape avait alors refusé de présenter des excuses personnelles au nom de l’Église catholique canadienne.

Justin Trudeau a ajouté que son gouvernement était prêt, au besoin, à prendre des « mesures plus fortes », y compris éventuellement juridiques, pour forcer l’Église à restituer des documents exigés par les familles des victimes.

Le Parisien

Pensionnats autochtones : le Canada secoué par une macabre découverte

« On ne peut pas fermer les yeux ». Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a reconnu mardi la « faute du Canada », une semaine après la découverte des restes de 215 enfants autochtones sur le site d’un ancien pensionnat en Colombie-Britannique, à Kamloops. Chaque jour depuis cette découverte macabre ayant choqué le pays, des habitants se rendent à un mémorial qui y a été érigé pour y déposer messages de soutien, jouets et chaussures d’enfant.

La découverte des restes de 215 enfants autochtones sur le site d’un ancien pensionnat en Colombie-Britannique a choqué le pays. Et ravivé un douloureux débat.

« On ne peut pas fermer les yeux ». Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a reconnu mardi la « faute du Canada », une semaine après la découverte des restes de 215 enfants autochtones sur le site d’un ancien pensionnat en Colombie-Britannique, à Kamloops. Chaque jour depuis cette découverte macabre ayant choqué le pays, des habitants se rendent à un mémorial qui y a été érigé pour y déposer messages de soutien, jouets et chaussures d’enfant.

Un débat au Parlement

Mardi en fin de matinée, le chef du gouvernement a lui-même déposé un bouquet de fleurs et posé un genou au sol, masque sur le visage, avant de participer dans la soirée à un débat de plusieurs heures organisé à la Chambre des communes. « Ces petites chaussures n’auraient pas dû être là », a-t-il commenté en référence au mémorial visité le matin même. « Aujourd’hui, certains des enfants retrouvés à Kamloops – et ceux qu’il reste à découvrir ailleurs dans le pays – auraient pu devenir grands-parents ou arrière-grands-parents », a-t-il poursuivi. « Ils ne le sont pas devenus. Et c’est de la faute du Canada ».

Des chaussures et des jouets pour enfants sont placés sur le mémorial érigé sur la colline du Parlement à Ottawa, au Canada, le 1er juin 2021.
© DAVE CHAN / AFP Des chaussures et des jouets pour enfants sont placés sur le mémorial érigé sur la colline du Parlement à Ottawa, au Canada, le 1er juin 2021.

« Notre pays a manqué à son devoir envers les centaines d’enfants enterrés près d’un ancien pensionnat autochtone à Kamloops », a martelé Justin Trudeau, faisant écho à la vague d’émotion et d’indignation qui a submergé le Canada depuis la macabre découverte en fin de semaine dernière. « On ne peut pas fermer les yeux et faire comme si de rien n’était », a ajouté celui qui avait déjà promis la veille des « actions concrètes » en faveur des communautés autochtones après ce drame. Il n’avait toutefois pas précisé quelles pourraient être ces mesures.

Le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, a de son côté appelé Ottawa à « aider les communautés à retrouver nos enfants perdus », tandis que se sont multipliés ces derniers jours les appels à fouiller les autres anciens pensionnats dans le reste du pays. Ironie du calendrier, ce débat au Parlement a été organisé au premier jour du « mois national de l’histoire autochtone ».

L’Eglise critiquée

La tristesse se mêle à la colère. L’absence d’excuses du pape et de l’Eglise catholique pour le rôle de cette dernière dans la gestion des pensionnats autochtones au Canada est « honteuse », a jugé mardi Marc Miller, le ministre canadien des Services aux autochtones, alors que les appels de groupes autochtones à des excuses du pape se sont multipliés ces derniers jours.

« Il y a une responsabilité qui repose directement sur les épaules de la Conférence des évêques catholiques du Canada » (CECC), a-t-il ajouté. Cette dernière a estimé lundi que la découverte de Kamloops était « bouleversante » et fait part de sa « profonde tristesse ». Mais quelques heures après les déclarations du ministre, l’archevêque de Vancouver Michael Miller a présenté ses « excuses » sur les réseaux sociaux.

« A la lumière de la révélation bouleversante (de la découverte) des restes de 215 enfants de l’ancien pensionnat indien de Kamloops, je vous écris pour présenter mes sincères excuses et profondes condoléances aux familles et aux communautés qui ont été dévastées par cette terrible nouvelle », a déclaré Mgr Miller dans un communiqué.

Il s’est engagé à « faire preuve d’une transparence totale » en rendant accessibles les archives et dossiers de l’archidiocèse concernant tous les pensionnats. « L’Eglise a incontestablement eu tort de mettre en oeuvre une politique gouvernementale colonialiste qui a été dévastatrice pour les enfants, les familles et les communautés », a-t-il aussi jugé.

En 2018, les députés canadiens ont adopté une motion pour demander au pape des excuses personnelles au nom de l’Eglise catholique canadienne après s’être heurtés à un premier refus du pape François, qui avait suscité la déception du Premier ministre Justin Trudeau. En 2009, le pape Benoît XVI avait exprimé ses regrets pour les abus dont ont été victimes les enfants autochtones canadiens – indiens, métis et inuits – de la part de l’Eglise catholique, dénonçant la conduite « déplorable » de certains membres du clergé.

« Génocide culturel »

Depuis dimanche, le pays a mis ses drapeaux officiels en berne, et des cérémonies en mémoire des jeunes victimes ont eu lieu dans plusieurs régions du pays. Le pensionnat, situé sur le territoire de la communauté autochtone de Tk’emlúps te Secwépemc, à quelques centaines de kilomètres de la métropole de Vancouver, sur la côte Pacifique, a été le plus gros pensionnat autochtone au Canada. Il a accueilli jusqu’à 500 élèves dans les années 1950.

Créé en 1890 et géré par l’Église catholique puis par le gouvernement fédéral, il a fermé ses portes en 1977. D’autres pensionnats, près de 140 au total, ont perduré jusqu’à la fin du XXe siècle aux quatre coins du Canada. L’église et le gouvernement canadien, assurant vouloir « civiliser » les enfants autochtones en leur inculquant les valeurs occidentales, les retiraient de leur communauté et les plaçaient dans ces pensionnats où nombre d’entre eux ont subi des sévices physiques et sexuels. Des milliers d’entre eux sont morts ou ont disparu, selon le rapport d’une commission d’enquête.

La découverte de ces corps d’enfants a ravivé la colère des communautés autochtones, malgré les tentatives des gouvernements canadiens successifs de se réconcilier avec eux. Au total, quelque 150 000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans 139 pensionnats à travers le pays, où ils ont été coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture. En 2015, une commission nationale d’enquête a qualifié ce système de « génocide culturel ».

L’Express

Canada: Sans s’expliquer, Trudeau refuse toujours d’appuyer la levée des brevets des vaccins

Le premier ministre Justin Trudeau s’est abstenu vendredi de préciser pourquoi il ne donne pas son appui à la levée temporaire des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre la COVID-19, maintenant défendue par les États-Unis ainsi que par l’opposition aux Communes et même pas des membres de son propre gouvernement.

«Nous accueillons favorablement le changement de position des Américains», a déclaré le premier ministre, en conférence de presse à Ottawa, sans toutefois aller plus loin.

Pressé de questions par les journalistes, M. Trudeau a maintenu l’ambiguïté et a répété plusieurs fois que le Canada discute de «différentes propositions» qui sont sur la table avec les pays de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) – l’instance où sera prise la décision finale à ce sujet – qu’il a «les manches retroussées» et qu’il travaille à trouver «la bonne solution» qui fera «consensus».

Le Canada participe à ces pourparlers depuis sept mois.

Invité très directement par une journaliste à dire ce qui lui fait «peur» dans le projet de lever les brevets des vaccins – la possibilité de quelconques représailles de la part des compagnies pharmaceutiques, par exemple –, M. Trudeau n’a pas véritablement donné d’explications, mais il a laissé entendre qu’il voyait le Canada comme un médiateur.

«On n’est pas en train de bloquer quoi que ce soit», a-t-il assuré, ajoutant que le Canada n’est dans ce cadre qu’«un pays parmi tant d’autres» et que chacun a une «perspective» qui lui est propre.

«Notre voix se fait entendre», a clamé pour sa part la ministre de la Petite Entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international, Mary Ng. Elle n’a pas non plus précisé ce que dit cette voix.

Mais la ministre Ng avait dit plus tôt dans la journée que le «gouvernement croit fermement en l’importance de la protection de la propriété intellectuelle et reconnaît le rôle essentiel qu’a joué l’industrie dans l’innovation visant à mettre au point et à fournir des vaccins contre la COVID-19 qui sauvent des vies».

C’est aussi l’argument qu’a évoqué la chancelière allemande Angela Merkel, qui a cependant affiché plus clairement son opposition à la suspension des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins.

Le gouvernement du Canada avait annoncé jeudi son intention de participer aux discussions sur la possible suspension des brevets, une idée avancée par l’Afrique du Sud et l’Inde et appuyée cette semaine par le président américain Joe Biden, puis par ses homologues français et russe, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine.

L’opposition unanime

Soixante-cinq députés de toutes les formations, dont la moitié du Parti libéral, ont réclamé dans une lettre adressée cette semaine à M. Trudeau que le Canada joigne sa voix à celles qui demandent une suspension de droits.

«Il faut éliminer tous les obstacles potentiels à l’accès rapide de produits médicaux contre la COVID-19, y compris les vaccins et les médicaments, et accélérer la fabrication et la fourniture de produits médicaux essentiels», plaide la missive des parlementaires. «Or, il ne fait aucun doute que la propriété intellectuelle représente un obstacle significatif à cet égard.»

Le chef conservateur Erin O’Toole a aussi déclaré vendredi être en faveur de la levée de cet «obstacle», signalant qu’il était «important» pour lui «d’être clair».

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh avait exprimé la même position il y a quelques jours.

Et le Bloc québécois avait déposé jeudi une motion également en ce sens. Les libéraux se sont opposés à son adoption.

Aide aux pays moins favorisés

Justin Trudeau a par ailleurs annoncé une nouvelle contribution de 375 millions de dollars du Canada au Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID‑19 (Accélérateur ACT), un partenariat mondial visant à aider les pays à revenu faible et moyen de développer, de produire et de distribuer des tests diagnostiques, des thérapies et des vaccins.

L’Accélérateur ACT réunit des gouvernements, des organisations du domaine de la santé, des entreprises et des organismes philanthropiques.

«À l’échelle internationale, le Canada a toujours été un ardent défenseur de l’accès équitable aux vaccins et aux fournitures médicales», a soutenu le premier ministre. «Nous avons mobilisé plus de 2,5 milliards de dollars en réponse à la COVID-19, faisant de notre gouvernement l’un des principaux contributeurs aux efforts mondiaux.»

«Nous savons que nous ne pourrons vaincre le virus ici au pays que si nous l’éliminons partout», a-t-il insisté.

Le Canada continuera néanmoins de puiser dans les vaccins de l’initiative COVAX, pourtant créée pour garantir que les pays moins fortunés aient accès aux vaccins.

M. Trudeau a estimé que, comme le Canada y a beaucoup contribué, il est normal qu’il puisse se servir.

Il a de plus indiqué que son gouvernement a entrepris dans les dernières semaines de mettre davantage de tests de dépistage rapide de la COVID-19 à la disposition des petites et moyennes entreprises.

Cette mesure permettra de rendre les lieux de travail plus sûrs et de limiter encore la transmission communautaire, d’après lui.

La Presse Canadienne

L’Union européenne autorise la livraison de vaccins au Canada

La Commission européenne a affirmé mardi qu’elle a déjà autorisé la livraison de vaccins au Canada et n’appliquera les restrictions de contrôle des exportations des vaccins contre la COVID-19 que dans des « cas très limités ».Des fioles de vaccin contre la COVID-19 alignées sur une table.© kiattisakch/getty images/istockphoto Des fioles de vaccin contre la COVID-19 alignées sur une table.

Selon une porte-parole de la Commission, le Canada et le Royaume-Uni étaient les seuls pays qui ont effectué des commandes.

«Les États membres ont traité ces demandes très rapidement et ces exportations ont été autorisées conformément à l’avis de la Commission. Cela prouve que le système fonctionne et que nous utiliserons [le contrôle des exportations] dans des cas très limités», a indiqué la Commission européenne dans un communiqué.

La Commission européenne soutient que le Canada est conscient que l’Union européenne (UE) a le devoir de veiller à ce que ses citoyens soient vaccinés le plus tôt possible, mais il ne veut pas priver d’autres pays de vaccins, dont ils ont besoin, en particulier ceux qui n’ont pas la capacité de fabrication.

Cette déclaration de la Commission européenne vient confirmer les assurances données par la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, plus tôt mardi, où elle a déclaré que le Canada recevrait ses commandes de vaccins d’Europe cette semaine.

«Nous avons eu des conversations avec nos fournisseurs aussi récemment que ce matin et hier, qui nous ont assuré que les documents avaient été soumis et que les expéditions devraient avoir lieu cette semaine», a déclaré Mme Anand.

Selon le bureau de la ministre, les livraisons de vaccins avaient déjà commencé à arriver au Canada.

Lundi, la ministre du Commerce international, Mary Ng, a indiqué qu’elle et le premier ministre Justin Trudeau avaient des assurances verbales de responsables européens que les commandes de vaccins du Canada ne seraient pas touchées par les contrôles.

À la suite de cette déclaration, des députés de l’opposition ont rétorqué que le gouvernement aurait dû demander des garanties écrites.

«Les conversations que j’ai eues avec le président de la Commission européenne ont suffi à me rassurer, et devraient suffire à rassurer tous les Canadiens que l’Union européenne est extrêmement consciente que les contrats du Canada seront respectés et que notre approvisionnement en vaccins ne soit pas perturbé», a déclaré mardi M. Trudeau lors de sa conférence de presse.

Selon le site Internet de la Commission européenne, «l’objectif de cette mesure [de contrôle, NDLR] est d’assurer un accès rapide aux vaccins pour tous les citoyens de l’UE et de lutter contre le manque actuel de transparence des exportations de vaccins en dehors de l’UE».

Bien qu’il existe une liste de pays exemptés des contrôles à l’exportation, le Canada n’y figure pas. Les pays exemptés comprennent la Norvège et l’Islande.

Avec les informations de CBC/Radio-Canada

Justin Trudeau fait le point sur l’évolution de la COVID-19 au Canada

Le premier ministre canadien Justin Trudeau fera le point sur l’évolution de la COVID-19 au pays à 11 h 15 mardi devant sa résidence officielle de Rideau Cottage.Justin Trudeau a trouvé de nouveaux titulaires pour trois ministères, mardi.© Justin Tang/La Presse canadienne Justin Trudeau a trouvé de nouveaux titulaires pour trois ministères, mardi.

Les soubresauts de la campagne de vaccination, engendrés par des retards de livraison annoncés par Pfizer, devraient retenir l’attention, tout comme la surveillance des voyageurs qui entrent au pays.

Ottawa ne recevra que la moitié des doses du vaccin de Pfizer-BioNTech qu’il s’attendait à recevoir d’ici un mois, en raison de travaux que Pfizer doit effectuer à son usine de Puurs, en Belgique. Ces délais ralentissent les campagnes de vaccination des provinces et repoussent conséquemment l’espoir d’un retour progressif vers une situation un peu plus normale partout au pays.

L’affaire soulève des questions dans la mesure où Pfizer a confirmé vendredi dernier que les livraisons de son vaccin au pays de l’Union européenne ne diminueraient que cette semaine, plutôt qu’à la mi-février.

Dans un communiqué publié mardi, Pfizer Canada a d’ailleurs réitéré qu’elle prévoit «une incidence temporaire sur certains envois jusqu’à la mi-février afin de pouvoir accroître rapidement le volume de production par la suite ».

L’enjeu du nombre croissant de voyageurs qui pourraient avoir été exposés au coronavirus à bord de vols en provenance d’Haïti, du Mexique, de Cuba, des États-Unis et de France pourrait aussi être abordé.

Justin Trudeau aura aussi une première occasion de commenter l’avenir de l’oléoduc Keystone XL. Selon nos informations, sa construction sera bientôt interrompue par le nouveau président américain Joe Biden.

 CBC/Radio-Canada