Présidentielle américaine: Poutine refuse toujours de reconnaître la victoire de Biden

Le président russe dit attendre que la victoire de Joe Biden soit reconnue par son adversaire ou prouvée par les

chiffres.

Vladimir Poutine.© Yuri Kadobnov – AFP Vladimir Poutine.

Près de trois semaines après la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine, Vladimir Poutine ne reconnaît toujours pas le succès des Démocrates. S’il se dit prêt à travailler avec le leader des Etats-Unis, quel qu’il soit, le chef du Kremlin reste taiseux quant à l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche le 20 janvier prochain.

« Nous travaillerons avec celui qui aura obtenu la confiance du peuple américain, mais cette confiance ne peut être accordée qu’à celui dont la victoire a été reconnue par son opposant, ou après que les résultats aient été confirmés légalement », a expliqué dimanche Vladimir Poutine sur la chaîne russe Rossiya 1.

Or, Donald Trump refuse de reconnaître sa propre défaite et crie sans preuves à la fraude, cherchant devant les tribunaux à priver Joe Biden de sa victoire au scrutin du 3 novembre. Pourtant, l’écart entre les deux hommes est sans équivoque: Joe Biden a remporté près de 80 millions de voix lors du scrutin, contre un peu moins de 74 millions pour Donald Trump.

« La démocratie discréditée, le rêve de Poutine »

« Je tiens à vous assurer qu’il n’y aucun sous-entendu, ce n’est pas que quelqu’un nous plaise ou non, nous attendons simplement la fin de la confrontation politique intérieure [aux USA, ndlr] », a précisé le chef d’Etat russe.

La liste des dirigeants qui n’ont pas salué la victoire de Joe Biden se réduit mais cette tendance inquiète de nombreux responsables politiques et experts qui redoutent que dans les démocraties fragiles, comme en Afrique, les hommes forts ne prennent le milliardaire républicain en exemple pour justifier de s’accrocher au pouvoir.

Le Russe Garry Kasparov, ancien champion du monde d’échecs et opposant du président Vladimir Poutine, craint que les attaques de Donald Trump contre le processus démocratique n’entraînent « beaucoup d’attaques similaires lors de futures élections, aux Etats-Unis ou ailleurs », observe-t-il auprès de l’AFP. « La démocratie discréditée, le rêve de Poutine », a-t-il écrit sur Twitter.

BFM TV

Election de Joe Biden : Son « principal défi » à relever selon Réckya Madougou

Cette victoire aux forceps n’est finalement pas la déferlante annoncée par les sondeurs de tous bords. Mais elle garde sa beauté et tous ses symboles. Joe Biden sera à la tête d’un pays fracturé, avec une presque minorité agissante et violente, convertie aux moyens expéditifs du populisme. Je repense à ces manifestations et les scènes de rage qui se sont propagées aux États-Unis, puis en Europe et ailleurs dans le monde, après le meurtre de George Floyd. Tant de haine, de violence, de brutalité et de préjugés, tant de certitudes aujourd’hui à soigner.

Réckya Madougou félicite à son tour Joe Biden après sa victoire à la présidentielle américaine. L’ancienne ministre des microfinanes n’a pas également manqué d’attirer l’attention du nouveau locataire de la maison blanche sur le principal défi à relever. Réponse à travers son post publié ce lundi 9 novembre 2020 sur sa page facebook.

Le 46ème Président et la toute première Vice-présidente des États-Unis d’Amérique

Le peuple américain a choisi pour présider à sa destinée le démocrate Joseph Robinette Biden Jr., alias Joe Biden. C’est aussi l’élection remarquable de sa colistière Kamila Harris.

J’adresse mes vives félicitations aux américains, notamment aux Démocrates, aux heureux élus Biden et Harris.

Cette victoire aux forceps n’est finalement pas la déferlante annoncée par les sondeurs de tous bords. Mais elle garde sa beauté et tous ses symboles. Joe Biden sera à la tête d’un pays fracturé, avec une presque minorité agissante et violente, convertie aux moyens expéditifs du populisme. Je repense à ces manifestations et les scènes de rage qui se sont propagées aux États-Unis, puis en Europe et ailleurs dans le monde, après le meurtre de George Floyd. Tant de haine, de violence, de brutalité et de préjugés, tant de certitudes aujourd’hui à soigner.

Ces dernières années, le rêve de restauration de la grandeur de l’Amérique (« Make America great again ») vendu par le futur ex-président semble voir cédé le pas à une sorte de populisme haineux entre les citoyens d’un même pays et entre l’Amérique et quasiment tous les autres continents. Dans cette foulée, le sens de la démocratie longtemps enseignée par cette grande nation d’immigrés, l’optimisme politique, le charme et la spontanéité de cette contrée de tous les possibles qui nous séduisaient se sont tout autant volatilisés. Ainsi, le principal défi de Joe Biden sera donc la mise en place d’une politique d’apaisement pour réconcilier l’Amérique avec elle-même, panser ses blessures. Pour y parvenir, il devra considérer sa colistière bien plus que dans un rôle de représentation.

Ancienne procureure et sénatrice, la vice-présidente Kamala Harris, que j’ai eu l’occasion de croiser sur les rings d’autres combats avec ses principes et sa fougue, est un atout majeur et pourrait même incarner le fer de lance de la nouvelle Amérique même si le poste de vice-président est présenté par les mauvaises langues comme une « simple doublure » du président. Je veux pour ma part croire en ses convictions évoquées tout au long de cette campagne, à sa fraîcheur d’esprit, son enthousiasme et son charisme réformateur qui lui imposera de ne pas se contenter d’un rôle de coulisse mais d’influencer véritablement le cours de l’histoire de son pays.

L’ouverture sur le monde que je connais chez cette femme issue de la communauté afro-américaine et ayant vécu à l’étranger me fournit de sérieux indices d’espérance relativement à son impact. L’on sait très bien que certains maux des États-Unis d’Amérique découlent du « USA-centrisme » qui fait qu’en vérité l’écrasante majorité des américains ne juge pas utile de mieux connaître ou découvrir le reste du monde. Or c’est cette connaissance qui favorise l’acceptation de l’autre et de sa différence.

Les Etats-Unis auront besoin de se réinventer avec de nouvelles idées pour consolider une démocratie fragilisée par l’accroissement des inégalités. Et ces idées existent dans ce pays de grande tradition de laboratoire d’idées (think tank). Emises donc pour la plupart hors du champ politique, par des entrepreneurs, universitaires, syndicalistes, militants associatifs, ces idées peuvent montrer la voie pour engager une relation plus apaisée indispensable à la cohésion nationale.

Avec le choix de Joe Biden, le peuple américain a opté pour l’optimisme, le progrès respectueux des engagements internationaux et la responsabilité. Ma satisfaction, bien que je ne renie pas mes amitiés dans le rang des Républicains, vient surtout du fait que les points phares de son projet de société sont en lien avec les idées que je prône. Une certaine foi en l’avenir, une confiance dans les valeurs progressistes et inclusives, une économie libérale dans une société cohésive qui promeut la prise en compte des populations vulnérables et des défis de développement durable .

« (…) La justice sociale: l’égalité des chances seule ne peut garantir une cohésion sociale. En effet l’accent mis sur l’égalité des chances et la méritocratie légitime certaines inégalités. Par exemple la compétition scolaire profite aux enfants des familles les plus aisées dans nos pays. Il s’avère nécessaire de réduire les inégalités finales en leur faveur, au nom de la réduction des injustices sociales. Nos états doivent offrir des protections sociales, prévoir des filets sociaux conséquents contre les aléas de la vie et de l’économie. C’est une forme importante de rattrapage qui s’impose à nos sociétés (…) ». Reckya Madougou in #Soigner les certitudes. Page 48.

L’autre symbolisme de cette élection américaine qui me parle est que les femmes africaines, à l’instar de celles du monde entier, ont suivi avec intérêt la campagne électorale américaine, et je sais combien elles se réjouissent de l’ascension de Kamala Harris, non pas pour sa couleur de peau mais pour sa combativité et le message porté. Cette étoile montante du parti démocrate, qui sera la première femme de l’histoire à occuper la vice-présidence aux Etats-unis, démontre que parvenir à briser le plafond de verre est possible pour toutes les femmes et partout, même en milieux conservateurs sexistes.

Kamala Harris, le 7 novembre à Wilmington dans le Delaware déclarait: «Je suis peut-être la première femme à occuper ce poste. Mais je ne serai pas la dernière. » Cette profession de foi que les misogynes ont tôt fait de qualifier de féministe annonce à souhait les couleurs. Il est fort à parier qu’elle marquera son passage.

Le repli sur soi et les excès du laissez-faire conduisent inévitablement à l’isolement et au conflit. Les Etats-unis, l’Europe, l’Afrique et la communauté internationale en général gagneraient à promouvoir des dirigeants et dirigeantes qui rejettent les injustices pour bâtir un monde plus stable, plus sûr et plus équitable. Le programme de Joe Biden promeut les valeurs de respect et de solidarité. Solidarité entre les générations, solidarité entre les genres, solidarité entre les classes sociales, solidarité à l’égard des plus fragiles. Je leur souhaite pleine réussite pour un monde meilleur.

#TeamRM Reckya Madougou

François Hollande : «L’élection de Joe Biden est une heureuse nouvelle pour la planète»

Les réactions s’enchaînent après la victoire de Joe Biden aux Etats-Unis. Dernière en date, celle de l’ancien président français, François Hollande.

Les réactions s’enchaînent après la victoire de Joe Biden aux Etats-Unis. Dernière en date, celle de l’ancien président français, François Hollande.

Sur ses comptes officiels, il a ouvertement exprimé sa joie après la victoire du candidat démocrate à la  présidentielle américaine.

« L’élection de Joe Biden est une bonne nouvelle pour la démocratie américaine, une heureuse nouvelle pour la planète avec le retour des États-Unis dans l’accord sur le climat.. », se félicite François Hollande.

L’ancien président laisse entendre que départ de Donald Trump  fait les affaires de l’Europe.

«  …Et une nouvelle opportunité pour l’Europe si elle parvient à refonder un partenariat transatlantique », ajoute t-il.

Comme quoi, François Hollande était pressé de ne plus voir Donald Trump à la maison blanche.

Manassé AGBOSSAGA

Donald Trump : « C’était une élection volée »

La nuit n’a pas porté conseil à Donald Trump. Le 45e président des Etats-Unis, battu par Joe Biden, n’en démord pas : la victoire du démocrate a été acquise frauduleusement.

La nuit n’a pas porté conseil à Donald Trump. Le 45e président des Etats-Unis, battu par Joe Biden, n’en démord pas : la victoire du démocrate a été acquise frauduleusement.

© Reuters

Toujours président en exercice malgré l’élection du démocrate Joe Biden, Donald Trump communique toujours via Twitter. Ce dimanche après-midi, le Républicain est resté sur sa stratégie post-électorale, contestant la victoire de son adversaire dans les urnes. «Nous devrions regarder les votes. Nous ne faisons que commencer la phase de vérification. Nous devrions examiner les allégations de fraude. Nous voyons un certain nombre de déclaration sous serment indiquant qu’il y a eu fraude électorale. Nous avons une histoire de fraude électorale dans ce pays. En Pennsylvanie, vous devez vérifier comment les bulletins de vote par correspondance ont été authentifiés, parce que s’il y a un problème concernant l’authentification, cela affecterait sérieusement TOUTE L’ÉLECTION – Et ce qui m’inquiète, c’est que nous avons eu plus de cent millions de bulletins de vote par correspondance dans des villes comme Philadelphie et Detroit (Michigan) avec une longue série de problèmes électoraux (pour le moins que l’on puisse dire).» Donald Trump semble donc cibler les résultats de deux Etats – le Michigan et la Pennsylvanie. «Là où cela importait, ils ont volé ce qu’ils avaient à voler», assène-t-il.

Plus surprenant, il cite ensuite… un «sondeur britannique». «Nous pensons que ces gens (les Démocrates, Ndlr) sont des voleurs. Les machines des grandes villes sont truquées. C’était une élection volée. Le meilleur éditorialiste de Grande-Bretagne a écrit ce matin qu’il s’agissait clairement d’une élection volée, qu’il est impossible d’imaginer que Biden a dépassé Obama dans certains de ces États.» Difficile de mettre un nom sur le fameux éditorialiste ou sondeur cité par Donald Trump. Il pourrait s’agir tout simplement de… Neil Farage, chef du Parti du Brexit, grand sympathisant de Donald Trump.

Paris Match

Présidentielle américaine: Réaction de Alpha Condé après la victoire de Joe Biden

Le président Guinéen vient de réagir à la victoire de Joe Biden aux Etats-Unis. A travers un message laconique publié sur ses comptes officiels, Alpha Condé a adressé ses félicitations à l’ancien-vice président pour sa victoire face à Donal Trump.

Le président Guinéen vient de réagir à la victoire de Joe Biden aux Etats-Unis. A travers un message laconique publié sur ses comptes officiels, Alpha Condé a adressé ses félicitations à l’ancien-vice président pour sa victoire face à Donal Trump.

« Mes sincères et chaleureuses félicitations à Joe Biden et Kamala Harris portés à la tête des États-Unis par le peuple américain »,  a-t-il écrit, avant d’ajouter « Nous continuerons à renforcer notre coopération multiforme au bénéfice de nos deux nations ».

Un appel de pied de Alpha Condé, fraîchement réélu à la tête de la Guinée pour un troisième mandat et contesté par l’Opposition ?

Manassé AGBOSSAGA

Élections américaines 2020 : Joe Biden remporte la présidentielle

Joe Biden a été élu président des Etats-Unis, l’emportant face à Donald Trump. Il deviendra, le 20 janvier 2021, le 46e président des Etats-Unis. Sa colistière, Kamala Harris, entrera dans l’Histoire en devenant la première femme noire à accéder à la vice-présidence.

Live 

Joe Biden a été élu président des Etats-Unis, l’emportant face à Donald Trump. Il deviendra, le 20 janvier 2021, le 46e président des Etats-Unis. Sa colistière, Kamala Harris, entrera dans l’Histoire en devenant la première femme noire à accéder à la vice-présidence.

► 17 h 43 : Joe Biden, le consolateur

Trente-six années au Sénat, huit à la Maison-Blanche comme vice-président, deux fois candidat malheureux à l’investiture du Parti démocrate… Ce vétéran de la politique a atteint le seuil des 270 grands électeurs, synonyme de sésame vers la présidence.

► 17 h 38 : Joe Biden est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle américaine.

Trente-six années au Sénat, huit à la Maison-Blanche comme vice-président, deux fois candidat malheureux à l’investiture du Parti démocrate… Joe Bide, vétéran de la politique a atteint le seuil des 270 grands électeurs, grâce aux résultats dans l’État de Pennsylvanie.

La Croix

Présidentielle américaine: En attente du vainqueur, quatre jours après l’élection

Ce délai dans l’annonce d’un verdict s’explique par un nombre volumineux de votes par correspondance à dépouiller et des résultats serrés entre les deux candidats à la Maison-Blanche. M. Biden mène dans les États clés de la Pennsylvanie, du Nevada et de la Géorgie, le plaçant dans une position favorable pour atteindre au moins les 270 votes nécessaires du collège électoral, pour accéder à la présidence.

WASHINGTON — Quatre jours après la fermeture des bureaux de vote, le dévoilement officiel du vainqueur de l’élection présidentielle aux États-Unis se faisait toujours attendre samedi matin, le dépouillement n’ayant toujours pas été complété dans des États clés.© Fournis par La Presse Canadienne

Toutefois, le candidat démocrate Joe Biden semblait de plus en plus être celui qui va succéder à l’actuel président Donald Trump, qui lui refuse toujours de reconnaître la défaite.

Ce délai dans l’annonce d’un verdict s’explique par un nombre volumineux de votes par correspondance à dépouiller et des résultats serrés entre les deux candidats à la Maison-Blanche. M. Biden mène dans les États clés de la Pennsylvanie, du Nevada et de la Géorgie, le plaçant dans une position favorable pour atteindre au moins les 270 votes nécessaires du collège électoral, pour accéder à la présidence.

Au dernier décompte, M. Biden menait par plus de 28 000 voix en Pennsylvanie et par plus de 22 000 voix au Nevada.

Lorsque Joe Biden s’est adressé à la nation, tard vendredi soir, près de son domicile à Wilmington, au Delaware, il a reconnu que la lenteur du processus de dépouillement «peut nous engourdir», mais il a rappelé aux Américains qu’il ne faut jamais oublier que le décompte de chaque bulletin de vote représente le choix de chaque électeur.

L’ex-vice-président était flanqué de sa colistière Kamala Harris dans ce qui devait être un discours de la victoire. La lenteur du processus de dépouillement des bulletins a cependant privé le tandem Biden-Harris de la possibilité de crier victoire.

Plus tôt dans la journée, le président Donald Trump avait promis aux Américains qu’il «n’abandonnerait jamais le combat». Selon lui, les Américains ont droit à une «transparence totale» quant au dépouillement des votes et la certification des élections.

Donald Trump a passé sa journée, vendredi, à envoyer des messages intempestifs sur Twitter et à suivre les résultats. Il a continué à remettre en doute l’intégrité des élections, sans fournir de preuve.

Le président Trump n’a aucun moyen d’obtenir les 270 grands électeurs dont il a besoin pour retourner à la Maison-Blanche s’il perd la Pennsylvanie. En revanche, si Joe Biden remporte cet État, il deviendrait le président désigné des États-Unis.

Dans son discours en soirée, Joe Biden a soutenu que la progression du décompte des voix semble indiquer qu’il pourrait remporter plus de 300 grands électeurs, ce qui serait comparable au résultat obtenu par Donald Trump en 2016. Le président républicain avait récolté 304 grands électeurs.

Par ailleurs, Joe Biden a lancé un appel à la solidarité en rappelant que malgré les différends politiques, républicains et démocrates sont des adversaires, mais pas non des ennemis.

Il a également annoncé qu’il s’était déjà mis au travail pour mener le combat contre la COVID-19, pour la reprise économique et contre les changements climatiques.

The Associated Press/La Presse Canadienne

Les évangéliques ont voté pour Trump, mais les catholiques étaient partagés

Avant l’élection, les deux campagnes avaient lancé des appels vibrants aux catholiques, en les invitant à voter selon leur foi. Les partisans de M. Trump demandaient aux catholiques de ne pas voter pour M. Biden, qui appuie le droit à l’avortement; les partisans de M. Biden estimaient que M. Trump était trop controversé et lui reprochaient de ne pas avoir accordé d’attention aux questions de justice sociale au coeur de la foi catholique.

WASHINGTON — Le président Donald Trump a reçu l’appui d’environ huit électeurs évangéliques blancs sur dix, mais les électeurs catholiques se sont partagés presque également entre lui et son rival démocrate Joe Biden, révèle le sondage AP VoteCast.© Fournis par La Presse Canadienne

L’emprise de M. Trump sur le vote évangélique blanc témoigne du succès que continue de remporter le Parti républicain auprès d’un pan de l’électorat qui est au coeur de son pouvoir politique depuis sa victoire de 2016. Ses chances de réélection ont toutefois été compliquées quand des catholiques se sont ralliés à M. Biden, un membre de cette foi.

AP VoteCast indique que 50 % des catholiques ont appuyé M. Trump et 49 % M. Biden, ce qui illustre l’impact de ces électeurs dans les campagnes présidentielles — surtout dans des États pivots comme le Michigan et le Wisconsin.

M. Trump avait remporté ces deux États par moins d’un point de pourcentage en 2016, mais ils sont allés à M. Biden cette année.

Avant l’élection, les deux campagnes avaient lancé des appels vibrants aux catholiques, en les invitant à voter selon leur foi. Les partisans de M. Trump demandaient aux catholiques de ne pas voter pour M. Biden, qui appuie le droit à l’avortement; les partisans de M. Biden estimaient que M. Trump était trop controversé et lui reprochaient de ne pas avoir accordé d’attention aux questions de justice sociale au coeur de la foi catholique.

Michael Wear, un ancien conseiller religieux du président Barack Obama, assure avoir perçu que la campagne Biden à l’intention des électeurs religieux touchait la cible. M. Biden deviendrait le deuxième président catholique après John F. Kennedy.

«Ces résultats montrent que l’approche politique de M. Biden était la bonne, a dit M. Wear. Il s’est lancé parce qu’il croyait qu’il n’échapperait pas la région du ‘Rust Belt’, comme c’est arrivé à la candidate en 2016.»

Michael New, un adversaire de l’avortement qui enseigne à l’Université catholique des États-Unis, croit que l’opposition de M. Trump à l’avortement a probablement attiré des électeurs catholiques en désaccord avec lui sur d’autres questions.

Les électeurs catholiques représentaient cette année 22 % de l’électorat, mais ils étaient clairement divisés.

Ce sont 57 % des catholiques blancs qui ont appuyé M. Trump et 42 % M. Biden, selon VoteCast. En 2016, M. Trump avait rallié 64 % des catholiques blancs, contre 31 % pour Hillary Clinton, selon une analyse du Pew Research Center.

Parmi les catholiques latinos, VoteCast montre que 67 % ont appuyé M. Biden et 32 % M. Trump.

«L’élection montre que l’Église catholique n’est pas aussi divisée que notre pays; la vraie division concerne la race et l’ethnicité, pas la théologie», a dit David Gibson, qui dirige le Center on Religion and Culture de l’université Fordham.

Il a ajouté que l’écart entre le vote catholique blanc pour M. Trump et le vote latino pour M. Biden est problématique pour les leaders de l’Église, surtout si le Parti républicain continue de courtiser les électeurs blancs avec une rhétorique anti-immigrants.

«Si le Parti républicain continue à amplifier ses appels aux griefs blancs et à la peur des immigrants pour rallier le vote catholique blanc, ça pourrait causer d’autres problèmes pour une Église catholique qui cherche l’unité», a dit M. Gibson par courriel.

Les catholiques ne sont pas les seuls électeurs à qui la campagne Biden a fait la cour, alors qu’elle tentait de miner l’avantage de M. Trump auprès de certains segments de l’électorat évangélique blanc. Le succès retentissant remporté le président de ce côté permet toutefois de se demander si de prochaines campagnes démocrates devraient y aller d’efforts similaires.

Ryan Burge, un politologue de l’université Eastern Illinois qui se spécialise dans le vote religieux, a expliqué que les évangéliques blancs «sont aussi rouges qu’il est possible d’être rouge». Il a suggéré aux candidats démocrates de l’avenir de se concentrer sur les catholiques blancs et les évangéliques latinos.

«Il n’y a pas moyen d’aller chercher qui que ce soit» parmi les évangéliques blancs qui aiment l’agenda républicain, a dit M. Burge.

Parmi les électeurs sans affiliation religieuse, 72 % ont choisi M. Biden et 26 % M. Trump. VoteCast a aussi constaté que plusieurs autres pans de l’électorat religieux sont allés à M. Biden, en respect avec leurs préférences traditionnelles pour les démocrates.

Les électeurs juifs représentaient 3 % de l’électorat cette année; 68 % d’entre eux ont appuyé M. Biden et 31 % M. Trump. Soixante-quatre pour cent des électeurs musulmans ont voté pour M. Biden et 35 % pour M. Trump. Lors d’un sondage mené en 2017 par le Pew Research Center, environ les deux tiers des électeurs musulmans s’identifiaient comme démocrates ou proches du Parti démocrate.

M. Trump peut se réjouir de sa popularité auprès des électeurs de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours: 71 % d’entre eux ont appuyé le président sortant et 24 % son rival démocrate.

Seulement 56 % de ces électeurs approuvaient toutefois de la performance de M. Trump comme président.

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Le sondage AP VoteCast de l’électorat américain a été réalisé par la firme NORC à l’Université de Chicago pour le compte de Fox News, de NPR, de PBS NewsHour, d’Univision News, du USA Today Network, du Wall Street Journal et de l’Associated Press. L’enquête a été menée auprès de 106 240 électeurs pendant huit jours, en anglais et en espagnol. La marge d’erreur est d’environ 0,4 point de pourcentage.

Elana Schor et David Crary, The Associated Press

L’élection est « truquée », « volée », répète Donald Trump

Le président sortant s’est également plaint du vote par correspondance, qui continue d’être comptabilisé dans plusieurs États pourvu que le cachet de la poste soit daté du jour de l’élection ou d’avant. Donald Trump assimile cette procédure normale, qui n’est pourtant pas nouvelle de cette année, à un «vote illégal».

Sans en fournir la preuve, le président américain Donald Trump continue d’affirmer que les démocrates tentent de voler l’élection présidentielle, deux jours après un scrutin qui n’a pas encore permis de déterminer clairement un vainqueur.Donald Trump a répété jeudi qu'il allait gagner l'élection présidentielle américaine, que les démocrates essaient de lui « voler ». Il n'a toutefois pas soumis d'éléments concrets pour appuyer ses dires.© CARLOS BARRIA/Reuters Donald Trump a répété jeudi qu’il allait gagner l’élection présidentielle américaine, que les démocrates essaient de lui « voler ». Il n’a toutefois pas soumis d’éléments concrets pour appuyer ses dires.

«Nous ne pouvons permettre à personne de museler nos électeurs et de falsifier les résultats», a-t-il déclaré en début de soirée jeudi, lors d’une allocution à la Maison-Blanche. C’était la première fois que le candidat républicain prenait la parole depuis le jour de l’élection.

Donald Trump s’est notamment plaint du dépouillement à Détroit et à Philadelphie, deux villes du Midwest qu’il a présentées comme «les lieux politiques les plus corrompus» des États-Unis.

Selon lui, «les autorités qui supervisent le dépouillement en Pennsylvanie et dans les autres États clés font toutes partie d’une machine démocrate corrompue».

Or c’est en Georgie – un État dirigé par le Parti républicain – que les nouvelles sont les plus mauvaises pour le président sortant à l’heure actuelle. Si la tendance actuelle s’y maintient, ses 16 votes électoraux pourraient passer du rouge au bleu dans les prochaines heures.

Le président sortant s’est également plaint du vote par correspondance, qui continue d’être comptabilisé dans plusieurs États pourvu que le cachet de la poste soit daté du jour de l’élection ou d’avant. Donald Trump assimile cette procédure normale, qui n’est pourtant pas nouvelle de cette année, à un «vote illégal».

«Si vous comptez les votes légaux, je gagne facilement», a d’ailleurs déclaré le candidat républicain dès le début de son allocution.

«Malgré l’interférence – jamais vue dans une élection – des grands médias, du monde des affaires et des géants de la technologie, nous avons gagné avec des scores historiques et les sondeurs se sont délibérément trompés, a-t-il poursuivi. Il n’y a pas eu la vague bleue annoncée».

Les réseaux MSNBC, NBC et ABC ont interrompu la diffusion de l’allocution de Donald Trump avant la fin. CNN l’a diffusée intégralement, mais son présentateur vedette Jake Tapper a immédiatement enchaîné en évoquant un «tissu de mensonges» de M. Trump.

Biden s’approche de la victoire

M. Trump est dans une position précaire face à son adversaire démocrate, Joe Biden, qui pourrait l’emporter si la tendance se maintient. Plus tôt aujourd’hui, ce dernier s’est dit convaincu de gagner lors d’une brève allocution dans son fief du Delaware. En attendant, il a appelé les Américains à faire preuve de patience.

Le président sortant, lui, a multiplié les requêtes juridiques pour tenter d’arrêter le dépouillement du vote par correspondance. Le Parti républicain a également annoncé qu’une demande de recomptage serait déposée au Wisconsin.

«J’ai le sentiment que la justice devra trancher en fin de compte», a conclu Donald Trump jeudi soir. «Ce n’est pas une question de savoir qui a gagné : les républicains, les démocrates, Joe ou moi. Mais nous ne pouvons pas laisser ces choses-là se produire dans notre pays.»

Il n’a répondu à aucune question des journalistes présents avant de quitter la scène.

CBC/Radio-Canada

Présidentielle américaine: Donald Trump s’autoproclame gagnant

Donald Trump y a trouvé le prétexte de prétendre que les démocrates tentaient ainsi de « voler l’élection » — une allégation sans fondement. « Des millions et des millions de gens ont voté pour nous ce soir et un groupe très triste de personnes essaie de les priver de leur droit de vote. Et nous n’allons pas l’accepter », a argué le président depuis la Maison-Blanche où il avait suivi les résultats.

L’incertitude qu’avaient prédite les sondeurs et les experts s’est confirmée, au terme d’une longue soirée électorale présidentielle américaine qui n’a pas permis de consacrer un gagnant. Cela n’a cependant pas empêché Donald Trump de s’attribuer la victoire et de promettre de s’adresser à la Cour suprême.La base républicaine et les partisans de Donald Trump étaient mobilisés.© Ringo H.W. Chiu Associated Press La base républicaine et les partisans de Donald Trump étaient mobilisés.

« C’est une escroquerie pour la population américaine. C’est une honte pour notre pays », a scandé Donald Trump à 2 h 30 mercredi matin. « Nous nous apprêtions à gagner cette élection. Et bien franchement, nous avons gagné cette élection », a-t-il clamé, après être arrivé sur scène au son de l’ode militaire Hail to the Chief.

Donald Trump a récolté des résultats un peu plus encourageants qu’anticipés mardi soir, en remportant notamment la Floride assez tôt en soirée. Mais trois États pivots n’avaient pas fini de comptabiliser leurs votes mardi soir et ont prévenu que cela attendrait mercredi ou même plus tard dans la semaine.

Donald Trump y a trouvé le prétexte de prétendre que les démocrates tentaient ainsi de « voler l’élection » — une allégation sans fondement. « Des millions et des millions de gens ont voté pour nous ce soir et un groupe très triste de personnes essaie de les priver de leur droit de vote. Et nous n’allons pas l’accepter », a argué le président depuis la Maison-Blanche où il avait suivi les résultats.

Son rival démocrate Joe Biden venait d’affirmer, près de deux heures plus tôt, qu’il était prévu que les résultats finaux se fassent attendre jusqu’à mercredi ou même un peu plus tard. « Comme je l’ai dit depuis le début, ce n’est pas à moi ou à Donald Trump de dire qui a gagné cette élection. C’est la décision de la population américaine », a insisté M. Biden, en faisant une déclaration depuis le Delaware.

Des États en suspens

Car, malgré les propos de Donald Trump, en fin de soirée il était encore impossible de prédire qui, du président ou de Joe Biden, allait l’emporter. Trois États clés — le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie — n’avaient toujours pas de résultats finaux à annoncer. Ceux-ci vont devoir se faire attendre jusqu’à mercredi et même vendredi dans le cas de la Pennsylvanie.

Donald Trump a débuté la soirée avec en réussissant à conserver la Floride, qui rassemble 29 grands électeurs. Dans le comté de Miami-Dade, les électeurs cubains ne s’étaient finalement pas rangés suffisamment dans le camp de Biden, mais plutôt dans celui de Trump.

Idem en Ohio (18 grands électeurs), où Joe Biden avait entamé la soirée bien en avance. Quelques heures plus tard, il y était au coude-à-coude avec Donald Trump avant d’y être confortablement dépassé par le président. Du côté de la Caroline du Nord et de ses 15 grands électeurs, les résultats étaient toujours très serrés, cette nuit.

En revanche, le démocrate Joe Biden semblait avoir réussi à voler l’Arizona et ses 11 grands électeurs aux républicains. L’État, traditionnellement républicain, n’était pas passé en mains démocrates depuis 1996 sous le règne de Bill Clinton. Le réseau Fox News avait déclaré Biden gagnant en Arizona vers 23 h. Une décision aussitôt critiquée par le camp de Donald Trump, qui l’a qualifiée de « précipitée ».

Au terme de ces résultats préliminaires, ni Donald Trump ni Joe Biden n’avaient cependant remporté les 270 votes de grands électeurs, sur les 538 au total, nécessaires pour accéder à la Maison-Blanche.

Tout reposait désormais sur les résultats du Wisconsin, du Michigan et de la Pennsylvanie. Le président Trump y a démarré avec une légère avance, mais on attend toujours de grandes quantités de bulletins de vote envoyés par anticipation (plus deux millions de votes en Pennsylvanie).

Contestation annoncée

Ces trois États ont indiqué, en soirée, que les décomptes arriveraient plus tard.

« Nous nous préparions à une grande célébration. Nous étions en train de tout rafler. Et tout d’un coup, [l’élection] a simplement été suspendue », a prétendu — encore une fois à tort — Donald Trump.

Le président avait bien prévenu, ces derniers jours, qu’il pourrait contester les votes qui seront épluchés après cette nuit. Il l’a confirmé au petit matin. « Notre objectif est de protéger l’intégrité [de l’élection] pour le bien de cette nation », a-t-il plaidé, en parlant de nouveau d’une « fraude ». « Nous nous adresserons à la Cour suprême des États-Unis, a-t-il annoncé. Nous voulons que tous les votes cessent. Nous ne voulons pas qu’ils trouvent des bulletins à 4 h du matin et qu’ils les ajoutent. »

Certains États comptabilisent des bulletins reçus après le jour du vote, mais seulement si ceux-ci ont un cachet de poste confirmant qu’ils ont été envoyés avant. Donald Trump avait allégué, en fin de soirée, que les démocrates essayaient ainsi de « voler l’élection ». Twitter a signalé ce gazouillis du président comme étant susceptible d’être trompeur.

Le haut taux de vote par anticipation a compliqué le décompte des bulletins, puisque dans certains États — comme la Pennsylvanie — les bulletins par anticipation n’avaient même pas commencé à être épluchés lorsque les bureaux de vote ont fermé leurs portes mardi soir. En revanche, dans d’autres États comme en Floride, ce sont les premiers résultats qui ont été annoncés et ceux-ci favorisaient les démocrates, dont les électeurs ont été plus nombreux à voter en avance par la poste en raison de la pandémie. L’écart s’est donc resserré au fil de la soirée dans ces endroits, au fur et à mesure que les votes en personne — davantage républicains — étaient comptabilisés.

Donald Trump a faussement allégué, mardi soir, que les médias n’avaient pas comptabilisé tous les États qu’il a remportés, le privant ainsi de le déclarer gagnant. M. Trump a cependant argué, pour ce faire, que les décomptes des médias ne tenaient pas compte de l’Ohio ou du Texas, alors que c’est faux. Même avec ces États, mais sans les trois États pivots du Nord dont on attend toujours les résultats, Donald Trump ne compterait que 213 votes du collège électoral et Joe Biden 238. Ni l’un ni l’autre n’a les 270 votes nécessaires pour l’instant pour accéder à la Maison-Blanche..

Vote et pandémie

Le taux de participation risque de franchir un nouveau record cette année. Le New York Times prédisait mardi soir qu’il pourrait atteindre 67 %. Il y a quatre ans, ils n’étaient que 55 % des électeurs éligibles à s’être prononcés. Le dernier record date de 1908, lorsque près de 66 % des Américains pouvant voter s’étaient prononcés. En 2008, ils étaient 64 % à avoir voté lors du scrutin opposant le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain.

Or, avant même que les bureaux de vote ouvrent leurs portes mardi, près de 100 millions d’Américains s’étaient prévalus de leur droit de vote par anticipation.

Ce reportage a été financé grâce au soutien du Fonds de journalisme international Transat — Le Devoir.