« A quoi a servi la réforme du système partisan » ?, s’interroge Ganiou Soglo (Tribune)

L’une des insuffisances, si insuffisances il y’a de la Conférence des forces vives de la Nation de février 1990 réside dans son absence de résolution en ces temps de conjoncture économique de régler la question cruciale du financement public des partis politiques. C’aurait été réglé lors de ces historiques assises nationales que les partis politiques qui sont nés sur son terreau auraient pu jouir d’une existence séculaire comme sous d’autres cieux.

A quoi a servi la « réforme du système partisan » ?

L’une des insuffisances, si insuffisances il y’a de la Conférence des forces vives de la Nation de février 1990 réside dans son absence de résolution en ces temps de conjoncture économique de régler la question cruciale du financement public des partis politiques. C’aurait été réglé lors de ces historiques assises nationales que les partis politiques qui sont nés sur son terreau auraient pu jouir d’une existence séculaire comme sous d’autres cieux.

Néanmoins la constitution de 11 décembre 1990 qui en est sortie disposait que l’animation de la vie politique appartient aux partis politiques. Dans un contexte de multipartisme intégral, la balbutiante démocratie béninoise a connu des formations politiques de tout acabit (mouvements, partis et alliances de partis, les formations politiques) dont la naissance tient de la liberté d’association. Un modèle béninois qui est l’expression de la vitalité démocratique, en témoigne la vigueur du débat politique au Parlement et dans l’opinion publique. Leur nombre ne s’assimile pas forcément à leur qualité. Ce qui ne leur a pas permis de servir d’ascenseur vers la plus haute fonction de l’Etat.

Ce tableau en apparence trompeur appelait une réforme. Une amélioration de l’existant mais pas une remise à zéro du compteur pour tout réinventer. D’ailleurs avant le pouvoir de la rupture, la réforme était un souhait partagé par l’ensemble de ce qui constituait la classe politique béninoise. Il y avait des acquis à consolider. Tout n’est pas intrinsèquement défavorable. Mais le régime actuel animé par un complexe d’œdipe, s’acharne à faire croire qu’avant son avènement, le Bénin n’avait pas existé. Dans la kyrielle de formations existantes avant la pseudo-reforme, je suis de ceux qui pensent que plusieurs pouvaient être sauvegardées pour servir de modèles. Le FARD Alafia, la RB, le PSD, l’Union fait la Nation, les FCBE, le PRD…sont de grandes formations politiques qui ont marqué la scène la politique béninoise. Mais hélas, toutes sont passées entre les sécateurs de cette réforme du système partisan.

Toutefois, cette réforme ne peut être crédité que d’un seul mérite : La réduction du nombre de formation afin de garder le cordon ombilical à leur naissance et arroser les plus favorisés des deniers publics, tout est dans la ruse. Sinon rien à changer. Nombreux sont ces coteries politiques créés sous TALON et incapables de confectionner une liste de candidat pour une élection car les dirigeants qui en sont Président du Conseil d’administration (PCA) et Président directeur général (PDG) ne sont que l’ombre d’eux même attendant le signal de la « Télécommande ».

Un parti a vocation de conquérir le pouvoir d’Etat mais sous Patrice TALON, la mission est réduite à applaudir. Hormis une ou deux formations qui se sont démarquées en dépit des connivences temporelles, tous sont des zélateurs du régime sans réflexions objectives. Et dans ce contexte, l’argent du contribuable continue d’y être injecté.

Alors que le compte rebours a commencé, il importe de demander au régime s’il est fier de ce qui existe de nos jours comme partis politiques ? Est-ce véritablement la réforme souhaitée ? Quelles sont les idéologies des partis existants ? En quoi contribuent ils réellement au développement du pays ? Les partis arrivent-ils à prendre eux même les décisions ? Pourquoi la Télécommande continue t’elle d’agir ? Quel parti peut se targuer d’exister après la présidentielle de 2026 voire d’aborder ce tournant en toute homogénéité ? Peut-on garantir l’émergence d’un président en 2026 issu des rangs des partis existants ? Les interrogations demeurent.

Le pouvoir de la Rupture a le devoir de nous répondre.

Ganiou SOGLO

Regroupements politiques au Bénin, réforme du système partisan, idéologie,..: Richard Boni Ouorou en parle

Dans l’histoire des idées politiques au Bénin, plusieurs creusets politiques pensés et éprouvés autrefois sont à nouveau revisités et fondent à l’heure des réformes comme un nouvel ordre sociopolitique… D’hier à aujourd’hui même si mieux structurés, ces grands regroupements politiques connaitront ils le même sort? La période actuelle porte-t-elle la clé d’une pérennité dépourvue de facteurs d’éclatement? Richard Boni Ouorou, Politologue répond aux questions de Pesce Hounyo pour Reporter Bénin Monde

Dans l’histoire des idées politiques au Bénin, plusieurs creusets politiques pensés et éprouvés autrefois sont à nouveau revisités et fondent à l’heure des réformes comme un nouvel ordre sociopolitique… D’hier à aujourd’hui même si mieux structurés, ces grands regroupements politiques connaitront ils le même sort? La période actuelle porte-t-elle la clé d’une pérennité dépourvue de facteurs d’éclatement? Richard Boni Ouorou, Politologue répond aux questions de Pesce Hounyo pour Reporter Bénin Monde

Reporter Bénin Monde : Avant l’avènement de UP le Renouveau, qui semble aujourd’hui très en vogue, nous avons connu dans l’histoire politique récente de notre pays, UBF sous Kerekou et UMPP sous Yayi. Vu que les objectifs et les devanciers de ces creusets politiques d’envergure semblent pratiquement les mêmes, est-ce que la fin risque encore d’être la même ou alors vous y voyez du différent ? (analyse comparative)

Richard Boni Ouorou : Vous avez sans doute omis de mentionner la Renaissance du Bénin durant le régime du président Nicéphore Soglo. Ce tableau que vous avez dressé si bien est assez révélateur des spécificités de notre espace politique. Il y a deux choses à retenir du constat qui est le vôtre : la rupture institutionnelle d’une part et la continuité du comportement politique

Afin de mieux saisir mon propos, il faut noter quelque chose d’important qui est le fait qu’aucun des présidents que nous venons d’évoquer n’est parvenu au pouvoir ni sous la bannière des partis politiques cités, ni sous aucune bannière politique. Ce qui va curieusement à l’encontre d’une des théories politiques dominantes qui veut que ce soit le parti politique qui soit le vecteur principal de l’accession au pouvoir politique du fait de l’idéologie qui l’anime, des valeurs qu’il porte et de l’étendue de son influence géographie et du dynamisme de ses militants et cadres.

Au Bénin par contre, c’est toute autre dynamique faite d’alliance de diverses entités sociologiques et politiques qui portent un individu au pouvoir. Le parti politique n’intervient qu’à l’issue de la prise de pouvoir et n’a pour fonction principale que celle de consolider et de garder ce dernier par le jeu de divers accords et arrangements.

Ce qui se passe donc, c’est qu’à l’issue d’un cycle de pouvoir qui correspond généralement à deux mandats présidentiels, les différentes forces sociologiques et politiques se recombinent de différentes manières pour assurer leur existence au cours du cycle à venir. D’où ce que j’ai précédemment appelé la continuité du comportement politique. En effet, de manière invariable, il s’agit du même modus operandi pour l’accession au pouvoir.

La mise en œuvre de celui-ci passe nécessairement aux yeux des acteurs impliqués par la mise en œuvre de l’autre élément que j’ai tantôt évoqué qui est celui de la rupture institutionnelle. Il faut entendre par-là la fin du parti hégémonique précédent afin de préparer le terrain pour le prochain. Cette phase de transition est l’occasion pour les uns et les autres de se refaire une virginité politique par le biais d’un nouveau discours qui surfe sur le mécontentement populaire.

Malheureusement la rupture ne s’arrête pas à ce niveau. On la remarque également au niveau des politiques publiques qui prétendent au développement. Vous aurez sans doute remarqué que d’un régime à un autre, il n’y a pas de continuité dans la conception et la mise en œuvre des plans de développement. Chaque régime vient avec sa vision. La vue en perspective de tout cela donne l’impression d’un éternel recommencement et d’un gâchis irrémédiable.

Pour appuyer mon propos, je ne prendrai qu’un seul exemple. Rappelez-vous que depuis le président Soglo le chantier prioritaire de tous les présidents était l’instauration et la perpétuation d’une politique énergétique de bonne qualité, accessible et à bas coût. Imaginez donc un seul instant ce que serait devenu notre pays en termes de développement et de niveau de qualité de vie pour ses habitants. Car il est important d’intégrer le fait que l’énergie et la transformation qu’elle induit, est depuis la nuit des temps, la clé principale du développement économique et social.

Il y a tant un lien de causalité qu’une corrélation entre la maîtrise et l’accessibilité de l’énergie d’une part et le niveau de développement d’un pays ainsi que la qualité de vie de sa population d’autre part. L’économie n’est que de l’énergie que l’on transforme. Or au Bénin comme dans beaucoup d’autres pays pauvres, l’énergie sous toutes ses formes est peu disponible, est coûteuse et est de mauvaise qualité. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que nous soyons au niveau où nous nous trouvons.

Pour en revenir à votre question, il est évidemment important que les choses changent. J’ai grand espoir que ce sera le cas grâce à une nouvelle offre politique qui entend donner à chaque Béninois la maîtrise de sa propre destinée et l’acteur principal de la transformation heureuse de son pays…

Les jeux de ralliements font beaucoup de bruit. Les uns sont qualifiés de contre nature, les autres, d’irrationnels, certains suscitent des procès et justifications. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Et où peut-on apporter des réajustements dans la réforme du système partisan?

Je suis tenté de dire que ce n’est que la conséquence à ma réponse précédente. La question qui est la vôtre pose le problème de la motivation idéologique, partisane dans notre espace politique. Autrement dit, est-ce que nos acteurs politiques sont mués par une idéologie, un positionnement socio-politique que refléteraient non seulement leur engagement mais aussi leur parti politique.

Il est donc intéressant de savoir comment est organisé idéologiquement le champ politique chez nous. Y trouve-t-on des partis de gauche, de droite, des centristes, des libéraux, des nationalistes, etc. Est-ce que la plupart des acteurs politiques connaissent seulement la signification de tous ces termes.

Il ne s’agit pas seulement de simples mots. Il s’agit d’une vision que l’on se fait du monde et de la manière dont les transformations doivent s’opérer dans l’intérêt de la société et des hommes. Quelle est donc la vision transformatrice de la société béninoise que possèdent ceux que vous évoquez ? Nous sommes ici confrontés à la question fondamentale des motivations qui emmènent les uns et les autres en politique.

En l’absence des marqueurs idéologiques qui différencient les uns et les autres, il ne me paraît pas juste de dire que ces jeux de ralliements sont irrationnels. À moins de précisément indiquer en quoi ils sont irrationnels.

Ceci dit, à votre interrogation de savoir comment peut-on apporter des ajustements dans la réforme du système partisan, il me paraît d’emblée important d’exprimer ma réserve sur le fait qu’il ne s’agit pas ici de quelque chose qui puisse être changé par la loi. Il est en effet difficile de légiférer aux fins de changer la nature humaine. Toutefois, la solution selon moi passe par le retour aux fondamentaux. Parmi ceux-ci il y a la formation politique qui doit permettre de savoir comment l’État est structuré, de déterminer les enjeux de l’heure et la position de la nation par rapport à celle-ci, d’avoir conscience des atouts et insuffisances qui sont les nôtres dans l’espace sous-régional et régional, etc.

Il ne s’agit donc pas de se dire politicien ou de se lever un matin et de décider d’entrer en politique. Il est important d’intégrer le fait qu’il s’agit avant tout d’une activité humaine régie par des règles qu’il faut apprendre et assimiler. La formation politique à elle seule n’est pas suffisante. Elle est un complément à un bagage constitué des parcours académiques, professionnels, sociétaux, associatifs, etc.

Mais le réajustement majeur à apporter est au niveau du citoyen. Celui-ci doit se réapproprier le débat public avec la conscience qu’il en est l’unité de mesure. Il doit quitter la posture de spectateur pour celui d’acteur, avoir conscience de sa qualité de souverain et de dépositaire de toutes légitimités publiques.

Dans vos précédentes réponses vous évoquiez pour parler idéologie? Les partis de gauche de droite et autres caractéristiques du champ des idées politiques en occident et j’en profite avant de conclure ce Question-Réponse pour savoir face au fort sentiment anti-français en Afrique actuellement, comment vivent aujourd’hui les gens de la diaspora ? Est-ce selon vous une situation normale et heureuse ou phénomène contre-productif pour le continent ?

La perte d’influence (car c’est de ça qu’il s’agit) de la France en Afrique doit plutôt être appréhendée comme une opportunité pour nous. Si le bilan que l’on peut dresser des décennies de relations avec la France se solde par un passif pour nous, il faut simplement préciser que ce pays n’a agi que dans le seul sens de son intérêt, comme toutes les autres puissances. En nous inspirant, nous ne devons considérer les événements que dans le seul sens de nos intérêts.

Il faudrait donc déjà les connaître, les structurer et les transformer en politiques publiques concrètes. Ceci me semble le préalable pour pouvoir bénéficier de la formidable opportunité que représente le déclin de la France en Afrique. En effet, la perte d’influence de cette nation correspond à l’émergence de plusieurs autres pays qui constituent donc pour nous autant d’atouts en termes de coopération commerciale, technologique, industrielle et scientifique.

Contrairement à ce que l’on peut penser, le déclin de l’influence française en Afrique met beaucoup plus en exergue nos capacités à nous définir ou non, nos aptitudes à savoir lire ou non les événements géopolitiques ou non dans notre propre intérêt.

L’heure des invectives est finie. Nos devanciers avaient l’excuse du carcan de la françafrique comme frein à notre développement. Si demain nous voulons procéder à la reddition historique à l’occasion de laquelle nous demanderons des comptes à la France au nom de toutes les turpitudes que nous avons subies, nous devons préalablement nous montrer à la hauteur.

Si nous ratons la fenêtre d’opportunité qui s’offre à nous en ce moment, ce serait un aveu que la France n’a jamais été un obstacle pour nous. Ce serait plutôt l’aveu que le problème c’est nous.

Merci d’avoir répondu à nos questions…

Source : Reporter Bénin Monde

Reforme du système partisan, loi suspension des peines, points positifs de la gouvernance Talon: Richard Boni Ouorou en parle

Richard Boni Ouorou se prononce sur la reforme du système partisan au Bénin et l’adoption de la  loi portant modification du code de procédure pénale en République du Bénin,  mardi 04 octobre 2022 par les députés. C’était au cours d’un entretien accordé à la télévision en ligne Reporter Bénin Monde dans l’émission ‘‘Le Tic Tac’’.

Richard Boni Ouorou se prononce sur la reforme du système partisan au Bénin et l’adoption de la  loi portant modification du code de procédure pénale en République du Bénin,  mardi 04 octobre 2022 par les députés. C’était au cours d’un entretien accordé à la télévision en ligne Reporter Bénin Monde dans l’émission ‘‘Le Tic Tac’’.

Sur ces deux sujets, le Politologue a donné une mauvaise note à la Rupture et à son chantre. Richard Boni Ouorou soutient que les démissions et adhésions en cours dans les partis politiques constituent la preuve indéniable de l’échec de la reforme du système partisan.

Et là-dessus, il constate que la reforme du système partisan, opérée sous le président Talon, a été mal conçue parce que basée « sur des perceptions » et non des « connaissances ».

Il déplore que le système politique actuel éloigne l’élu de l’électeur.

Pour corriger le tir, le Politologue recommande une reforme qui rapproche les élus de leurs mandants. Il propose à cet effet une loi sur le financement des partis par les mandants où les candidats vont convaincre les populations pour obtenir des financements.

En outre, Richard Boni Ouorou plaide pour des regroupements et des partis basés sur des idéologies claires se prononçant sur les questions qui touchent au quotidien des populations.

Richard Boni Ouorou : « Le chef de l’Etat est encore un juge, c’est une honte »

 Evoquant l’adoption de la loi n°2018-14 du 18 mai 2018 portant modification code de procédure pénale en République du Bénin qui donne la possibilité au président de la République de suspendre les peines, Richard Boni Ouorou s’est montré très acerbe.

« Depuis 2016, il y a une vision totalitaire. Il y a un gouvernement qui prend des décisions qui sont marginales, qui ne sont conformes à aucune norme, des décisions qui sont contraires aux habitudes », lance t-il avec dégoût pour aborder la question.

Pour lui, le chef de l’Etat prend désormais « l’habit du juge, des détentions et des libertés », avec une immixtion dans le judiciaire.

« Le chef de l’Etat est encore un juge, c’est une honte », fustige t-il, dénonçant une loi qui vient « briser le mur entre le pouvoir d’Etat et la justice en installant le chef de l’Etat dans le fauteuil de juge ».

Et de dénoncer une hyper présence de l’actuel locataire de la marina : « nous sommes face à des situations d’une extrême gravité. Aujourd’hui, le chef de l’Etat est tout et il est partout ».

Points positifs

 Au cours de son passage sur l’émission ‘‘Le Tic Tac’’, Richard Boni Ouorou n’a pas que distribué des mauvaises notes à la rupture. Se définissant comme un « politicien de bonne foi », il a reconnu que tout ne peut pas être noir sous la Rupture. Dans ce sens, Richard Boni Ouorou a salué la reforme de l’Etat civil et les reformes fiscales, initiées par le président Talon…

Comme quoi, quand c’est bon, Richard Boni Ouorou le dit, et quand c’est encore mauvais, il le dit.

Manassé AGBOSSAGA

  

La liberté individuelle de choix et d’appartenance politique: un baromètre de la réforme? (Opinion)

Faut-il se désoler de voir des arrivées et des départs d’un parti politique à un autre? Devrait-on admettre que les actuelles démissions et adhésions de militants sont contraires à la réforme? Faut-il conclure que la réforme  bat de l’aile? Doit-on légiférer pour contraindre les politiques à faire des choix inamovibles? Que faire? 

Réforme du système partisan

La liberté individuelle de choix et d’appartenance politique: un baromètre de la réforme?

Faut-il se désoler de voir des arrivées et des départs d’un parti politique à un autre? Devrait-on admettre que les actuelles démissions et adhésions de militants sont contraires à la réforme? Faut-il conclure que la réforme  bat de l’aile? Doit-on légiférer pour contraindre les politiques à faire des choix inamovibles? Que faire?

À première lecture, on est  tenté de croire que la réforme bat de l’aile. Car, pour beaucoup, les nouvelles règles organisant  le secteur politique devraient mettre un terme aux possibilités de démission d’une formation politique et d’adhésion à une autre. Les récriminations contre la réforme et ce qui apparaît actuellement comme une grande vadrouille politique donnent du grain à moudre à ceux qui ont le sentiment que morale et éthique ne sont pas les choses du monde les mieux partagées au niveau des acteurs politiques.

C’est un constat. Or  les logiques et autres calculs politiques ont encore de beaux jours devant eux, aussi longtemps que le jeu politique puisera son essence dans ces arithmétiques et systèmes métriques qui poussent bien d’acteurs politiques à dormir leur calculatrice en main. C’est ainsi sous tous les cieux et dans tous les domaines de la vie. Et ce n’est point un crime. À quoi ressemblerait d’ailleurs le jeu politique sans des logiques calculées, sans ces éléments de stratégie, de tactique et de positionnement qui donnent à la vie politique toute sa truculence, sa vitalité et sa vivacité?

La réforme n’a pas pour vocation de se mettre au-dessus des libertés individuelles constitutionnellement établies

En effet,  au nom de la Constitution en vigueur en République du Bénin, il n’est point possible d’interdire à une personne physique de démissionner d’une association quelconque voire d’un parti politique et ou d’adhérer à une autre entité. Si les citoyens ont le droit de changer de nationalité, serait-ce le droit d’être membre ou non d’un parti politique qui prendrait un coup? C’est un droit constitutionnel que le législateur a pris en compte dans la loi portant charte des partis politiques votée en 2018 et actualisée en 2019. Chaque citoyen venant sur le champ partisan se dote de son agenda, consulte la météo politique et fait ses options. Il est souvent aidé  par les aléas de fonctionnement interne des groupes en lien avec l’offre politique, le leadership et le management  de la direction.

Le combat pour la vertu est des plus utiles pour ennoblir les discours et les actes des hommes dans tous les compartiments de la société. Les acteurs politiques sont spécifiquement indexés et attendus sur cette dimension parce que leurs choix influencent énormément la vie dans la cité. C’est un combat de longue haleine et de transformation socioculturelle. Il prendra le temps qu’il prendra. Néanmoins, il faut définitivement retenir que la liberté d’association dans une démocratie est l’un des principaux piliers de l’édifice démocratique. Les gens seront toujours libres de s’engager dans une organisation, de partir ou de rester au nom de leur liberté. La structuration du paysage partisan et l’avènement des grands ensembles pourraient limiter  les va-et-vient en réduisant le champ des mouvements. Cela est à espérer à long terme.

Le but de la réforme n’est pas de supprimer la liberté constitutionnelle d’association politique des citoyens. Le faire sera anticonstitutionnel et anti-démocratique.

Céphise BEO AGUIAR

Analyste-Consultant-Formateur

Ayadji dénonce la violation de la charte des partis dans le camp présidentiel, « ils sont en train de fossoyer la reforme du système partisan … ce qui est malheureux, c’est encore nous qui sommes de la famille présidentielle qui nous comportons comme ça »

Même s’il s’est retenu de citer de nom, Jacques Ayadji  n’a pas lésiné sur les mots pour dénoncer les autres partis de la mouvance présidentielle. Sur l’émission socio-politique ‘‘Cartes sur table’’ de la radio Océan Fm,  le président de Moele-Bénin se désole des, « fusion », « mariage », « mise ensemble » en cours à l’Union progressiste le Renouveau, au Bloc républicain,…Et ce tout en évitant de mentionner le nom desdits partis.

Coup de gueule de Jacques Ayadji ! Invité de l’émission ‘‘Cartes sur table’’, de la radio Océan FM, dimanche 25 septembre 2022, le président de Mouvement des élites engagés pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin) a, avec courroux, dénoncé la violation de la charte des partis politiques, beaucoup plus, dans le camp présidentiel, référence aux ‘‘fusions’’, ‘‘mariage’’, ‘‘mise ensemble’’.

Même s’il s’est retenu de citer de nom, Jacques Ayadji  n’a pas lésiné sur les mots pour dénoncer les autres partis de la mouvance présidentielle.

Sur l’émission socio-politique ‘‘Cartes sur table’’ de la radio Océan Fm,  le président de Moele-Bénin se désole des, « fusion », « mariage », « mise ensemble » en cours à l’Union progressiste le Renouveau, au Bloc républicain,…Et ce tout en évitant de mentionner le nom desdits partis.

Pour lui, tout ce qui s’observe est simplement une violation de la loi sur la charte des partis politiques.

« …Je ne voudrais pas parler des autres partis politiques, je veux faire un débat impersonnel », fait il d’abord observer, avant de dénoncer avec tristesse «nous avons une charte des partis politiques en vigueur dans notre pays qui ne prévoit pas des fusions, qui ne prévoit pas des mises ensembles, qui ne prévoit pas des unions…Tout les cas que vous évoquez, c’est de la tristesse, parce que moi j’avais pensé qu’en ayant parlé de rupture en 2016 et surtout en ayant mis en chantier et mis en œuvre la reforme du système partisan, on a fait dos à tout ça, à tout ce que nous voyons là. Si on devait être respectueux de la charte des partis politiques, on ne peut pas observer ce que nous sommes en train d’observer ».

Le président de Moele-Bénin se dit beaucoup plus déçu, d’autant plus que le mal s’observe chez les partis soutenant l’action du chef de l’Etat et à l’origine des nouvelles lois électorales.

« …Notre loi positif ne permet pas des adhésions groupées, des adhésions collectives. Les gens préfèrent changer alliance par mariage, mise ensemble, ce n’est pas bien. Ils sont en train de fossoyer la reforme du système partisan. Ce qui est malheureux, c’est encore nous qui sommes de la famille présidentielle qui nous comportons comme ça. C’est vraiment dommage », a-t-il déploré.

Mais, Jacques Ayadji rassure que Moele-Bénin ne s’adonnera pas à ce vilain jeu.

« Vous ne verrez jamais Moele-Bénin en train de faire une cérémonie de fusion…c’est illégal, ce n’est pas prévu. Si un parti veut venir à Moele-Bénin, il s’auto-dissout et laisse libre court aux militants de venir individuellement à Moele-Bénin, mais en tant qu’individu, mais pas en tant que groupe ».

Voilà qui est bien clair !!!

Manassé AGBOSSAGA

UDBN : Une « miraculeuse résurrection » qui confirme qu’il « n’y a jamais eu de reforme du système partisan », selon Nourou-Dine Saka Saley

L’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (UDBN) a officiellement suspendu, le 17 août dernier, son accord politique avec le Bloc républicain (BR). Dans la foulée, le parti au cheval cabré s’est dit étonné puisque soutenant que l’UDBN a été absorbé au BR et ne saurait existé.

L’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (UDBN) a officiellement suspendu, le 17 août dernier, son accord politique avec le Bloc républicain (BR). Dans la foulée, le parti au cheval cabré s’est dit étonné, puisque soutenant que l’UDBN a été absorbé au BR et ne saurait existé.

Le ministère de l’intérieur s’est invité dans le débat et a finalement confirmé l’existence du parti UDBN.

Réagissant à cette actualité, de façon voilée, Nourou-Dine Saka Saley a qualifié l’existence de l’UDBN malgré son accord avec le BR de « miraculeuse résurrection ».

Et pour l’opposant, membre du parti ‘‘Les Démocrates’’, cette « miraculeuse résurrection » confirme que la rupture a vendu du faux en matière de reforme du système.

Pour lui, il s’agissait en réalité des plans « qui ont été méticuleusement et savamment orchestrés et mis en place pour exclure l’opposition  ou tout regroupement politique qui ne soit pas dans le sens des aspirations du pouvoir ».

« Si vous en doutez encore, il suffit juste de jeter un coup d’œil du côté de l’Union qui avait préalablement été faite entre deux partis de la mouvance présidentielle. Curieusement un de ces partis se réveille miraculeusement pour revendiquer son existence alors que si on doit appliquer les textes de leur charte des partis politiques, ce parti ne devrait plus exister.

Donc cette miraculeuse résurrection appelle à s’interroger et confirme ce que j’avais dit, qu’il n’y avait pas de reforme politique au Bénin encore moins celle qui nous sont présentées comme telles », a déclaré l’opposant.

Mais dans un comportement de ‘’kpakpatoya stylé’’ l’opposant dira que ce n’est pas son problème, puisque il ne lui revient de « s’intéresser encore  moins d’opiner techniquement sur la cuisine interne à des partis de la mouvance ».

Manassé AGBOSSAGA

Mama Sanni, député UP : « Il faut cesser de voir Patrice Talon derrière tout »

Sanni Mama était au siège de la Commission électorale nationale autonome ce 25 janvier 2021. Le député de la 23 ème circonscription électorale y était pour retirer son formulaire de parrainage.
Une fois l’acte républicain et constitutionnel accompli, il s’est prêté aux questions des journalistes. Le député de l’Union progressiste a profité pour justifier et souligner l’importance de la reforme du système partisan avec l’avènement du parrainage.

Honorable Sanni Mama


« Nous avons tous déploré la kyrielle de partis que nous avons dans ce pays. Cela n’honore pas la démocratie béninoise. C’est ça qui nous a emmenés aux réformes du système partisan qui a abouti au parrainage. Désormais, n’importe qui ne peut plus venir prendre le pouvoir s’il n’a pas un parcours politique, s’il n’est pas d’un parti politique. Je suis donc fier de venir concrétiser ce que nous avons voté à l’Assemblée nationale » a t-il laissé entendre.

Et à la question de savoir s’il peut donner son parrainage à un autre candidat, outre que Patrice Talon, il répond : « Vous savez, le problème de nous les Béninois, c’est que nous avons des préjugés et des préjugés souvent négatifs. C’est dommage. On fera avec. Mais tôt ou tard, les gens finiront par comprendre qu’il y aura une élection inclusive. Il y aura assez de candidats. Et ils verront que des députés Up, Br, des maires Fcbe vont parrainer quelque candidat leur parti juge qu’il peut conduire les destinées de ce pays ».
Puis de lancer : « C’est de ça qu’il s’agit. Il faut cesser de voir Patrice Talon derrière tout. Nous sommes quand-même des responsables et au-delà de tout, c’est le pays d’abord avant Patrice Talon lui-même ».
Manassé AGBOSSAGA

Reformes politiques et institutionnelles : Facteur clé de « l’amélioration de la gouvernance » selon Alain Orounla

Le porte-parole du Gouvernement était face aux hommes des médias, ce mardi 15 décembre 2020. Alain Orounla est revenu sur la tournée nationale du chef de l’Etat, évoquant au passage les reformes politiques et institutionnelles.

Et contrairement aux allégations et accusations de l’opposition, le porte-parole du Gouvernement est convaincu du succès des reformes politiques et institutionnelles engagées par le régime de la Rupture.

Pour lui, les résultats obtenus dans les domaines de l’énergie, du sport, des infrastructures routières, de l’eau et autres sont les conséquences directes desdites reformes.

Alain Orounla soutient que les reformes politiques et institutionnelles ont permis d’améliorer la gouvernance.

 « Les reformes politiques et institutionnelles ont  montré leurs efficacités… Sans les réformes politiques,  on aurait jamais eu à améliorer la gouvernance », martèle t-il.

Pour lui, l’ancien modèle politique donnait place à toutes les dérives et qui ne peuvent pas mettre le Bénin sur la voie du développement.

« L’ancienne gouvernance facilitait la corruption, l’impunité, la gabegie, le désordre, la pagaille…Avec ça, on ne peut pas rationnaliser notre économie. On ne peut pas entreprendre ce programme ambitieux qui a été déroulé », fait savoir le ministre de la Communication.

Les forces de l’opposition apprécieront !!!

Manassé AGBOSSAGA

Reforme du système partisan : « (…), Rien n’a changé ! », analyse Docteur Mohamed Paul Tossa

Reforme du système partisan : « (…), Rien n’a changé ! », analyse Docteur Mohamed Paul Tossa Les réformes ont battu les records sous la gouvernance du Président Patrice Talon. Si elles sont multiples et multiformes, celles entreprises dans le secteur de la politique, notamment « la réforme du système partisan » continue d’animer les débats. Dans un entretien exclusif accordé par visioconférence, le Docteur Mohamed Paul Tossa a porté son regard analytique sur cette réforme qui suscite appréciations et indignations des acteurs politiques béninois.

Dr Mohamed Paul Tossa
  Les réformes ont battu les records sous la gouvernance du Président Patrice Talon. Si elles sont multiples et multiformes, celles entreprises dans le secteur de la politique, notamment « la réforme du système partisan » continue d’animer les débats. Dans un entretien exclusif accordé par visioconférence, le Docteur Mohamed Paul Tossa a porté son regard analytique sur cette réforme qui suscite appréciations et indignations des acteurs politiques béninois.


  A l’orée des élections présidentielles de 2016, la question de la « réforme du système partisan » a été la préoccupation majeure chèrement défendue par des différents candidats à travers leur projet de société. Devenue une nécessité, cette réforme a été effective sous la rupture sans pour autant répondre efficacement aux attentes des politiques et des populations. 

  En effet, mis à part la réduction à polémique des partis politiques plus rien ne serait véritablement avantageux pour le peuple béninois. Les partis politiques, nonobstant cette réforme du système partisan, continuent d’être des propriétés ‘’personnelles’’ et végètent dans une gestion autoritaire. « Il nous faut un système partisan où les partis politiques ne sont plus identifiés uniquement à une personne. Faites le tour des partis politiques formés sous  la rupture et vous verrez que rien n’a changé », a déploré le médecin toxicologue, Docteur Mohamed Paul Tossa.

En appui à son argumentaire, il évoque les cas : « Moele-Bénin qui s’identifie à Jacques Ayadji, UDBN à Claudine Prudencio, et les deux blocs UP et BR qui, même s’ils ont des présidents, respectivement Bruno Amoussou et Abdoulaye Bio Tchané, s’identifient systématiquement au Chef de l’Etat.  

Par ailleurs, Mohamed Paul Tossa ne voit pas de partis politiques solidement constitués avec le nouveau système partisan. « Les partis UP (Union Progressiste) et BR (Bloc Républicain) ne tiennent que parce que le Chef de l’Etat tient solidement la corde qui attache ensemble les personnes », a-t-il analysé, avant de prédire «  Le jour où il lâchera cette corde parce qu’il ne sera plus là, tout s’écroulera comme un château de cartes ».    

Koffi Albert ADANDJI

Politique: Narcisse Tomèty propose la relecture du code électoral et le report des législatives

Proposition choque du professeur Simon Narcisse Tomèty au sujet des législatives du 28 avril 2019. Face aux difficultés visibles constatées dans l’application du code électoral et particulièrement dans l’article 242, l’Institutionnaliste propose le report du scrutin. Le Professeur Simon Narcisse Tomèty invite alors le chef de l’Etat et toute la classe politique à la relecture du code électoral. ..

Les législatives du 28 avril 2019 riment avec incertitudes et inquiétudes, conséquences des couacs contenus dans le code électoral et  la charte des partis politiques. Face à cela, le professeur Simon Narcisse Tomèty plaide pour la relecture du code électoral et par ricochet le report du scrutin.

Manassé AGBOSSAGA

Proposition choque du professeur Simon Narcisse Tomèty au sujet des législatives du 28 avril 2019. Face aux difficultés visibles constatées dans l’application du code électoral et particulièrement dans l’article 242, l’Institutionnaliste propose le report du scrutin. Le Professeur Simon Narcisse Tomèty invite alors le chef de l’Etat et toute la classe politique à la relecture du code électoral. 

« Au stade actuel, il est encore possible que le Chef de l’Etat prenne l’initiative d’un report des élections législatives afin qu’une dernière lecture du code électoral se fasse dans l’intérêt des Béninois et non des rapports de force entre la mouvance présidentielle et l’opposition plurielle », lance-t-il.

Le candidat déclaré à la présidentielle de 2021 propose, à cet effet, un report de deux mois et prévient des risques d’une crise post-électorale.

« Décaler ces élections de deux mois pour aboutir à un plan de mitigation des risques d’une crise post-électorale,  c’est faire preuve d’une hauteur d’esprit et le pays tout entier en a besoin par ces temps de peur et d’incertitude qui hantent nos esprits », recommande-t-il.

A ceux qui prendraient moins au sérieux ce rendez-vous électoral, le Directeur du Café africain des Néo Philosophes rappelle la portée d’une élection législative.

« …Une élection parlementaire à une valeur territoriale fortement attachée à une aire culturelle, à des revendications identitaires et particulièrement émotionnelle car chaque circonscription électorale veut voir son élu issu des urnes devenir un représentant du peuple donc de la Nation… Sous-estimer cette dimension sociologique et affective d’une élection parlementaire,  c’est faire preuve d’une myopie politique. L’élection parlementaire est la plus délicate de toutes les élections.  Donc,  soyons très sages dans son organisation en essayant de débattre de toutes les questions qui divisent ».

Un homme averti en vaut plusieurs, dit-on.