Des ambitions pour la présidentielle de 2026 ? La réponse de Romuald Wadagni

Réélu en avril 2021, Patrice Talon brigue son deuxième et dernier mandat à la tête du Bénin. Sauf ‘’piqûre du virus du 3ᵉ mandat’’ comme avec Alpha Condé ou Alassane Ouattara, l’actuel locataire de la marina ne peut donc pas être candidat à la présidentielle de 2026. Un boulevard pour ses proches collaborateurs, sans doute.

Réélu en avril 2021, Patrice Talon brigue son deuxième et dernier mandat à la tête du Bénin. Sauf ‘’piqûre du virus du 3ᵉ mandat’’ comme avec Alpha Condé ou Alassane Ouattara, l’actuel locataire de la marina ne peut donc pas être candidat à la présidentielle de 2026. Un boulevard pour ses proches collaborateurs, sans doute.

De passage sur RFI dans l’émission ‘’Eco d’ici, Eco d’ailleurs’’, Romuald Wadagni a été interrogé sur sa probable candidature à la présidentielle de 2026.

À la question de savoir si, « la présidentielle de 2026, au Bénin est-elle déjà dans un coin de sa tête, l’argentier national a catégoriquement répondu « Non, ce serait indécent. Je ne fais pas de langue de bois ».

Romuald Wadagni: « Je suis convaincu que quand je profite de chaque instant pour bien faire ce qui est attendu de moi, les opportunités s’ouvrent naturellement »

Toutefois, le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des finances a semblé relativiser avec cette formule, « Nous sommes à quatre ans de cette échéance. J’occupe une fonction qui demande beaucoup d’énergie. Il y a tellement à faire. Et je suis convaincu que quand je profite de chaque instant pour bien faire ce qui est attendu de moi, les opportunités s’ouvrent naturellement ».

À l’élection de Patrice Talon en 2016, Romuald Wadagni a été nommé ministre des finances. Cinq ans plus tard, il  grimpe dans l’estime du chef de l’Etat, qui fait de lui, ministre d’Etat, au même rang que le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané.

Agé de 45 ans, Romuald Wadagni est membre du parti Union progressiste (UP), l’autre bloc de la mouvance présidentielle.

Manassé AGBOSSAGA

Inflation au Bénin et dans le monde: Les quatre mesures à prendre en Afrique pour éviter la « casse sociale » selon Wadagni

Invité de ce samedi 11 juin 2022 de ‘’l’économie’’, une émission co-produite par Jeune Afrique et Rfi, le ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances du Bénin Romuald Wadagni a fait savoir que quatre importantes mesures doivent être prises par les gouvernants en Afrique pour éviter « la casse sociale » possible conséquence de l’inflation en cours à l’échelle planétaire. Pour cerner ces dernières, Kpakpato Medias vous propose ci-dessous un extrait de son intervention. Extrait recueillis sur : www.jeuneafrique.com.

 Jeune Afrique-Rfi : Revenons à l’actualité économique. Depuis quelques mois, on assiste au Bénin, comme ailleurs dans le monde, au retour de l’inflation. Est-ce lié à de vraies pénuries ou à de la spéculation ? Qu’observez-vous dans votre pays ?

 Aujourd’hui, c’est un mixte des deux. Nous notons des phénomènes de spéculation sur certains produits dont nous avons régulé le prix, l’huile par exemple. Certains commerçants gardent leur stock et tentent de le vendre sous le manteau. Mais le plus important, c’est ce qui est en train d’arriver, avec la hausse des prix des intrants agricoles.

La vraie menace, c’est que lors de la prochaine campagne, la production agricole ne soit pas au rendez-vous. Et cette pénurie ne sera pas due à la spéculation, elle sera bien réelle. Vous avez entendu le président Macky Sall alerter sur le risque de famine en Afrique. Si rien n’est fait pour que les pays africains disposent d’intrants – et là, c’est probablement un peu tard pour la campagne 2022-2023 -, les prix des récoltes seront encore plus élevés.

 Que peuvent faire les gouvernements pour limiter la casse sociale ?

Il y a quatre types de mesures. La première, c’est de renoncer aux prélèvements fiscaux et douaniers pour permettre que le prix soit accessible aux populations. Si on laisse les mêmes niveaux de TVA et de droits de douane, les produits se retrouvent encore plus chers pour les populations. Donc, il faut un renoncement total ou partiel à ces prélèvements sur la plupart des produits de grande consommation, tout en veillant à ne pas pénaliser les industries locales.

La deuxième catégorie de mesures, ce sont les subventions directes, par exemple sur le gasoil. Il est évident que nous allons continuer d’absorber ce choc. L’ensemble des engins de chantier, des tracteurs, les usines, les transports en commun utilisent le gasoil. Si nous n’agissions pas, les conséquences sur la productivité et la création de richesse seraient désastreuses. Nous mettons donc de l’argent sur la table pour ralentir l’effet de la hausse des prix.

Troisième type de mesures, c’est de réglementer et surveiller les prix des produits fortement subventionnés, pour lesquels nous voulons nous assurer que la population profitera des appuis de l’État. Et la quatrième mesure, c’est la mise en place de filets sociaux. Une partie de notre population est extrêmement pauvre et nous devons nous assurer que ces personnes ont accès au minimum pendant la période de crise.

Source : www.jeuneafrique.com

Le ministre des Finances Romuald Wadagni parle sur des médias étrangers ce samedi

Contrairement à ses habitudes, Romuald Wadagni effectue une sortie médiatique. Le très discret ministre d’Etat, de l’Economie et des finances sera reçu sur des médias étrangers ce samedi 11 juin 2022.

Contrairement à ses habitudes, Romuald Wadagni effectue une sortie médiatique. Le très discret ministre d’Etat, de l’Economie et des finances sera reçu sur des médias étrangers ce samedi 11 juin 2022.

L’argentier national  sera de passage sur  RFI & RFI Eco. Romuald Wadagni est notamment   le «  Grand invité » de l’émission ‘‘Eco d’ici, Eco d’ailleurs’’,  en partenariat avec Jeune Afrique .

Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’jeuneafrique Romuald Wadagni le Grand Invité de l'économie par RFI et Jeune Afrique "Eco d'ici éco d'ailleurs" 11h10 et 18h10 le 11 juin 2022 INTERVIEW EXCLUSIVE’

Le ministre de l’Economie du Bénin abordera, au cours de l’émission, le développement du Bénin et les principaux enjeux de l’économie du continent africain.

‘‘Eco d’ici, Eco d’ailleurs’’, c’est ce Samedi 11 juin à 11h10 et 18h10 GMT+1.

Manassé AGBOSSAGA

Bénin : Romuald Wadagni en deuil, son père n’est plus !!!

Le ministre d’Etat, de l’Economie et des finances est en deuil. Romuald Wadagni vient de perdre son géniteur.

Décès de Nestor Wadagni
Décès de Nestor Wadagni

Nestor Wadagni,  vice président du Conseil économique et social  est décédé ce vendredi 03 septembre 2021. Il a rendu l’âme au Centre national hospitalier Hubert Koutoukou Maga.

Condoléances à sa famille et à ses proches !!!

Manassé AGBOSSAGA

Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO : Romuald Wadagni, nouveau président du conseil des gouverneurs

Romuald Wadagni est honoré ! Le ministre béninois de l’Economie et des Finances assure désormais la présidence du conseil des gouverneurs de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC). 

Selon le site financialafrik,  la décision a été prise le 23 avril dernier, en marge de la 19 éme assemblée générale ordinaire de l’institution,

La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) ou ECOWAS Bank for Investment and Development (EBID)  est une institution financière internationale créée par les 15 Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Elle regroupe : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
L’objectif principal de l’institution est de contribuer à l’essor économique de l’Afrique de l’Ouest à travers le financement des projets publics et privés relevant des domaines du transport, de l’énergie, des télécommunications, de l’industrie, des services, de la réduction de la pauvreté, de l’environnement et des ressources naturelles.

Manassé AGBOSSAGA

Fête identitaire et culturelle ‘‘Agbesiyanlé’’: La 62è édition célébrée avec faste à Comè, pari gagné avec bonus pour Tokognon, Gagnon et tout le comité préparatoire

Les filles et fils Waći du Bénin et d’ailleurs ont célébré avec faste, ce dimanche 04 avril 2021, la 62ème édition de la fête identitaire et culturelle « Agbesiyanlé ». C’est la maison des jeunes de Comé qui a abrité les festivités marquées par la présence remarquable des ministres de la justice, Séverin Quenum, de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, des sports, Oswald Homéky, du cadre de vie, Didier Tonato et des affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci.

C’est un véritable moment de retrouvailles, de communion et de partages entre les femmes et les hommes qui ont en partage la langue et la culture Waci. Cette édition est placée sous le signe de l’union et de la solidarité pour pérenniser l’héritage laissé par les ainés mais surtout réveiller et entretenir dans la nouvelle génération le sentiment et la fierté d’appartenir à l’aire culturelle Waci.

Dans son allocution, le président du comité préparatoire, Jacques Tokognon a souligné le bien-fondé de cette commémoration. « Il y a 62 ans, les filles et les fils Waci ont consacré leur unité et leur volonté de progresser ensemble à travers la création de l’Association culturelle et linguistique Agbesiyanlé. La mission assignée à cette organisation est de mobiliser tous les natifs de l’espace Waci du Bénin, du Togo et du Ghana pour l’exécution des tâches de protection, de développement de la langue et de la culture Waci », a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « La célébration cette édition s’inscrit dans cette mission de l’association de revisiter notre culture, nos arts, notre mode de vie, en un mot notre tradition… Dans une synergie d’actions avec nos ainés, nous voulons exprimer notre engagement à promouvoir notre culture et perpétuer nos traditions».

Il a remercié tous ceux qui, de près ou de loin, n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de ces retrouvailles sans manquer d’exprimer toute sa gratitude aux hautes personnalités venues de l’intérieur et de l’extérieur qui ont rehaussé cette célébration de leur présence remarquable. Il n’a pas manqué de saluer l’ingéniosité des différents artistes musiciens, morts ou vivants, qui ont valorisé la communauté watchi à travers le Bénin, l’Afrique et le monde entier par le rythme agbadja. « Leurs importants travaux continuent d’alimenter notre présence dans le concert des nations », s’est-il réjoui.

A cette occasion, d’éminentes personnalités ont été distinguées par le comité préparatoire avec l’accord des peuples Waci fortement mobilisés et la bénédiction des sages, notables et têtes couronnées. Il s’agit, entres autres, des ministres de la justice, Séverin Quenum, de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, des sports, Oswald Homéky, du cadre de vie, Didier Tonato et des affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci.

Présent à cette commémoration, l’honorable Charles Gagnon a salué la forte mobilisation des filles et fils Waci, signe de leur engagement à promouvoir leurs cultures. Il a particulièrement félicité le comité préparatoire et son président Jacques Tokognon pour avoir gagné le pari de la mobilisation et de la réussite parfaite de cette édition grâce aux sages conseils du président fédéral, Expédit Houessou. Il a, pour finir, invité la communauté Waci d’ici et d’ailleurs à s’unir davantage pour plus d’éclats lors des prochaines éditions.

Plusieurs activités ont marqué cette édition notamment une messe d’action de grâce à l’église Saint Michel de Comé, des spectacles de musique traditionnelle, des concerts gratuits offerts aux populations et animés par des artistes tels que King Mensah, Vano, Eissy.

Notons que la finale du tournoi « Agbesiyanlé » sonnera le glas de cette édition, ce lundi 05 avril 2021.

N. K. D

Pour ses actions de développement : Le Président Talon élevé au grade de Grand Bâtisseur du Bénin et d’Afrique

Annonçant sa 3ème édition de célébration des valeurs pour le 27 Février prochain prévue pour se tenir au Codiam de Cotonou, l’Ordre Mondial des Grands Bâtisseurs à travers ses représentants résidents étaient devant les journalistes en soirée du lundi 15 février dernier à une conférence de presse qui a eu lieu à l’espace Inside Bar Restaurant sis à la cité Houéyiho de Cotonou pour lancer la campagne médiatique autour de l’évènement en cours. A cette occasion, le Président Patrice Talon sera élevé au grade des Grands Bâtisseurs du Bénin et d’Afrique pour ses inlassables efforts de développement et son management de qualité au sommet de l’Etat.

Les organisateurs du prestigieux événement consacré à la remise solennelle du Certificat de Mérite aux Grands Bâtisseurs de l’année 2020 font déjà le ménage. Au cours de cette sortie publique dont l’objectif ultime vise le lancement de la campagne médiatique autour de cette 3ème édition, les responsables de l’Ordre Mondial des Grands Bâtisseurs, ont tenu d’nformer l’opinion nationale et internationale sur cet évènement qui reconnaîtra les mérites de plusieurs personnalités notamment des anciens Chefs d’Etat Nicephore Soglo, Yayi Boni et l’actuel président, Patrice Talon, des ministres de la République, des Pdg d’entités privées, des Dg de société, des femmes leaders et têtes couronnées et leaders religieux. Initiée donc depuis trois ans par l’Ordre mondial des grands bâtisseurs (Omgb) qui est un organisme à but non lucratif et à vocation internationale et dont les membres sont originaires du Bénin, Togo, Mali, Niger , Guinée, Côte d’Ivoire et plusieurs autres citoyens d’Afrique et du monde sans distinction de profession, de classes sociales , races, religions et courants philosophiques et idéologiques. L’objectif principal de l’OMGB, à en croire son Président national, C. Epiphane LANTEFO est de contribuer de façon efficace au processus de développement en cours dans toutes les nations. C’est la raison pour laquelle les membres s’attèlent à travers des initiatives à cultiver et fédérer les énergies nationales, continentales et mondiales autour des idéaux de progrès pour faire rayonner le monde.

Il faut noter qu’il s’agit aussi d’une plateforme planétaire qui prône l’action, le travail décent , la dignité humaine, la solidarité, la tolérance, la paix puis le développement pour tous. Selon Ojouchoni Justin EDIKOU, Secrétaire général de l’Ordre Mondial des Grands Bâtisseurs, c’est pour  atteindre ce but que cette action de distinction a été initiée . Chaque récipiendaire recevra de cette cérémonie solennelle, un Certificat de Mérite des Grands Bâtisseurs (CMGB) qui est un précieux instrument de reconnaissance et de témoignage de mérite. Pour cette troisième édition, des personnalités importantes recevront ce prestigieux sésame. Il s’agit des ministres méritants notamment, Romuald Wadagni, Oswald Homeky, Karimou Salimane, Adam Soulé Zoumarou, Gaston Dossouhoui, José Tonato, Jean-Claude Houssou et Sacca Lafia.

Source externe

Lionel Zinsou félicite Romuald Wadagni : « Le Bénin a un bon ministre des Finances »

Pas la peine d’essayer de lui faire parler de politique. Alors que le Bénin s’apprête à entrer dans la campagne pour la présidentielle du 11 avril prochain, lors de laquelle Patrice Talon briguera un second mandat, Lionel Zinsou, candidat malheureux à la présidentielle de 2016 face au président sortant, ne veut pas en dire un mot.

Désormais, l’ancien Premier ministre de Thomas Boni Yayi, qui l’avait désigné pour porter les couleurs de son parti lors de la dernière présidentielle, semble vouloir tourner la page de la « politique politicienne ». Des difficultés de l’opposition béninoise à ses propres déboires judiciaires – en février 2020, il a été condamné en appel à quatre ans d’inéligibilité dans une affaire de dépassement de frais de campagne – il ne sera pas question. Lionel Zinsou veut se concentrer sur son métier de banquier.

Le Franco-Béninois, cofondateur et associé de l’ex patron de la Banque africaine de développement Donald Kaberuka au sein de la banque d’investissements Southbridge, n’est en revanche pas avare de réponses dès lors qu’il s’agit de livrer son analyse de la gestion des finances publiques du Bénin. Il salue en particulier le caractère « sans précédent » de la double émission d’eurobonds réalisée par le Bénin, début janvier.

Pour l’économiste, cette levée de fonds sur les marchés internationaux, tout comme celle réalisée dans la foulée par la Banque ouest-africaine de développement, marque un changement radical dans le rapport des investisseurs au continent.

Lionel Zinsou félicite Romuald Wadagni : « Le Bénin a un bon ministre des Finances »

Jeune Afrique : Le Bénin vient d’émettre des Eurobonds pour 1 milliard d’euros. Est-ce un signe que les marchés internationaux font confiance au pays ?

Lionel Zinsou : C’est effectivement très frappant. C’est la première émission de ce type de l’année, qui a été en outre été suivie d’une émission de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), également spectaculaire [la cotation officielle de cet emprunt, de 750 millions sur douze ans, à 2,75 % d’intérêts, est prévue le 22 janvier 2021]. Ces deux émissions font l’histoire. On ne le dit pas assez, mais il s’agit d’un basculement.

D’abord, parce que le prix de la dette est de plus en plus bas. Deuxièmement, parce que la maturité est longue : les trente ans du Bénin et les douze ans de la BOAD, c’est du jamais-vu dans cette zone du monde. Troisièmement, ces émissions ont été sursouscrites, avec des investisseurs venus du monde entier, et notamment d’Asie, particulièrement pour l’eurobond de la BOAD. Cet intérêt de l’Asie aussi, c’est complètement nouveau.

Enfin, quatrièmement – et même s’il y a incontestablement beaucoup de liquidités internationales, et pas beaucoup d’offres, ces émissions réussies montrent que les investisseurs révisent leurs positions sur l’Afrique, sur la perception du risque.

J’ai toujours répété que les risques africains étaient largement surestimés. Là, c’est la première fois que les marchés internationaux commencent effectivement à admettre qu’il y avait des primes de risques excessives. Cette éducation du marché, l’arrivée de nouveaux investisseurs, dans cette nouvelle géographie, indiquent à mon sens une tendance nouvelle et profonde.

Sur le papier, les taux peuvent pourtant sembler importants, notamment pour la double émission menée par le Bénin…

Ce qui est important, c’est la tendance, forte, de réduction de la prime de risque. À 4,8 % pour le Bénin à dix ans, on est, par rapport à l’eurobond de 2019, qui est tout de même très récent, un point plus bas, alors qu’on a allongé de trois ans la maturité.

Normalement, les taux montent avec la durée. Là, ils baissent, et permettent notamment de rembourser l’émission de 2019, et donc, rétrospectivement, d’en abaisser le taux… C’est d’ailleurs une chose que l’on avait observé en fin d’année 2020 avec la Côte d’Ivoire.

Même chose sur la tranche à trente ans. D’abord, personne n’aurait parié que le Bénin pourrait proposer une telle maturité. Nous sommes donc face à un vote de confiance, un plébiscite des capitaux. Alors, c’est vrai, il y a une prime pour les investisseurs qui s’engagent pour trente ans. Mais sur trente ans, on peut amortir des investissements d’infrastructure qui ont des rendements à deux chiffres.

Enfin, et c’est le plus important, le niveau de taux du Bénin à dix ans (4,8 %) – et encore plus celui de la BOAD (2,75 % !), sont à mettre en rapport avec le taux de croissance du PIB en valeur (inflation comprise) qui est projeté entre 7 et 9 % dans cette zone : quand vous avez une croissance supérieure à votre taux d’endettement, il se fait un basculement : vous êtes alors dans une situation où vous gagnez plus en richesses créées que ce que vous payez en service de la dette.

Cela signifie que la dette est soutenable, que l’on entre dans un cercle vertueux. Sur ce front, l’Uemoa est pionnière, et elle rejoint ainsi certains pays, comme le Maroc, pour lesquels le service de la dette est tout à fait soutenable.

Ces émissions, cette dette supplémentaire, interviennent cependant alors que la croissance se rétracte, du fait de la pandémie de Covid-19 principalement…

Les marchés croient aux prévisions du FMI, qui dit que l’Afrique va rebondir, dès 2021, et que l’Uemoa va rebondir un peu mieux encore, parce qu’elle a la chance de ne pas avoir de ressources naturelles minérales dépréciées, et, enfin, qu’à l’intérieur de l’Uemoa, le Bénin va probablement connaître un des plus forts rebonds.

Pour le cas du Bénin, faut-il mettre cette réussite de l’opération d’émission d’eurobonds au crédit du ministre des Finances et de l’Économie, Romuald Wadagni ?

Il est vrai que le Bénin a un bon ministre des Finances, et vous ne m’entendrez pas le dénigrer. Mais ce qui compte, c’est la signature du pays. Ce sont les 12 millions de Béninois…

Sur la situation économique du Bénin, justement. La croissance (2 %) y est supérieure à celle de la sous-région. Mais elle est essentiellement soutenue par le coton et les investissements dans les infrastructures. Ce modèle est-il soutenable ?

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D’abord, il faut insister sur le fait que le coton n’est pas le seul à tirer la croissance. C’est l’agriculture dans son ensemble : l’anacarde, les cultures vivrières…

Ces dernières, en particulier le maïs et le manioc, sont d’ailleurs peut-être les plus importantes, d’une certaine manière, pour le pouvoir d’achat des populations. Dans l’Uemoa, l’agriculture, c’est entre 25 et 30 % du PIB. C’est le premier client et le premier fournisseur de tous les autres secteurs. C’est un modèle agrarien qui est soutenable, parce qu’il irrigue aussi bien les services que l’industrie.

Quant aux investissements publics, pour reprendre la formule de Mario Draghi, l’ancien président de la Banque centrale européenne : « Il n’y a de bonne dette publique que s’il y a des investissements publics rentables. » C’est le cas au Bénin, comme au Sénégal ou en Côte d’Ivoire : il n’y a pas d’éléphants blancs. Les investissements, ce sont des centrales, des ports, des routes… Des équipements qui ont des effets sur l’ensemble de l’économie. C’est un grand changement par rapport à l’Afrique d’il y a quarante ans. Les investissements publics sont disciplinés et rentables.

Sur le plan des investissements public, le Bénin propose un plan de relance qui va représenter 5 à 7 % du PIB. C’est sans précédent. La Côte d’Ivoire va adopter, en février, un plan exceptionnel, qui représentera également une part du PIB très importante, avec des investissements spectaculaires dans l’industrie, l’énergie. Ce n’est certes pas le plan « Biden », mais pour la première fois, fois on est à la bonne mesure pour assurer le rebond de l’économie.

N’y a-t-il pas un risque de voir se créer une nouvelle bulle de la dette ?

La doctrine générale de l’austérité, c’est du passé. Je ne crois pas du tout à un risque de bulle de la dette. C’est vrai, il y a eu des mises en garde de la Banque mondiale, il y a un an, vis-à-vis de la Banque africaine de développement (BAD). Cela a fait polémique, les gouvernements ont réagi vivement à ces attaques…

C’est vrai, sur les 55 pays de l’Union africaine, il y a une différenciation à faire.

Quelques-uns subissent des chocs exogènes, par exemple en raison de la baisse du prix du cuivre ou du pétrole. Mais il ne faudrait pas que l’arbre cache la forêt. Et justement, les investisseurs commencent à éduquer leur regard, à différencier les pays, et ils suivent ceux qui ont des plans de relance très ambitieux. L’accueil que les marchés financiers ont donné à nos eurobonds le confirme.

Mais il y a un autre problème, sur lequel des solutions sont en train d’être trouvées : c’est la capacité à soutenir les entreprises et les ménages par l’expansion de la microfinance, par des garanties apportées aux PME, et, je l’espère, désormais, par des prêts participatifs de long terme. L’Afrique n’est pas surendettée, elle est sous-financée.

Entendez-vous par là que les fonds empruntés par les États n’irriguent pas suffisamment l’économie réelle ?

Si les États sont obligés de recourir à la dette publique, c’est parce que les entreprises et les ménages ne parviennent pas à obtenir les crédits qui leur seraient nécessaires. On fait de grands progrès sur le front de la dette publique, mais ce chantier de l’accès des entreprises – notamment des PME – et des ménages à ces financements est fondamental.

Cette confiance nouvelle des investisseurs change-t-elle les termes de l’âpre débat qui s’est joué en 2020 sur la pertinence d’un moratoire sur les dettes africaines ?  

Il était très important de proposer un moratoire, parce que cela a donné de l’espace budgétaire sur les dettes bilatérales – qui ne constituent pas la part principale de la dette – mais cela a permis de l’espace budgétaire aux pays qui en avaient besoin. Ce qui a été décidé, au sein du Club de Paris, c’est que les États pouvaient recourir à ce moratoire ou pas. L’important, c’est que les États étaient libres d’utiliser ou pas cette facilité.

Le principe d’un moratoire différencié, en faveur duquel plaidait d’ailleurs le ministre béninois des Finances dans vos colonnes, a fait consensus : si une majorité des pays y ont eu recours, tous ne l’ont pas fait.

Maintenant, l’UA travaille, très efficacement, sur deux choses complémentaires : faire en sorte que les pays qui sont très endettés, comme la Zambie, bénéficient d’un traitement particulier, par le rachat des dettes compromises. Mais, et c’est sans doute le plus important, elle travaille aussi à un dossier qui n’était jusqu’ici guère bloqué que par l’administration américaine : la distribution de droits de tirages spéciaux (DTS) à l’ensemble des pays africains.

Cela donnerait beaucoup d’espaces budgétaires. Ce sera notamment au centre de la conférence qu’Emmanuel Macron prépare sur le financement plus équitable de l’économie africaine. C’est le chantier le plus important, notamment avec la coopération des pays européens, qui ont proposé, à l’initiative d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel, de flécher une partie des DTS à la destination de l’Europe vers les pays africains. Si cela aboutit d’ici à avril, cela changera la donne sur la reprise.

Beaucoup craignent que les pays africains ne soient pas prêts à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), dont la mise en œuvre a théoriquement démarré ce 1er janvier. N’aurait-il pas mieux valu approfondir l’intégration au niveau des entités sous régionales avant de lancer l’intégration au niveau du continent ?

Même au niveau régional, les frontières sont un peu artificielles… Quand le Maroc dit qu’il est candidat à entrer dans la Cedeao, ce n’est pas absurde. Quand le Tchad le souhaite également non plus, parce qu’il y a des effets de frontières. Pour moi, plus  l’intégration est globale, mieux cela vaut.

En outre dans un contexte de mondialisation, il faut avoir la bonne échelle. L’Afrique, c’est un milliard de consommateurs et de producteurs, 7 000 milliards de dollars de PIB. On est dans une échelle comparable à l’addition de l’économie allemande, française et espagnole. C’est une échelle parfaitement logique compte tenu de la mondialisation, par rapport à la Chine, à l’Inde ou à l’Union européenne.

Cela reste cependant un horizon lointain, pour le moment…

Oui, mais pour aller vers l’horizon, il faut nécessairement partir de là où l’on se trouve !

Source Jeune Afrique

Recours répétés aux emprunts obligataires : Un Citoyen interpelle le ministre Wadagni

A travers une lettre ouverte, Julien Kandé Kansou, enseignant interpelle le ministre de l’Economie et des finances sur le recours répété aux emprunts obligataires par le Gouvernement. Lire sa lettre!

Romuald Wadagni

Lettre ouverte au ministre des finances,  Romuald WADAGNI_

 Objet : Demande de clarification sur les emprunts obligataires

J’ai l’honneur de venir respectueusement vous demander l’objet des emprunts obligataires que notre pays cherche chaque mois et même deux fois par mois.

En effet, il m’a été donné de constater que chaque mois notre pays va sur le marché financier de la CEDEAO pour demander des financements. Je voudrais sincèrement savoir ce qu’on fait concrètement avec les sous. Est-ce que ces sous nous permettent de construire les routes ? Je ne pense pas, car le président de la République a martelé en public que le gouvernement défunt a mobilisé des centaines de milliards pour la construction des routes avant son départ puisque l’État est une continuité, les financements doivent aller dans le sens des routes. Je veux bien le savoir aussi car j’ai constaté que le nombre de kilomètres de route construites n’atteint pas 100km en 5 ans. Mais ces milliards qui défilent chaque fin de mois me traumatisent.

Je veux savoir, est-ce les marchés en construction qui bouffent les sous ainsi ? Si oui, les marchés bouffent ce qu’on va vendre sur les lieux avant même que la détérioration des infrastructures ne commence!

Est-ce que ces montants vont dans la construction des stades ? Je ne pense pas, car c’est utopique de construire des salles de classe quand il n’y a pas des apprenants. Si vous n’avez pas des écoles de formation de football dans toutes les communes, les stades vont accueillir les mariages et les baptêmes bref, toute sorte d’activité n’ayant curieusement aucun lien avec ces lieux où devraient se pratiquer des disciplines sportives. Ce sont des infrastructures culturelles alors !

Je voudrais savoir, le port n’est-il pas capable de rehausser notre économie ? J’ai appris de la bouche de certains politiciens que le Bénin a résisté, notre économie est performante mais vous aviez dit que nous avions perdu des milliards. C’était 48. Bon. Mais si notre économie a résisté pourquoi les emprunts ?

Je voudrais savoir, monsieur le ministre, ou bien malgré le fait que les aspirants sont surchargés, les salaires fragmentés, les classes sans enseignants pendant 3 mois, les groupes pédagogiques supprimés, les fonctionnaires radiés, les primes supprimées, le coût de la consommation des réseaux sociaux augmenté puisqu’on critique le gouvernement, monsieur le ministre, on arrive pas à payer les fonctionnaires et on doit aller sur le marché financier d’abord ? Si notre travail ne peut pas payer nos salaires, il faut fermer l’entreprise; sinon c’est la faillite. Il va de soi: l’État doit trouver des mécanismes de production.

Non! Si c’est cela, c’est triste pour le pays qui se fout de tout le monde. Le pays si souverain qui ne respecte pas les décisions de justice de la juridiction continentale mais qui cherche à prêter.

Monsieur le ministre, enfin, on a prêté combien pendant les 5 ans ? Je demande, car nous allons tous payer.

Bientôt, nous allons vendre de l’énergie aux autres pays de la sous région, est-ce pour cela qu’on prête autant ?

Je voudrais savoir, ou bien pour l’organisation des tests ou concours, on prête aussi de l’argent ? Si c’est oui, cela ne vaut plus la peine. Les gens sont admis et ils sont à la maison, ceux qui ne sont pas admis sont déployés. Depuis un certain temps presque tous les concours sont tachés d’irrégularités.

Si c’est pour les élections présidentielles, on devrait faire une assise. Il ne faut pas mettre la charrue devant les boeufs!

Si c’est pour l’eau, ah! C’est une source de vie. Mais veillez à ce qu’une seule personne ne boive pas tout.

Si C’est pour les logements sociaux ? Ah, c’est trop tard. Les béninois aiment construire leur propre maison.

C’est pour l’aviation de Glo? C’est un projet ambitieux mais qui a ruiné les propriétaires terriens. Si on ne revient pas sur le dédommagement, je crois que les avions ne vont pas décoller ou atterrir là.

Je voudrais bien penser que c’est de blanchiment de capitaux. Sinon, nous sommes déjà un pays à revenu intermédiaire ou bien nous sommes devenus un pays intermédiaire ?

Désormais, il serait bien de nous dire ce qu’on veut faire avec l’argent qu’on cherche à emprunter et nous pouvons demander les comptes après.

Dans l’espoir d’une suite favorable à ma demande, je vous prie, monsieur le ministre, de recevoir mes vœux de nouvel an : santé, sagesse, courage, paix intérieure, Amour et le jugement interne.

Julien Kandé Kansou, le 04 janvier 2021