Reçu sur l’émission ‘‘De vous à nous’’ de Peace Fm, dimanche 20 août 2023, Théodore Holo a donné sa position sur la grâce présidentielle ou une loi d’amnistie en faveur des prisonniers politiques au Bénin.
Avis tranché pour Théodore Holo ! L’ancien président de la Cour constitutionnelle a ouvertement affiché sa préférence pour une loi d’amnistie en faveur des prisonniers politiques sur Peace Fm, dimanche 20 août.
« C’est l’amnistie qui est le plus indiqué parce que l’amnistie efface la peine. Ça ne figure plus dans le casier judiciaire. Or la grâce interrompt l’exécution de la peine, mais n’efface pas la peine, qui demeure inscrite au casier judicaire», a avancé l’ancien président de la Cour constitutionnelle sous Boni Yayi.
A titre d’exemple, il souligne que l’ancien président Laurent Gbagbo en a fait l’amère l’expérience, lui qui gracié, n’a pas vu, plus tard, son nom inscrit sur la liste électorale.
Promotion de l’impunité ?
Théodore Holo a invité l’actuel président de la république à aller dans le sens d’une loi d’amnistie pour calmer la colère des parents, amis, proches et autres des détenus politiques. Il rassure que « l’amnistie participe à la décrispation » et rappelle que ceux qui ont participé à la conférence nationale étaient des exilés politiques ou prisonniers politiques, mais qui ont bénéficié d’une amnistie. Théodore Holo a laissé entendre qu’un « compromis utile » a été « cherché ensemble » pour la « paix et la stabilité ».
Mais à la question de savoir si une amnistie aux prisonniers ne serait pas synonyme de faire le nid à l’impunité, l’ancien président a semblé ne pas être convaincu par les raisons avancées par la justice béninoise pour condamner Joël Aïvo et Reckya Madougou et autres
« Impunité par rapport à quoi ? Quels crimes ils ont commis ? Ils ont tiré sur des gens ? », a-t-il rétorqué.
Pour lui, lorsqu’on parle des terroristes, c’est des individus qui ont cassé, incendié ou tiré sur des personnes ou des habitations.
Il demande alors de citer un seul détenu politique qui aurait commis l’un de ces crimes pour se retrouver en prison, avant de lancer « voulons-nous la paix ou la guerre ? ».
Et de conclure par cet appel aux autorités compétentes : « Pour préserver la paix, il faut que les gens recouvrent la liberté ».
Manassé AGBOSSAGA