Niger : plusieurs universitaires et cadres du ministère de l’enseignement supérieur limogés après la publication d’une pétition contre le putsch
Les putschistes en mode suspension. Après le coup d’Etat du 26 juillet dernier, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie (CNSP) a mis fin aux fonctions de plusieurs universitaires et cadres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Dans un décret en date du mardi 22 août, le Général Abdourahamane Tiani a mis fin aux fonctions du Directeur de l’Enseignement supérieur public, Pr Adamou Dilwani, du Recteur de l’Université André Salifou de Zinder, du directeur de la recherche au ministère de l’enseignement supérieur, Dr Halidou Ibrahim Hima, du Directeur de la recherche et de l’innovation, Pr Kabri Boubacar, du directeur général de l’Office du Baccalauréat des Equivalences des Examens et de Concours de Supérieur (OBEECS), Pr Mounkaïla Abdou Serki, du Recteur de l’université d’Agadez, Pr Moustapha Adamout
Toujours, selon le décret, il est également mis fin aux fonctions du Coordinateur de la Cellule d’Appui à la Mise en œuvre et au Suivi du programme Sectoriel pour l’Education et la Formation (CAMOS-PESF) au ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Formation professionnelle, Pr Galy Kadir Abdelkader.
Sanctions pour avoir dit non au putsch ?
Officiellement, aucune raison n’a été avancée par les putschistes pour justifier, ce qu’on pourrait qualifier de sanctions. Toutefois, ces nombreux limogeages font suite à la publication, le 21 juillet dernier, d’une pétition signée par une quarantaine d’enseignants-chercheurs qui ont publiquement protesté contre la « déclaration unilatérale » du principal syndicat de l’Enseignement supérieur, rappelle Actu Niger.
Le mardi 1er août 2023, le bureau national du Syndicat National des Enseignants Chercheurs (SNECS) avait apporté son soutien au CNSP et à la junte militaire.
Mais dans une pétition, ces enseignants-chercheurs ont vivement condamné le coup d’Etat, qui a renversé Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier.
Fustigeant la suspension de la Constitution que le peuple nigérien s’est librement donnée et toutes les institutions de la République, les contestataires ont fait remarquer que « la junte s’arroge tous les pouvoirs y compris le judicaire par la suspension de la Cour de Cassation, le dernier recours en droit des justiciables ». Ils ont également mis en avant « la conséquence de l’embargo que subissent les populations et l’angoisse d’une intervention militaire qui peut être meurtrière pour le peuple dans son ensemble car personne n’est en mesure de prévoir ce que deviendra le Niger ».
Une position qui a visiblement provoqué l’ire du président autoproclamé Tiani, qui a sorti la chicotte.
M.A