Silmon Narcisse Tomèty fait des révélations sur l’exil forcé de Valentin Djènontin. Dans un texte intitulé, « TALON et DJENONTIN sont-ils dans la haine réciproque? », il démontre notamment pourquoi le régime de la rupture a tout mis en œuvre pour contraindre l’ancien ministre de la justice de Boni Yayi à l’exil. Kpakpatomedias.com vous propose l’intégralité de son développement.
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TALON et DJENONTIN sont-ils dans la haine réciproque?
Honorable DJENONTIN est le meilleur vrai conseiller politique du Président TALON.
Je comprends davantage pourquoi le régime a peur des capacités de raisonnement et d’argumentation de l’honorable Valentin DJENONTIN.
Sa culture politique, son sens d’engagement citoyen et ses références spirituelles ne peuvent que déranger une société des ténèbres.
Je respecte bien évidemment ce monsieur pour son courage et ses analyses pointues sur la gouvernance publique. Il connaît son pays et le fonctionnement de ses institutions. Bravo!
Puisqu’il est très dérangeant pour le quinquennat du 06 avril 2016 au 05 avril 2021, on a tout fait pour l’isoler et semble-t-il, c’est une manière élégante de diriger un pays avec l’interdiction insidieuse et honteuse d’avoir une opposition politique de gens éveillés.
Demain, vous vous rendrez compte de vos grosses erreurs, fautes et entêtements puisque la loi ne peut vous arrêter, le contrôle constitutionnel et parlementaire non plus, et la société civile qui n’est qu’une chiffonnerie sans même de visibilité. Cette société dite civile non civilisée est agonisante et il n’y a même plus de respirateur pour la réanimer. Elle a sérieusement faim et souffre d’une pathologie dangereuse proche du syndrome de Stockholm.
Les intellectuels et surtout nos sacrés universitaires séduits par la fourniture d’eau, la régularité de l’énergie électrique et de quelques kilomètres de voies asphaltées sont éblouis. Comme le reflet du soleil sur un toit en tôle empêchant de voir, on se demande si l’esprit critique et la fermeté scientifique fonctionnent encore au Bénin.
Les meilleurs intellectuels sont devenus des griots baratineurs qui sautillent comme des sauterelles et des criquets un peu comme si la fonction de l’intellectuel est d’encenser ou de se taire pour admirer en silence avec les yeux masqués et ne pas voir la réalité. La myopie intellectuelle est la pire des choses qui puisse arriver à un pays, jadis, quartier latin de haine.
Au-delà de quelques réalisations physiques et l’autoritarisme qui caractérisent les « réformes publiques » au Bénin, QUEL EST L’ÉTAT D’ESPRIT DES BÉNINOIS AU COURS DE CE QUINQUENNAT qui s’achève dans quelques mois?
Chaque fin de règne prévaut le stress du souverain. On le sait déjà. Lorsque le bilan est assez propre, les erreurs se pardonnent mais pas les fautes graves qu’on ne peut maquiller en fautes mineures quand les politiciens aux affaires choisissent de tricher.
J’ai personnellement passé ce quinquennat dans mes pertes et profits. J’aimerais bien avoir tort à l’heure du bilan. Et pourquoi?
Un quinquennat de GÂCHIS DE LA QUALITÉ DES VALEURS HUMAINES ET DES RESSOURCES HUMAINES. Tous ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous dit un adage. C’est absurde de cliver un peuple souverain à ce point. On est démocrate ou autocrate mais jamais les deux. La démocratie célèbre l’intelligence collective parce qu’elle repose sur la FERTILISATION CROISÉE : concertation, dialogue et coconstruction. L’époque des génies solitaires est terminée. Le pouvoir concentrationnaire est une faiblesse institutionnelle qui n’assure aucune garantie de sureté à qui s’en prévaut pour diminuer, dominer et écraser les autres. L’adversité politique qui n’est pas basée sur la dignité humaine c’est méconnaître ce qu’est la vertu pour la politicité : polir la cité par les valeurs, n’est-ce pas là la vraie définition de la politique?
Qu’on parle de RUSE en politique parce que toute stratégie a une dimension manipulatrice, cela s’entend dans tous les domaines de la vie. Mais quand la RAGE intègre la politique comme une stratégie opératoire, on est plus en politique mais dans le terrorisme d’État. Malheureusement, on est obligé de questionner la rage combinée à la ruse pour faire le bilan du quinquennat. Pourquoi des députés sont-ils nommés et siègent au même titre que les élus? Pourquoi le sang a-t-il coulé et des citoyens tués sur ordre pour pouvoir mettre en place un parlement qui deviendrait un bras opérationnel du gouvernement et uniquement constitué de gens choisis par le président de la république? Est-il fier de son bilan de réforme du système partisan? Moi pas!
On fait semblant de redresser les BÉNINOIS par la force des lois mais avec un ordonnancement juridique sans éthique dans leur conception.
Où est l’exemple quand après une « refondation » dans la fausseté du système partisan, on traine encore tant d’immoralités avec la corruption électorale et l’exclusion organisée des femmes; c’est de la foutaise organisée et une duperie démocratique. Et tout le monde le sait.
Le Bénin d’aujourd’hui est réduit aux apparences des choses et demain la NATURE nous livrera la vraie réalité pour nous révéler les vraies visages de cette rupture sur les plans de la gouvernance politique, de la gouvernance administrative, de la gouvernance économique, de la gouvernance financière, de la gouvernance juridique, de la gouvernance diplomatique et de la gouvernance sociale.
On ne fait pas un bilan uniquement avec des réalisations physiques et des griots profiteurs. On a eu droit à une saleté électorale avec les municipales et communales du 17 mai 2020 sans présentation au peuple souverain des rapports d’audit des maires sortants et des maires qui rempilent.
Pour l’élection présidentielle de 2021, le peuple a droit à une évaluation d’impacts des réformes suivantes avec rigueur :
1/ bilan de la qualité et de l’application des lois
2/ bilan de l’opérationnalisation de la devise nationale: fraternité, justice, travail
3/ bilan de la morale, de l’éthique et de la transparence dans la gouvernance publique
4/ bilan de la qualité de l’offre de soins en médecine générale et en médecine de spécialité
5/ bilan de la misère et de l’accès à l’alimentation de qualité
6/ bilan de l’offre des résultats des réformes et des réalisations dans le secteur de l’éducation nationale
7/ bilan de la qualité du portefeuille d’endettement du Bénin
8/ bilan de la gouvernance diplomatique du Bénin et ses relations avec les pays limitrophes
9/ bilan de l’efficience en terme de rapport coût/réalisation/valorisation des infrastructures routières
10/ bilan des actions de développement du tissu industriel et de la domestication des chaînes de valeur.
11/ bilan de la transparence des marchés publics
12 / bilan des droits de l’homme, des incarcérations arbitraires, des exilés politiques et de la liberté de presse.
Nous attendons de ceux qui ont géré pour le compte du peuple des réponses précises.
Nous n’accepterons pas qu’on écarquille les yeux sur nous avec arrogance et militarisme pour nous faire peur.
L’élection présidentielle est un moment solennel de bilan et de communion et non de corruption et de brutalité.
Nous voulons la reddition de comptes cette fois-ci, non plus en termes de BILANS DE FONCTIONS (ressources/emplois), mais de BILANS D’IMPACTS puisque la promesse du président de la république se situe au niveau de son slogan sur la RUPTURE et le NOUVEAU DÉPART.
Nous ne sommes pas dans l’intellectualisme de farces et de façades mais dans un cheminement citoyen d’exercice de la souveraineté du peuple.
Le peuple doit sortir du sentimentalisme corrompu et aveuglant pour exiger ce BILAN D’IMPACTS et 2020 c’est l’année des bilans, non plus de gouvernement, mais du PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.
C’est lui que nous avons hissé au sommet du toit du Bénin et c’est à lui que le peuple demande des comptes.
C’est déjà le cahier des charges de ma demande de redevabilité que je lui adresse ainsi.
Dès le mois de septembre 2020 après la fête du 1er août pour voir le défilé du corps médical civil et militaire, sans le défilé des engins de guerre et les troupes, nous souhaiterons recevoir tous les bilans pour examen populaire.
Pour ce bilan systémique d’impacts c’est de la compétence du président de la république et non d’un ballet de ministres.
La délégation de pouvoir est une responsabilité non détachable des prérogatives du déléguant. Nous n’avons confié le Bénin à aucun ministre. Le président a de comptes à rendre à qui l’a élu.
C’est le peuple qui a donné tous ses pouvoirs au président; il doit retourner humblement dans le peuple en tenue locale et non devant le peuple en costume pour lui rendre compte de ce qu’il a fait de son mandat et ce, dans un jeu de miroir ou de face à face en écartant les griots démarcheurs.
C’est ainsi le top qui est donné pour l’ouverture du bilan du quinquennat. C’est un examen assez difficile car seul face à 11 millions, ce n’est jamais gagné d’avance. Le peuple s’apprête à jouer sa partition de jury populaire. C’est une image qui sera fortifiée ou affaiblie dans ce bilan. Ceux qui pensent que le jeu est plié déjà et la conservation du pouvoir programmée même au-delà de 2026 sont dans l’euphorie de la jouissance des délices du pouvoir et ils peuvent toujours délirer en attendant le verdict du peuple souverain ».